MONTRÉAL – Arnaud Gascon-Nadon parle de football comme il le joue : avec intensité et émotion.

Durant une entrevue d’une vingtaine de minutes, l’ailier défensif de 27 ans était autant intense en parlant de son départ des Tiger-Cats de Hamilton que de la manière dont il se sent quand il voit son alma mater de l’Université Laval perdre à la Coupe Dunsmore.

Bref, personne ne peut douter de la passion pour le football qui habite Gascon-Nadon.

C’est cette dernière qui l’a poussé à accepter un contrat de deux saisons avec le Rouge et Noir d’Ottawa au mois de février. Confiné à un rôle de réserviste et de joueur des unités spéciales avec les Ticats, le Montréalais de 27 ans veut prouver qu’il a sa place comme joueur régulier en défense dans la Ligue canadienne de football.

« Je n’ai jamais voulu être "un des gars". J’ai toujours voulu être "LE gars", a mentionné celui qui a toujours tout laissé sur le terrain pour aider ses équipes à gagner. C’est pour ça que j’ai choisi Ottawa parce que je veux montrer que je suis capable d’être ce genre de joueur. »

« C’est ce que j’aime faire. J’aime jouer au foot pour faire des jeux et être dominant. Je veux avoir la chance de le faire », a-t-il ajouté lorsque rencontré la semaine dernière avant un entraînement au centre de conditionnement Citalfort de Saint-Léonard.

Arnaud Gascon-NadonIl sait très bien qu’il y aura une chaude lutte au camp d’entraînement de l’équipe en juin et qu’un poste de partant ne lui sera pas offert sur un plateau d’argent. Mais il compte arriver dans la capitale canadienne avec la même mentalité qu’il a eue tout au long de sa carrière.

« À toutes les années de ma vie que je me suis présenté à un camp, c’était pour être partant. Je voulais toujours mêler les cartes. Ce sont les commentaires que les entraîneurs me donnaient à Hamilton. Ils me disaient de continuer parce que dans les rencontres d’entraîneurs, mon nom ressortait, ce qui est toujours une bonne chose », a raconté celui qui a effectué le premier départ de sa carrière dans la LCF lors des éliminatoires en 2015.

Il s’agissait de la première opportunité de Gascon-Nadon de tester le marché des joueurs autonomes. Bien que ce fut un brin stressant, le meilleur joueur de ligne universitaire canadien en 2010 et 2011 a apprécié l’expérience.

« Ça s’est passé vite. C’est le fun de se faire dire que quelqu’un veut que tu viennes dans son équipe. En plus, c’était probablement l’équipe pour laquelle au départ je voulais essayer d’aller jouer », a souligné celui qui aimerait continuer à travailler dans le football après sa carrière de joueur.

Au final, Gascon-Nadon a reçu des offres des Tiger-Cats et du Rouge et Noir. Pour le bien de sa carrière professionnelle, il a choisi celle d’Ottawa.

« C’était plus difficile que ce que je pensais (de quitter Hamilton). Tu crées des liens. Je ne suis pas parti parce que je n’aimais pas ça. Je suis parti parce que du côté professionnel, c’était mieux pour moi d’aller à Ottawa », a expliqué le choix de troisième ronde (17e au total) des Ticats en 2012.

Des visages familiers

Si Arnaud Gascon-Nadon sera séparé de Frédéric Plesius pour la première fois depuis 2009 (2010 à 2012 à Laval et 2013 à 2015 à Hamilton), il retrouvera d’anciens coéquipiers du Rouge et Or à Ottawa, soit le centre-arrière Patrick Lavoie et le botteur Christopher Milo.

Milo a même été impliqué dans la venue du produit des Spartiates puisqu’il a signifié l’intérêt de ce dernier pour le Rouge et Noir à son directeur général.

Gascon-Nadon retrouvera également des entraîneurs qu’il connaît déjà. Son entraîneur de la ligne défensive sera Leroy Blugh, qui est l’ancien pilote des Gaiters de l’Université Bishop’s.

« Il m’a recruté quand il était à Bishop’s. Quand je sortais du Vieux Montréal, je lui ai dit que je ne pouvais pas aller jouer à Bishop’s, mais que j’aurais vraiment aimé jouer pour lui. C’est drôle comment les choses se replacent », a-t-il lancé.

Gascon-Nadon avait aussi croisé le chemin du coordonnateur défensif de la formation ontarienne, Mark Nelson, à sa sortie des rangs collégiaux. Ce dernier avait tenté de le convaincre de se joindre à l’Université Louisville, mais l’étoile des Spartiates avait finalement choisi l’Université Rice à Houston au Texas.

« Finalement, on revient à la même place. C’est drôle comment la vie est faite », a-t-il fait valoir.

La tradition gagnante de l’Université Laval

Comme la plupart des joueurs qui sont passés par le réseau universitaire, Arnaud Gascon-Nadon demeure très attaché à son programme, celui du Rouge et Or de l’Université Laval. Même très, très attaché.

Malgré les 11 titres provinciaux de suite, les défaites des deux dernières années à la Coupe Dunsmore sont deux de trop pour lui.

« Il faut qu’il (le Rouge et Or) gagne, c’est tout, a-t-il dit en riant en essayant de trouver les bons mots pour décrire ses émotions sur cette situation. Je suis tanné. C’est assez!

« Je regardais ça à la télévision. Ça fait mal. Tu as envie d’être là pour les aider. Mais en même temps, ça te frustre. Il y a plein d’émotions. Je souhaite que ça se replace », a affirmé le gagnant de trois coupes Vanier.

Celui qui a fait la pluie et le beau temps au Stade du PEPS a sa petite explication concernant les deux derniers titres du Québec qui ont été remportés par les Carabins de l’Université de Montréal.

« Il faut ramener une mentalité de guerrier dans cette équipe. Il y a beaucoup de "X" et de "O" dans le football. [...] Tu peux avoir la meilleure préparation de ta vie. Mais quand tu vas te faire frapper dans la face, qu’est-ce que tu vas faire? C’est ça la question », a expliqué l’ancien numéro 45 du Rouge et Or qui a toujours été l’un des joueurs les plus intenses sur le terrain.

Gascon-Nadon garde contact avec son ancien coordonnateur défensif, Marc Fortier, qui occupe encore les mêmes fonctions avec l’organisation lavalloise. Il considère Fortier comme une personne qui a été influente dans sa vie.

Il était également du côté de la Vieille Capitale lors de la semaine de relâche pour entraîner les joueurs de ligne défensive au camp du Campus Notre-Dame-de-Foy (CNDF).