Évidemment, ce n’est jamais facile de perdre. Lorsque ça arrive, tu réalises que la saison est terminée et que tous les efforts investis dans tous les matchs finissent par aboutir sur un troisième essai converti par l’autre équipe si bien qu’elle n’a qu’à écouler le temps ensuite. Ce n’est pas évident, mais il faut se rappeler que ça finit toujours par se terminer à un point.

Notre élimination est plus difficile à accepter puisque notre défense a très bien joué. Elle a été en mesure de stopper une très bonne attaque et l’empêcher de marquer un touché à six reprises. Ça démontre tout de même à quel point notre défense est talentueuse.

En tant qu’attaque, ça veut dire qu’on aurait dû être capable de gagner ce match pour notre équipe, mais on n’a pas pu le faire. Oui, on a marqué deux touchés dont un sur une séquence vraiment explosive en début de match, mais on n’a pas trouvé le moyen de construire de longues séquences offensives pendant le match. C’est un peu décevant offensivement, on aurait dû marquer plus de points. On a commis plusieurs punitions et deux revirements ce qui n’a pas aidé notre cause. C’est ma plus grande déception quand je repense à la partie.

En ce qui concerne notre porteur de ballon, Spencer Ware, (qui a été limité à 35 verges sur 8 courses) on est loin d’avoir accompli le but de la ligne offensive qui est de terminer chaque match avec une récolte de 100 verges ou plus. Au moins, on a été capable d’offrir une protection décente à notre quart-arrière (Alex Smith). Ça s’est relativement bien passé pour cet aspect, mais il aurait définitivement fallu courir avec le ballon avec plus d’efficacité.

Pour ceux qui se demandent pourquoi la course n’a pas été privilégiée plus souvent, ce n’est vraiment pas mon genre de questionner le plan de match. On ne connaît pas toujours toute l’ampleur de la stratégie offensive. Il faut faire confiance aux entraîneurs qui pensent que c’est le meilleur jeu selon la situation. D’ailleurs, peu importe le jeu sélectionné, on devrait s’assurer de tout donner et être en mesure de le convertir en premier essai ou en touché.

Quand je regarde le portrait d’ensemble, je dirais qu’ils méritaient de gagner le match. Ils sont parvenus à mieux contrôler le ballon offensivement pour réussir de longues séquences. Ils ont obtenu plus de succès avec Le’Veon Bell (170 verges sur 30 courses) et leur ligne offensive a fait un bon travail. Je pense que c’est plus là que le résultat du match s’est joué qu’au niveau des punitions.

ContentId(3.1214731):La déception est vive pour Duvernay-Tardif
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Pour ceux qui n’ont pas vu la partie, on avait créé l’égalité à 18-18 en fin de partie avec un converti de deux points, mais un officiel a imposé une punition pour avoir retenu à notre bloqueur à gauche, Eric Fisher. C’est certain qu’on pourrait toujours questionner si c’est légitime d’imposer une punition sur un jeu qui aurait permis d’aller en prolongation, mais je n’ai pas revu la séquence et je ne veux pas m’embarquer dans ce débat. En fin de compte, la partie aurait pu être gagnée avant.

En général, une unité offensive dispose d’environ 10 à 12 séquences dans un match. On a stoppé trois de ces occasions rapidement en raison de punitions et on a été victime de deux revirements. Ce sont des choses qu’on peut contrôler, mais on a été incapables de faire. On a fini par se réveiller un peu en deuxième demie, mais c’était trop tard.

Pour ceux qui constaté que le niveau d’intensité était très élevé pendant la rencontre, je répondrai simplement que c’était un match éliminatoire ! C’est le rythme auquel il faut s’attendre à cette période de l’année. De plus, le football est un sport physique et l’intimidation y joue parfois un rôle. Les Steelers retirent beaucoup de fierté de ça et notre but était de ne pas se laisser intimider. C’était peut-être un peu plus intense que normalement, mais, selon ma petite expérience dans la NFL, ça ressemble à ça pendant les éliminatoires.

Coach Reid a souligné les points positifs

Après notre saison de 12-4 qui a mené au championnat de division, on pouvait se permettre à croire à un long parcours éliminatoire de notre part. On ne peut donc pas s’empêcher de se dire qu’on a raté une belle occasion. En tant qu’athlète, tu ne t’imagines jamais perdre et tu prévois toujours que tu vas gagner pendant ta préparation. Quand il reste deux minutes à la partie et qu’ils complètent le jeu décisif, ça te frappe d’un coup que c’est terminé...

Quant à mon bilan personnel, ce n’est jamais satisfaisant lorsque ton équipe perd peu importe la manière dont tu as joué. Sur une soixantaine de jeux offensifs, il y a toujours quelques jeux sur lesquels tu aurais pu mieux faire et ces changements auraient pu mener à une différence dans le résultat du match. Pour le moment, je n’ai pas revu la partie, mais je pense que j’aurais pu mieux me débrouiller à quelques reprises.

En général, je pense que ce fut une bonne saison. On ne se le cachera pas, on a terminé avec une fiche exceptionnelle et le titre de division. Mais il faut se rappeler que le but est d’aller jusqu’au bout et c’est ce qui me motivera pendant la saison morte. L’idée sera de corriger, physiquement et mentalement, les détails nécessaires pour arriver en pleine possession de mes moyens au camp d’entraînement. C’est ça le football, dès que la saison se termine, on se consacre déjà à la suivante. On prépare nos corps et notre état d’esprit pour le prochain calendrier. Andy Reid et Mike Tomlin

Au terme de la partie, notre entraîneur était déçu tout comme nous. Je peux vous confirmer qu’il n’y a pas beaucoup de choses qui se disent dans un vestiaire après une défaite comme celle-ci. Coach Reid est un homme d’exception qui est très dévoué pour son équipe, il prend soin de nous. Quand il a vu tous nos visages déçus, son message a été positif pour nous rappeler qu’on a accompli un parcours exemplaire cette saison et qu’il faut bâtir là-dessus. Il faut utiliser ça comme des fondations pour peaufiner notre équipe et c’est ce qu’on va faire pendant la saison morte.

En ce qui concerne le report de notre partie en soirée en raison des conditions climatiques à Kansas City, je pense que ça n’a rien changé. Notre routine n’a pas été tant modifiée puisqu’on dormait déjà à l’hôtel la veille. Si tu es une bonne équipe avec du caractère, tu ne peux pas utiliser ça comme une excuse.

De plus, les conditions du terrain étaient vraiment bonnes considérant la météo. Le terrain avait été couvert jusqu’à deux heures avant le match et une partie de la surface avait été remplacée. Il fallait juste s’adapter avec nos crampons parce que le gazon était un peu plus long que normalement.

Évidemment, des changements surviendront à notre club pendant la saison morte, c’est la réalité du football professionnel. Il y a un plafond salarial et tu ne peux pas satisfaire tout le monde. Mais ce n’est pas mon département et on s’assurera d’être prêt peu importe les joueurs qui seront là.

En terminant, je vais revenir à Montréal éventuellement. Puisqu’on a accédé aux éliminatoires, j’avais modifié mon horaire de mon parcours universitaire en médecine donc je vais commencer une semaine après le Super Bowl. Je vais m’y consacrer pendant quatre mois dans trois différents hôpitaux avant le retour au boulot avec les occupations précédant le camp d’entraînement (OTA’s).