Nous avons remporté notre deuxième match de la saison contre les Tiger-Cats de Hamilton, mais je peux vous dire que j'ai connu mon pire match en 16 ans de carrière. À un certain moment, j'avais le goût de me pincer pour voir si je n'allais pas me réveiller parce que j'étais en train de vivre, en quelque sorte, un cauchemar.

J'ai été chanceux que les choses tournent bien pour l'équipe. Sur la feinte de botté de dégagement que nous avons tentée, Hamilton a marqué sur la séquence suivante. Ça leur a permis de faire leur entrée dans le match, parce qu'à ce moment, ils n'étaient pas là du tout. En visionnant le jeu, on remarque que le trou était béant, alors j'aurais peut-être pu m'échapper et même aller marquer, ce qui aurait complètement changé l'allure du match, qui aurait été hors de leur portée.

Le problème, c'est que j'ai levé mes yeux pour observer la défensive au même moment où notre spécialiste des longues remises a envoyé le ballon. Celui-ci était à ma portée, mais je n'avais pas les yeux au bon endroit. Ce moment d'inattention a fait que le ballon m'a glissé des mains. J'ai au moins eu la chance de le recouvrir.

Sur ma deuxième échappée, Anthony Calvillo avait appelé ce qu'on appelle un jeu de zone, où j'avais la chance de suivre le tracé de départ ou de revenir vers l'arrière. J'ai choisi la deuxième option, mais un joueur des Tiger-Cats avait la responsabilité de bloquer cette trajectoire. Il m'a accroché par le bras et a fait sortir le ballon. C'est frustrant parce que c'est le genre de jeu où je m'attends à ce qu'il y ait quelqu'un qui revienne de ce côté-là. J'aurais dû garder le ballon, mais quand les choses se mettent à mal aller, on dirait que ça empire de jeu en jeu. J'étais donc content quand le match s'est terminé !

J'en ai reparlé par après la rencontre avec Don Matthews et je ne pense pas que je doive m'en faire avec ça. Ce sont des choses qui arrivent. Si j'étais une recrue et que c'était la seule chose que j'aurais pu montrer dans ma carrière, je serais pas mal plus nerveux. Dans ce cas-ci, les entraîneurs savent ce que je suis capable de faire et c'est simplement une mauvaise performance à oublier pour tout le monde.

Ça serait trop facile de mettre ces erreurs sur le fait que je ne joue pas régulièrement en attaque depuis le début de la saison et ce n'est pas mon genre de trouver des excuses. C'est mon travail d'être sur le terrain et c'est mon travail d'accomplir les jeux qu'on me demande d'accomplir. Ça avait bien été quand j'étais arrivé en relève à Robert Edwards, en fin de saison l'an dernier contre Toronto. Quand ça va bien, on est content de prendre le crédit, mais quand ça va mal, il faut être capable de prendre le blâme.

Le fait est que j'ai mal joué. Il n'y a rien que je puisse faire et je ne trouverai pas d'excuses pour ça. La bonne nouvelle là-dedans, c'est que nous avons gagné, et nous avons gagné contre une bonne équipe.

Pas très féroces, les Tiger-Cats

Ceci dit, nous ne sommes même pas encore près de jouer au niveau auquel nous sommes capables de jouer depuis le début de la saison. C'est une bonne chose, parce que si nous jouions déjà notre meilleur football, disons que la saison risquerait d'être longue.

Nous sommes une équipe encore en voie d'apprentissage puisque nous avons beaucoup de nouveaux joueurs qui sont en train de s'habituer au système. Nous avons quand même montré de plus belles choses que lors du premier match de la saison contre Winnipeg, mais je me pose la question : est-ce que c'est moi ou les Tiger-Cats ont semblé plus faibles que les Blue Bombers ?

Nous n'avons pas encore regardé les films du match, donc je ne sais pas s'ils ont vraiment mal joué, mais je peux dire que nous avons mieux joué. Assez bien pour gagner de façon aussi facile? C'est la question que nous nous posons tous. Nous allons avoir réponses à nos interrogations en regardant Hamilton jouer en fin de semaine et nous pourrons ensuite nous préparer pour les affronter de nouveau.

L'attaque peut faire encore mieux

À l'attaque, nous avons finalement été capables de bien combiner le jeu aérien et le jeu au sol. Il faut dire que c'était difficile de faire pire que lors de la première semaine d'activité, alors que nous avions livré une performance atroce.

Nous avons montré des signes encourageants, mais il fallait s'y attendre aussi. Nous comptons sur des éléments à l'attaque qui peuvent créer des dommages à chaque match. Je regarde des gars comme Ben Cahoon, qui a fait ses preuves depuis longtemps, Terrence Edwards qui performe énormément cette année ou même Kerry Watkins, qu'on n'a pas vu tant que ça dans le dernier match mais qui peut exploser d'un match à l'autre. Nous avons une attaque vraiment dangereuse qui n'a toujours pas atteint son plein potentiel.

Plein les bras

La défensive a encore extrêmement bien fait. Nous mettons en pratique le nouveau système que nous avons instauré vers la fin de la saison dernière, qui laisse croire que nous allons blitzer comme dans le passé, sauf que ce n'est pas vraiment ce qui se produit. Nos schémas défensifs semblent étourdir les entraîneurs adverses. Je ne sais pas comment de temps ça leur prendra avant de s'ajuster, mais présentement ça va très bien.

Il y a encore des batailles pour certains postes, parce que nous avons tellement de profondeur que bien des joueurs pourraient être sur le terrain et doivent se contenter de rester en arrière plan. Je pense à un gars comme Étienne Boulay, qu'on devrait voir de plus en plus.

Des retours attendus

C'est congé cette semaine et nous ne reprendrons l'action que le 6 juillet. Nous aurons deux périodes avec un peu plus de repos cette saison, soit cette semaine et une autre en septembre. À part ça, nous n'aurons pas beaucoup de breaks, ça va être un calendrier difficile.

Nous avons beaucoup de blessés et cette semaine se prend bien. Ça va donner la chance à des gars comme Sylvain Girard et David Stella de reprendre leur place dans l'alignement ou à Davis Sanchez et R-Kal Truluk de se rapprocher d'un retour. Nous allons avoir besoin de ces gars-là pour continuer de remporter des matchs et ajouter de la profondeur à notre équipe. Chacun à sa façon va ajouter des éléments positifs.

*Propos recueillis par RDS.ca