Je suis heureux d'avoir conclu une nouvelle entente avec les Alouettes ce qui me permettra de combiner mes deux passions. Je vais donc pouvoir poursuivre ma préparation la tête en paix. Le football me permet de rester jeune, mais ma vraie vie, c'est la finance.

Mon contrat est d'une durée d'un, plus une année d'option. Je ne m'attendais pas nécessairement à ce que les Alouettes ajoutent une deuxième année au pacte, mais je vois cela comme la cerise sur le sundae. Ça ne veut toutefois pas dire que je vais jouer cette deuxième année.

Durant mes négociations, je n'ai pas discuté de mon utilisation. Ma priorité était de m'assurer que je pouvais revenir au jeu tout en exerçant ma carrière dans le monde de la finance. Mener deux carrières de front n'est pas facile. L'an dernier, par exemple, je courrais d'un côté puis d'un autre parce que j'avais toujours du travail à rattraper au bureau. Maintenant, je me suis entouré d'une bonne équipe qui prend une partie de ma charge de travail le matin lorsque je suis à l'entraînement avec les Alouettes.

Je ne crois pas que ça dérange les Alouettes de savoir que je mène deux carrières de front. Je pense que ça dépend de la personnalité de l'individu. Dans mon cas, mes entraîneurs savent que je donne tout ce que j'ai sur le terrain. Dans le fond, cumuler deux emplois était mon choix, alors je l'assume.

Cette vie demande une grande discipline. J'arrive généralement au Stade olympique vers six heures le matin; je fais mon réchauffement, je reçois des traitements quand c'est nécessaire, je participe à l'entraînement et je quitte pour le bureau. Je rentre à la maison vers 20 heures généralement. C'est moi qui ai choisi ce rythme de vie et je dois m'adapter. Heureusement, je suis passionné de mes deux emplois.

Je voulais m'assurer d'avoir des gens autour de moi au bureau qui me permettraient de poursuivre pour au moins une autre saison. Je vais donc amorcer la saison 2006 avec moins de stress qu'auparavant parce qu'en plus de l'entraînement, je dois faire environ 40 heures au bureau par semaine. Les rencontres avec les clients se font principalement en soirée, mais les transactions courantes, elles, se font le jour.

J'ai hâte de recommencer avec les Alouettes. Mon entraînement est d'ailleurs amorcé depuis décembre avec du jogging. Mon programme est toutefois un peu différent cette année parce que j'aimerais me présenter au camp plus léger et plus rapide, comme lors de mes années universitaires.

Je vais me présenter au camp avec la ferme intention de gagner le poste de numéro un. De toute façon, je ne vois pas comment on peut faire du sport sans vouloir être le numéro un. Qu'importe que je sois utilisé comme porteur de ballon ou sur les unités spéciales, je sais que je peux apporter beaucoup à l'équipe.

Je me considère chanceux d'avoir terminé la dernière saison sans blessure, ce qui m'a permis de m'entraîner comme je le voulais cet hiver. C'était la première fois depuis longtemps que je n'avais pas de limite durant la saison morte. De sorte, j'ai pu faire beaucoup de course à pied et j'espère que ça va rapporter sur le terrain.

En 2006, je veux gagner. Si les Alouettes avaient remporté la coupe Grey en novembre dernier, je ne me serais pas posé de question et je serais déjà à la retraite. La défaite contre Edmonton m'a laissé un goût amer et je veux avoir la chance de gagner à nouveau. Puis, quand Don Matthews a annoncé son retour à la barre de l'équipe, je me suis mis à rêver à la coupe et je pense que nous avons l'équipe pour le faire.

Le noyau de l'équipe est le même et je pense que le retour à Montréal de Davis Sanchez va aider, surtout avec notre nouvelle défensive mise en place en 2005. On s'est assurément amélioré au poste de quart substitut avec les ajouts de Quincy Carter et Marcus Brady. C'était une faiblesse l'an dernier, il ne faut pas s'en cacher. Nos jeunes joueurs de l'an dernier sont aussi plus expérimentés et ils sont prêts à prendre les bouchées doubles.


*propos recueillis par RDS.ca