C'est déjà la mi-saison dans la NFL, donc place à un petit bilan de notre équipe. Notre première moitié de saison se résume à un mot: blessure.

Nos deux joueurs les plus importants, Shaun Alexander et Matt Hasselbeck, sont sur la touche. Shaun n'a pas joué depuis un mois alors que Matt a raté les deux derniers matchs. Malgré tout, nous revendiquons une fiche de 5-3 et nous sommes au sommet de notre division. Si nous gagnons notre match du week-end contre les Rams, nous détiendrons une avance de deux matchs sur ces derniers. Mais c'est certain que nous nous attendions à avoir une meilleure fiche que ça.

L'an dernier, notre attaque fonctionnait à plein régime, mais notre défensive a vraiment fait un travail exceptionnel. Depuis le début de la saison, notre défensive connaît des ratés, surtout depuis un mois (avant le match de lundi contre les Raiders, nous avions accordé 30 points ou plus quatre fois en cinq matchs). Pourtant, aucun de nos partants en défensive est sur la touche et nous n'avons perdu aucun élément-clé au cours de l'entre-saison. Avec l'ajout de Julian Peterson, nous avons, sur papier, une meilleure défensive que l'an dernier.

J'avoue ne pas vraiment avoir de réponse pour expliquer les déboires de l'unité défensive. C'est peut-être mental. C'est peut-être un manque d'émotion. Depuis une semaine, c'est le mot qui revient dans l'entourage de l'équipe. Lundi, j'ai constaté que l'unité défensive jouait avec plus d'émotion que lors des dernières semaines. C'était évident quand on voyait les joueurs du front défensif mettre de la pression sur Andrew Walter et le frapper à qui mieux-mieux.

Après la défaite contre les Chiefs à Kansas City, Mike Holmgren a vivement critiqué le travail de la défensive. Pendant toute la semaine, l'entraîneur a défié les joueurs défensifs de mieux exécuter. Souvent, quand l'entraîneur s'acharne sur le travail de joueurs en particulier, ils ont intérêt à écouter et à performer. La stratégie de Holmgren a porté fruit. J'ose espérer que l'effet se fera sentir jusqu'à la fin de la saison.

Ailleurs dans la NFL...

Selon moi, les Steelers de Pittsburgh représentent la plus grosse déception dans la NFL en cette première moitié de saison. Une fiche de 2-6 avec tout le potentiel de cette équipe, c'est inacceptable.

À commencer par le rendement de Ben Roethlisberger. Oui, il a eu certains problèmes ennuis à l'extérieur du terrain, mais reste qu'il ne joue pas très bien. On ne peut lui enlever qu'il a gagné rapidement dans la NFL. Il est encore jeune et il n'a pas beaucoup d'expérience. L'an dernier, à sa deuxième année dans la ligue, il misait sur une excellente attaque au sol. On lui demandait de donner le ballon et il gagnait des matchs, sans nécessairement être spectaculaire. Cette année, on lui demande de prendre l'équipe sur ses épaules et de passer le ballon... avec les résultats que l'on connaît.

Roethlisberger a sans contredit été placé sur un piédestal par les médias. Depuis un an, on parle de lui comme le quart le plus jeune à avoir gagné le Super Bowl. Il faut être honnête et avouer que ce n'est pas lui qui a fait gagner le Super Bowl aux Steelers. Et disons que je suis bien placé pour en parler. Les Steelers ont gagné le Super Bowl malgré la présence de Roethlisberger. Regardez les statistiques. C'est loin d'être impressionnant (9 en 21, 123 verges et deux interceptions). Les Steelers ont réussi deux gros jeux: la course de 75 verges de Willie Parker et le touché de Hines Ward sur une passe de Antwaan Randle El sur un jeu truqué.

Bref, Roethlisberger, ce n'est pas Brady, Manning ou Hasselbeck.

Autre déception: les Cards de l'Arizona. Pour plusieurs experts, les Cards avaient le potentiel pour terminer au premier rang de notre division. Certains ont même choisi ce club pour atteindre le Super Bowl en tant qu'équipe surprise. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la saison 2006 est encore catastrophique dans le désert de l'Arizona. Oui, les Cards ont embauché un excellent porteur en Edgerrin James au cours de l'hiver. Oui, ils ont repêché Matt Leinart. Et oui, ils misent sur d'excellents receveurs. Mais leur problème est bien simple: ils n'ont pas de ligne offensive. Tu peux avoir le meilleur quart, le meilleur porteur et le meilleur receveur, si ta ligne offensive est une passoire, tu ne gagneras jamais. Les Cards en sont la preuve vivante.

Autre déception: les Bengals de Cincinnati. Tout le monde s'attendait à ce que les Bengals fassent mieux qu'une fiche de 4-4. Mais je pense que les problèmes hors-terrain sont en train de rattraper ce club. Odell Thurman purge une suspension pour avoir violé la politique anti-drogue de la ligue, le receveur Chris Henry s'est fait arrêter trois fois en l'espace d'un mois, Chad Johnson a commencé à se plaindre du fait qu'il ne reçoit pas le ballon assez souvent. La situation commence à s'envenimer chez les Bengals. Avec des joueurs comme Chad Johnson, tout est au beau fixe quand le club gagne, mais quand l'équipe commence à perdre, ça devient plus difficile à gérer.

Ma surprise: les Saints. L'an dernier, les Saints n'avaient pas un mauvais club, mais l'ouragan Katrina a quelque peu chamboulé les plans et les Saints ont connu une saison difficile. Mais l'arrivée de Drew Brees semble avoir changé la donne. Avec l'ancien quart des Chargers, les partisans des Saints ont rapidement oublié Aaron Brooks. Et avec un vrai domicile, les joueurs ont retrouvé une certaine stabilité.

Honneurs individuels

MVP: Larry Johnson.
Avec la perte du quart partant et de deux joueurs de ligne offensive, Johnson est grandement responsable de la fiche de 5-3 des Chiefs. Il vient au troisième rang des meilleurs porteurs (816), derrière Tiki Barber (830) et LaDainian Tomlinson (828). Et il vient au deuxième rang pour les touchés (9).

Recrue de l'année: Marques Colston. Un inconnu il y a à peine quelques mois. Tout le monde voyait Reggie Bush dans sa soupe, mais Colston est sorti de nulle part. Pendant que Bush se cherche encore un peu, Colston vient au quatrième rang des receveurs de la ligue avec 700 verges et au premier rang avec sept touchés.

Joueur défensif par excellence: Brian Urlacher, l'âme et le pilier des Bears.