La saison de la NFL va bientôt s'amorcer et notre préparation est amorcée depuis une semaine. Nous sommes soumis pendant un mois à un régime presque militaire, qui va se poursuivre jusqu'au 24 août. Je dois dire qu'il n'y a personne qui raffole de ce régime.

Personnellement, je trouve difficile cette routine qui revient jour après jour. En plus, je suis loin de chez moi dans une chambre du campus de l'Université de Washington et il va sans dire que je m'ennuie beaucoup de ma famille. Johanne et mes trois enfants sont demeurés à Montréal jusqu'au 16 août, après quoi, ils mettront le cap sur Seattle.

Côté football, l'ambiance est très bonne à l'entraînement. Personne n'a oublié notre défaite aux mains des Steelers de Pittsburgh au dernier Super Bowl et la première chose que nous a rappelée l'entraîneur Mike Holmgren, c'est d'oublier la saison dernière et de se concentrer sur la campagne qui vient.

Notre participation au Super Bowl nous a procuré un sentiment de confiance mais aussi le sentiment d'un travail inachevé. C'est un match que nous aurions pu gagner et on veut y retourner.

Comme par les années passées, il y a peu d'experts qui nous choisissent pour atteindre le Super Bowl. Ce sont les mêmes experts qui nous prédisaient rien de bon l'an dernier ou qui minimisaient nos succès parce que nous jouions, semble-t-il, dans une division plus faible. S'ils ne veulent par croire en nous, c'est leur affaire. De notre côté, on ne s'en fait pas. On a goûté au Super Bowl et on souhaite seulement y retourner.


Équipe améliorée

L'édition 2006 des Seahawks est améliorée par rapport à l'équipe de l'an dernier et ce, malgré la perte du garde Steve Hutchison, qui a signé un contrat au Minnesota. On ne s'attend pas à ce que le joueur qui va prendre la place de Hutchison lui soit supérieur parce qu'on ne remplace le meilleur garde de la NFL facilement.

Pour le remplacer, nous avons des joueurs qui sont du calibre de la NFL. Il ne faut pas s'attendre à ce que ces joueurs fassent les mêmes choses que Steve mais collectivement, ils seront capables de faire le boulot adéquatement.

On s'est amélioré au poste de receveur de passes avec l'ajout de Nate Burleson. Ce dernier apporte beaucoup de vitesse pour les longues passes, ce qui nous manquait l'an dernier. Sa présence va apporter une nouvelle dimension à notre formation.

Le quart Matt Hasselbeck a déclaré que Burleson faisait déjà une différence. Burleson n'est pas le plus connu mais il est un jeune joueur et il n'a pas encore atteint son plein potentiel.

Darrell Jackson, qui a raté quelques matchs l'an dernier, demeure toutefois notre gros receveur de passes. Durant son absence, il a été remplacé par plusieurs joueurs dont Joe Jurevicius, maintenant avec Cleveland, et Bobby Engram.

Chez les Seahawks, l'attaque aérienne n'est pas axée sur un seul receveur et c'est pourquoi je ne crois pas qu'un de nos receveurs gagnera 1300 verges.

En défensive, on s'est ajusté avec l'ajout de notre choix de première ronde, le demi de coin Kelly Jenning. On mise aussi sur le secondeur Julian Peterson, qui peut être dominant et qui a participé au Pro Bowl à quelques reprises.

L'an dernier, nous étions dans le milieu du peloton de la NFL en défensive. Nous devrions être dans le top dix cette année. En plus des ajouts, nos jeunes, qui ont excellé en séries l'an passé, ont gagné en maturité et avec l'ajout de vétérans tels Peterson, ça s'annonce très bien.


Un vétéran

Personnelement, je ne prends rien pour acquis mais à ma septième saison avec les Seahawks, je crois vraiment que mon poste est dans la poche. En toute modestie, je serais très surpris de ne pas garder ma place. Je suis maintenant un joueur établi et je suis traité comme tel.

Il y a un monde de différence avec ce que j'ai pu vivre à mes premières années. Quand je suis arrivé ici, je n'avais aucune idée à quoi m'attendre et nous étions deux recrues à lutter pour le poste. Avec le temps, j'ai gagné en confiance et je me sens de plus en plus confortable. Avec les bons résultats des dernières années, je peux dire que je n'ai pas donné de maux de tête à mon entraîneur qui a bien d'autres chats à fouetter, que de penser à celui qui remet le ballon au botteur.

Comme spécialiste des longues remises, je m'entraîne principalement avec les secondeurs. Je passe aussi beaucoup de temps avec les botteurs de l'équipe et avec celui qui a le mandat de tenir le ballon lors des bottés. Le but est d'ajuster notre synchronisme.

On porte beaucoup d'attention aux tentatives de placements. Nous avons un nouveau botteur, la recrue Josh Brown. Pour que l'exécution baigne dans l'huile, il faut beaucoup de répétitions. Avec l'ancien botteur Tom Rouen, on se retrouvait au mini-camp comme si on ne s'était jamais quitté tellement c'était bien huilé. Mais j'ai confiance que tout ira bien parce que le tout n'est pas magique mais simplement mécanique.


Des grosses journées

Il n'y a pas beaucoup de joueurs qui aiment les camps d'entraînement parce que les journées sont longues et éprouvantes. Je ne peux pas parler pour les autres équipes mais à Seattle, le réveil se fait à 6:30 le matin puis on va déjeuner avant de sauter sur le terrain à 8:45 jusqu'à 11:15 pour une première séance d'entraînement. Tous les deux jours, on doit obligatoirement passer 30 minutes dans la salle de musculation.

Il y a une autre séance d'entraînement de 90 minutes à 14:30. À 16 heures, les joueurs ont droit à une période de repos jusqu'à 18:30 alors que s'enchaînent des réunions d'équipe jusqu'à 21 heures.

Nous avons ensuite deux petites heures pour pour fraterniser avec les coéquipiers car le couvre-feu est à 23 heures.

Après une nuit, tout est à recommencer ainsi de suite tous les jours jusqu'au 24 août après quoi, c'est l'horaire de la saison régulière qui prendra place. Au moins, le temps est frais par rapport aux autres saisons. On se compte chanceux car c'est confortable pour s'entraîner.
Notre premier match préparatoire aura lieu à la maison le 12 août contre les Cowboys de Dallas.

*propos recueillis par RDS.ca