Signe de la confiance acquise des entraîneurs depuis son arrivée avec les Panthers de la Caroline, David Foucault a effectué ses premiers pas officiels dans la NFL dimanche dernier face aux Ravens de Baltimore sans même avoir le temps de s’échauffer ou de se préparer mentalement.

Tandis que les Panthers de la Caroline subissaient une correction, les entraîneurs ont jugé que le moment était propice pour que Foucault vive ses premières répétitions dans un match régulier à la fin du quatrième quart. 

Même s’il avait regardé le match contre les Lions de Detroit à partir des lignes de côté deux semaines plus tôt, Foucault n’était pas moins stressé pour autant quand le moment est venu de traverser la large – et parfois intimidante - ligne blanche pour son baptême de feu.

« Non pas pantoute ! », a-t-il candidement avoué en riant.

« J’étais assez nerveux quand je suis arrivé sur le terrain. En fait, la nervosité a commencé dès que l’entraîneur m’a dit de faire mon entrée dans le match. Mes coéquipiers étaient contents que je puisse vivre ça », a raconté au RDS.ca celui dont la progression ne ralentit pas après son passage des Carabins de l’Université de Montréal à la NFL.

Par-dessus le marché, les Panthers lui ont demandé d’aller occuper le poste de bloqueur à droite alors qu’il a passé la majeure partie de son temps d’entraînement sur le flanc gauche.

« C’était tout nouveau, j’ai évolué à gauche pendant tout le camp d’entraînement et ça fait seulement deux semaines que je m’entraîne à l’occasion à droite. C’était différent et pas évident, mais je dois me familiariser avec ça », a expliqué le colosse de six pieds huit pouces et 305 livres.

Force est d’admettre que les entraîneurs ont remarqué que leur diamant brut repéré par des camps de démonstration a franchi avec succès une autre étape de polissage.

« Je suis vraiment content de ce que je démontre, j’apprends et je me pousse chaque jour afin de m’améliorer. Les entraîneurs remarquent que je fais bien et ça me donne un bon coup de pouce », a mentionné l’ancien joueur de ligne défensive qui a réalisé un grand rêve malgré le revers de 38-10 face aux Ravens.

En vedette à The Tonight Show!

Mais ce n’était pas le premier coup d’éclat du Québécois de 25 ans à la télévision américaine. À vrai dire, son apparition surprise à la populaire émission « The Tonight Show » de Jimmy Fallon grâce à sa photo de profil a même davantage retenu l’attention.

Fallon s’est gentiment moqué de sa coupe de cheveux lors d’un segment où il rit de certaines photos d’athlètes. Sa mention disait qu’il avait probablement été abandonné au pied de la porte du groupe rock Metallica quand il était bébé.

« Je ne l’avais pas vu, mes coéquipiers sont venus me taquiner le lendemain et ils se sont empressés de me montrer l’extrait », a raconté Foucault.

« C’est drôle de penser qu’on a fait une blague à mon sujet à cette émission surtout que je n’aime pas trop cette photo. Je sortais de la douche et on m’a dit que c’était à mon tour donc je n’ai pas eu le temps de me peigner le moindrement et même ma mère n’était pas contente de la photo ! Mais ce n’est pas grave, je vais me reprendre l’an prochain », a-t-il poursuivi en éclatant de rire.

Mis au courant à la dernière minute

Avec cette chevelure blonde, Foucault ne passe pas plus inaperçu sur le terrain et son entraîneur Ron Rivera a dressé un bilan positif de sa première prestation. Selon lui, Foucault n’a commis qu’une erreur sur les 10 jeux auxquels il a participés.

« C’est agréable (d’entendre cela), mais j’ai évalué ma performance et je suis moins satisfait de deux jeux. Sur le tout premier, j’ai mal entendu le jeu sélectionné, mais je ne sais pas si c’est relié à la nervosité et j’ai commis une petite erreur. Quant à l’autre, mon opposant a volé le compte et il m’a battu sur la pression contre la passe », a détaillé Foucault, satisfait de son rendement.

À la lumière de cette prestation, Foucault a confirmé ce qu’il savait déjà : il doit concentrer la plupart de ses efforts à raffiner un aspect déterminant de sa position. 

