Comme un peu tout le monde, j'ai été pris par surprise par la performance des Chargers, qui sont allés jouer un vilain tour aux Colts en fin de semaine dernière.

En fait, tout semblait jouer en faveur des champions en titre du Super Bowl. Ils jouaient devant leurs bruyants partisans et comptaient sur le retour au jeu de plusieurs blessés. De l'autre côté, les joueurs vedettes des Chargers, une équipe qui n'est pas reconnue pour jouer son meilleur football au mois de janvier, sont tombés au combat un à un.

J'ai joué deux fois contre les Chargers cette saison et je dois dire qu'ils ne m'ont pas impressionné. Pour toutes ces raisons, j'avais prédit une victoire écrasante des Colts, que je voyais déjà affronter les Patriots dans une finale d'association classique.

Mais parfois, la logique ne vaut pas grand-chose dans la NFL. Sans LaDainian Tomlinson, les Chargers ont tout de même été capables de bien courir avec le ballon et Billy Volek, qui est venu en relève à Philip Rivers, a su diriger une importante série à l'attaque en fin de match. C'était beau à voir.

L'autre surprise de la fin de semaine a été causée par les Giants, qui ont évité d'être battus pour une troisième fois cette saison par les Cowboys en l'emportant au Texas Stadium. Sur papier, les Cowboys avaient un net avantage sur leurs rivaux, mais avec un peu de recul, doit-on vraiment se surprendre de les voir en vacances si tôt?

On dirait que tout était trop beau pour les Cowboys. Un paquet de leurs adjoints étaient pressentis pour des postes d'entraîneur chef un peu partout, ils avaient envoyé une douzaine de gars au Pro Bowl... Peut-être qu'on leur a tellement dit qu'ils étaient les meilleurs qu'ils ont fini par le croire sans continuer de mettre les efforts pour le demeurer.

Je dois dire que toutes les distractions qui entourent cette équipe me faisaient douter de leurs chances de se rendre loin. On a amplement entendu parler des destinations voyage de Tony Romo dans les semaines précédant la rencontre. Après la défaite, on a encore eu droit à du Terrell Owens tout craché, lui qui s'est mis à pleurer devant les journalistes pour défendre son quart-arrière. Un vrai cirque…

La veille, les Seahawks ont subi une dégelée à Green Bay. J'avais dit que les chances de succès de Seattle reposaient sur leur capacité à courir avec le ballon et c'est exactement ce qui s'est passé. Ils ont eu de la difficulté à s'imposer dans cet aspect du jeu et n'ont pas été capables de suivre le rythme imposé par les Packers, qui m'ont impressionné en amassant plus de 200 verges au sol.

Je n'ai parlé à personne chez les Seahawks depuis leur défaite. Je préfère leur laisser le temps de décanter. Je vais peut-être avoir la chance de revoir quelques gars au cours des prochaines semaines. Il y a Josh Brown, le botteur, qui vient de Tulsa en Oklahoma, une ville située à environ trois heures de route de Kansas City. Il était venu me visiter l'été dernier, peu de temps après mon déménagement. On va sûrement se revoir.

De la pression sur Brady? Vous pouvez toujours essayer…

Jetons maintenant un œil sur les deux matchs qui nous attendent en fin de semaine.

Au début des éliminatoires, je voyais les Patriots aller jusqu'au bout et de la façon dont ils ont disposé des Jaguars, ils ne m'ont donné aucune raison de changer d'idée. Ce n'est pas très original, mais nous donnent-ils vraiment le choix?

Je le disais, les Pats faisaient face à leur plus gros test en fin de semaine et ils l'ont passé haut la main. Les Jaguars, comme quelques équipes au cours des derniers mois, leur ont donné une bonne opposition, mais encore une fois, quand le quatrième quart est arrivé, ils ont continué d'appliquer le rouleau compresseur et l'adversaire a dû hisser le drapeau blanc. Leur attaque est tout simplement trop explosive.

S'ils veulent se donner une chance de l'emporter, les Chargers devront utiliser des gars comme Shawne Merriman et Shaun Phillips pour appliquer une pression constante sur Tom Brady. Ils ont ce qu'il faut pour y arriver, mais en même temps, les Patriots sont tellement efficaces en couverture de passe, pas mal meilleurs que les Colts.

Les Chargers ont réussi huit interceptions à leurs deux dernières rencontres contre Peyton Manning, mais je ne crois pas qu'ils pourront déstabiliser Brady.

Eli aura fort à faire pour gagner à Green Bay

Dans l'Association nationale, les Packers n'auraient pas pu écrire un meilleur scénario pour poursuivre leur route vers la conquête du trophée Vince Lombardi. Je suis persuadé que tout le monde avait prévu devoir se rendre au Texas pour y affronter les Cowboys, mais il y aura finalement un deuxième match à Green Bay.

L'ambiance va être électrique comme ce n'est pas possible au Lambeau Field. Ça fait longtemps que les Packers n'ont pas joué aussi tard dans l'année à domicile et l'atmosphère sera incroyable. Les Packers connaissent vraiment une saison de rêve jusqu'à maintenant et je serais étonné si leur route devait prendre fin ce week-end.

De la façon dont ils ont battu les Seahawks, surtout après un début de match aussi atroce, les Packers ont le vent dans les voiles. Il n'y a rien qu'ils ne peuvent pas faire et ils le savent. Celui qui devrait le moins bien dormir d'ici à dimanche, c'est selon moi Eli Manning.

Je sais, je sais… À chaque semaine, on s'attend à ce qu'Eli craque sous la pression et il ne l'a pas fait… encore. Les Packers ont une défensive très active et attendez-vous à les voir partir à la chasse au quart-arrière. Ils préconisent souvent une couverture homme à homme et leurs demis défensifs sont très agressifs.

Eli aura le sort de son équipe entre les mains. Avec le plan de match des Packers, il aura l'opportunité de compléter des gros jeux, mais il devra faire attention à Al Harris et Charles Woodson, qui seront comme des requins qui sentent le sang. Ils lui feront payer chacune de ses erreurs.

Si je frappe dans le mille cette semaine, on aura donc droit à une reprise du Super Bowl XXXI. En 1996, les Packers avaient battu assez facilement les Patriots 35-21. Je doute que l'histoire se répète cette année, mais bon, on ne mettra pas la charrue en avant des bœufs.

On se reparle la semaine prochaine. Bon football!

*Propos recueillis par Nicolas Landry