MONTRÉAL – Le bloqueur David Foucault est bien conscient qu’il a brûlé des étapes lors de sa première saison dans la NFL avec les Panthers de la Caroline.

Le Québécois est passé de joueur autonome non repêché à partant en cinq mois alors qu’il évolue à la position de joueur de ligne offensive depuis seulement trois ans. En tout, il aura revêtu l'uniforme des Panthers à six reprises, son dernier match étant son premier départ dans la NFL lors de la neuvième semaine d'activités.

« Je ne m’attendais pas à ça. Je suis arrivé avec les Panthers et je venais de loin. Ça a tellement avancé vite. [...] Après plusieurs blessures, j’ai eu la chance d’aller sur le terrain puis d’être partant. J’ai sauté beaucoup d’étapes, mais c’était une bonne expérience », a raconté le colosse de 6 pieds 8 pouces de passage au Québec pour une période de deux semaines.

ContentId(3.1114734):« Ils ont confiance en moi »
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Mais après avoir remplacé des blessés au sein de la formation de son équipe, Foucault a souffert à son tour d’une blessure. Étant donné que le statut de recrue est précaire dans le circuit Goodell, l’ancien des Carabins de l’Université de Montréal a préféré taire ses douleurs à l’un de ses gros orteils.

« Je l'avais caché un peu. Quand tu es blessé, ils peuvent te descendre n’importe quand. C’est pour ça que tu ne chiales pas trop parce que tu veux jouer et être dans l’équipe encore », a-t-il expliqué.

Foucault pouvait néanmoins se confier à une personne, un francophone de surcroît. Jean-Baptiste Laporte, un physiothérapeute de l’équipe, avait déjà travaillé au Québec avec les Lynx du Cégep Édouard-Montpetit, le club collégial du grand blond.

Laporte lui suggérait des traitements pour tenter d’apaiser la douleur, mais la solution était l’opération à la conclusion de la campagne. Foucault comprenait la situation et a enduré la douleur pour pouvoir continuer à s’entraîner avec l’équipe. Cela témoigne bien de son engagement puisque les joueurs de ligne offensive utilisent énormément la pointe de leurs pieds pour pousser.

Le choix de premier tour des Alouettes en 2014 a subi la chirurgie en Caroline il y a quelques semaines. Après l’opération, les médecins lui ont annoncé qu’il avait fait de l’arthrose à son gros orteil et qu’il se l’était cassé à trois reprises durant la saison. Sa cheville et son genou avaient aussi écopé parce qu’il marchait sur le côté de son pied pour éviter de mettre de la pression sur son gros orteil.

Cet épisode douloureux est maintenant derrière lui. Cela a toutefois réduit sa visite au Québec à deux semaines puisqu’il devait attendre le feu vert de son médecin traitant à Charlotte avant de revenir à Montréal.

Retour à l’entraînement progressif

Même si son passage dans la Belle Province sera bref, David Foucault poursuit son entraînement pour retrouver la forme.

David FoucaultIl a recommencé à s’entraîner une semaine après son opération en ne faisant que des exercices sollicitant le haut de son corps. Il peut aujourd’hui cibler tous ses muscles, mais ce sera à son retour à Charlotte qu’il remettra la machine en marche. Ils profitent des moments dans sa ville natale pour décrocher mentalement après une longue saison.

« Les entraîneurs m’ont proposé de m’entraîner avec eux (en Caroline) pendant la saison morte. On peut s’entraîner à l’extérieur. J’habite à cinq minutes du stade et du gymnase. Avec ma remise en forme pour mon pied, c’est mieux de le faire avec les physiothérapeutes de l’équipe chaque jour », a souligné Foucault, rencontré au centre d’entraînement S.S.T. à Laval où il s’entraîne avec d’anciens coéquipiers des Carabins et des joueurs des Alouettes.

« Je me suis fait des amis, surtout des joueurs de ligne offensive. La plupart des joueurs sont repartis dans leur famille ou dans leur coin. Je retourne à Charlotte avec ceux qui habitent dans les environs. Les gars sont contents que je reste. On va se pousser un peu entre nous pour se donner de la compétition », a ajouté le no 63 des Panthers.

Durant les prochains mois, Foucault s’affairera à améliorer les techniques, son jeu de pieds et les jeux appris durant sa saison recrue. Sa première année dans la NFL en a été une d’apprentissage et le joueur de 26 ans admet qu’il aura un petit stress en moins lorsque les activités de l’équipe reprendront.

« C’était l’inconnu et maintenant ce ne l’est plus. C’est quelque chose que je peux anticiper. Je sais à quoi m’attendre. Je sais ce que je dois pratiquer pour me rendre là-bas », a-t-il assuré, lui qui a aussi surmonté ses difficultés à comprendre l’anglais.

Du mentorat avant de repartir

Foucault a tenté de voir le plus d’amis possible durant son court séjour à Montréal. Évidemment, ses anciens coéquipiers des Carabins faisaient partie du lot.

Mercredi après-midi, l’ancien protégé de Danny Maciocia avait l’intention de se diriger vers le CEPSUM où s'exerçaient plusieurs anciens camarades des Bleus. Plusieurs joueurs de l’édition des Carabins qui ont gagné la dernière coupe Vanier s’entraînent sous les ordres de David Ménard en vue du prochain repêchage de la LCF.

Ménard, un ailier défensif des Lions de la Colombie-Britannique, a été le coéquipier de Foucault durant leurs quatre années passées ensemble à l’UdeM. Foucault avait transmis à Ménard ce qu’il avait appris durant un camp tenu en Floride à l’hiver 2014 pour aider ce dernier à se préparer au repêchage.

« Ça reste une petite famille. On reste groupé et on s’entraide. Quand tu apprends quelque chose, tu veux le montrer aux autres. C’est ce qu’on fait », a informé Foucault qui avait assisté à la demi-finale canadienne remportée par les Carabins face aux Bisons du Manitoba en novembre dernier.

Le produit du Cégep Édouard-Montpetit fournira de précieux conseils à un autre ancien coéquipier, Byron Archambault, qui participera aux tests physiques régionaux de la NFL. Foucault avait suivi ce parcours l’an dernier avant de recevoir une invitation formelle des Panthers à leur camp des recrues.

« Il m’a demandé des conseils. C’est sûr que je vais le voir cette semaine. Il m’a demandé comment ça se passait. C’est de l’inconnu, mais moi j’ai vécu ce chemin et la progression qu’il veut faire. Je vais lui donner des petits conseils sur quoi faire », a-t-il indiqué en ajoutant qu’il n’a aucune idée si les Panthers ont de l’intérêt pour le secondeur qui était le cœur de la défense des Carabins l’an dernier.

Les heures de Foucault en sol québécois défilent à toute vitesse et il avoue qu’il aurait aimé pouvoir passer plus de temps avec ses parents.

Ces derniers doivent être tout aussi déçus que leur fils, mais ils doivent être extrêmement fiers de celui qui mettra tous les efforts pour se tailler un poste dans la formation des Panthers de la Caroline pour une deuxième année consécutive.