« Je travaille sans relâche sur la technique et surtout en ce qui concerne les jeux de passe. Je considère que je me débrouille assez bien pour les courses, mais je dois perfectionner mes techniques », a admis le sympathique gaillard.

Pour le moment, Foucault ignore s’il enfilera l’uniforme pour une deuxième semaine consécutive, mais il serait porté à croire que oui en se fiant sur ses répétitions obtenues à l’entraînement au cours des derniers jours. Chose certaine, il ne risque pas d’être fixé sur sort à l’avance.

« On l’apprend vraiment à la dernière minute. La journée du match, on arrive dans le vestiaire et l’entraîneur vient nous dire si on doit s’habiller ou non. Ils ne veulent pas qu’on se crée des attentes pour qu’on s’entraîne à fond durant toute la semaine. Pour mon 1er match (face aux Lions), je suis arrivé dans le vestiaire et mon équipement n’était pas prêt donc je me disais que je n’allais pas jouer. Mais l’entraîneur est venu m’expliquer que l’équipe avait pris une décision à la dernière minute et que je serais en uniforme », a expliqué Foucault qui s’empresse d’aviser sa famille et ses amis quand il obtient la confiance des entraîneurs.

Le parcours de Foucault continue de se dessiner en parallèle avec celui de Laurent Duvernay-Tardif qui développe son potentiel avec les Chiefs de Kansas City et qui risque de savourer un premier match prochainement. Tout comme le produit des Redmen de McGill le fait à partir des lignes de côté, Foucault s’assure de visualiser chacun des jeux comme s’il avait été dans la mêlée.

« Je m’assure de rester près de l’entraîneur de ligne offensive et de regarder les jeux parce que le côté visuel favorise le développement. Il me pose des questions parfois pour savoir si j’avais remarqué que le bloqueur avait effectué son premier pas du mauvais côté », a développé celui qui a grandi à La Prairie.

Retrouver l’aplomb en dépit des blessures

Foucault risque donc de participer à l’effort qui sera déployé par les Panthers face aux Bears de Chicago pour renouer avec la victoire. Après avoir entamé la campagne avec deux victoires, la bande de Cam Newton s’est affaissée avec des défaites de 37-19 face aux Steelers et 38-10 face aux Ravens.

« On essaie de régler ce qui cloche, mais ça concerne surtout le souci des détails autant en attaque qu’en défense. On parvient à bien s’entraîner tout au long de la semaine, mais on commet des erreurs pendant les matchs », a analysé Foucault sans vouloir utiliser comme excuse les nombreuses blessures chez les porteurs de ballon et les ailiers défensifs.

L’occasion semble propice pour retrouver le chemin victorieux avec la visite des Bears dont la défense connaît des ratés sans oublier l’inconstance du quart-arrière Jay Cutler.

« Je pense que ça va bien aller. On les étudie sans cesse en observant comment leur défense s’installe et réagit par rapport aux différents jeux. À mon avis, ce match devrait bien nous convenir. »

Cette cinquième partie au sein de l’organisation des Panthers s’ajoutera donc à l’expérience de Foucault. Naturellement, il se fait prodiguer de précieux conseils par ses coéquipiers dont les bloqueurs Byron Bell et Nate Chandler, mais aussi par l’ailier rapproché Greg Olsen (photo).

« On dirait que c’est un joueur-entraîneur, c’est vraiment agréable de pouvoir miser sur de tels coéquipiers qui aide les autres. Il arrive toujours avant les autres et il quitte le dernier. C’est un grand connaisseur du football et il sait que je suis une recrue donc j’embarque sur le terrain avec lui et je suis ses directives », a-t-il vanté.

Ça ne saurait trop tarder avant que Foucault puisse étaler tout ce chemin parcouru dans une cause plus significative. Il pourrait même avoir l’occasion se retrouver sur le terrain quand ses parents et ses amis viendront le visiter chacun leur tour. Pour l’instant, il s’est assuré de dénicher un condo avec une deuxième chambre pour accueillir comme il se doit ceux qui sont venus le voir durant le calendrier présaison et les autres.