LAKE FOREST , Illinois – Le Soldier Field a souvent effrayé les meilleures unités offensives de la NFL, car il était le théâtre où la défense des Bears de Chicago pouvait déployer ses prestations les plus intimidantes.

Malgré sa fiche enviable de trois victoires et une défaite, la fierté de l’Illinois ne fait plus craindre le pire à ses adversaires. À preuve, le contingent défensif se situe aussi loin qu’au 26e rang du circuit pour les points accordés.

Rien de rassurant lorsque la machine offensive très bien huilée de Drew Brees et les Saints de La Nouvelle-Orléans

débarque en ville pour ajouter un ours à son tableau de chasse impeccable de quatre victoires.

« Ils forment toute équipe grâce à leur noyau de joueurs depuis quelques années alors on sait que ce sera un énorme défi ! », a admis l’ailier défensif Julius Peppers qui voudrait augmenter sa récolte de sac qui est limitée à un en 2013.

Même s’il a pris le contrôle de cette formation en janvier, Marc Trestman a reconnu le boulot admirable accompli par l’unité défensive des Bears donc il n’a pas cherché à chambouler les choses. Les résultats ne sont pas aussi convaincants après quatre sorties, mais Peppers insiste pour que le cap soit maintenu.

« Nous n’allons pas commencer à changer ce que nous faisons de bien si longtemps. Nous devons juste mieux exécuter nos stratégies et réussir nos plaqués. C’est aussi élémentaire que cela, il faut mieux plaquer et je ne peux pas expliquer pourquoi nous avons eu des ennuis à ce sujet », a-t-il confié, un brin irrité par les questions sur cette problématique.

Du côté positif, les Bears se réjouissent que le match ait lieu dans leur domicile et dans le douillet dôme des Saints.

« J’aurais préféré les affronter dans notre stade en décembre ou janvier », a convenu le demi de coin Charles Tillman qui devrait être à son poste en dépit d’une blessure.

En général, une défense peut souhaiter mener son équipe à la victoire quand elle parvient à rendre son opposant unidimensionnel, mais le portrait n’est pas aussi simpliste contre une attaque de ce niveau.

« Le défi est encore plus colossal contre les Saints puisqu’ils peuvent en profiter par la course si on joue de façon trop prudente contre la passe », a prévenu Peppers.

Sans vouloir mettre trop de pression sur Peppers et sa bande, Tillman a rapidement identifié la solution à ce problème.

« Brees est si précis, c’est le plus gros défi contre cette équipe. On peut aider notre cause en appliquant une grande pression contre lui. Ce serait le match idéal pour que notre ligne défensive s’illustre », a jugé Tillman qui a gentiment ri de l’accent d’un certain journaliste de Montréal venu le questionner.

Jay Cutler

Cutler a l’habitude de se relever

Ayant subi un premier revers la semaine dernière durant lequel le quart Jay Cutler a été victime de trois interceptions, les Bears pourraient redouter la confrontation contre les Saints. Cependant, Cutler a prouvé par le passé qu’il pouvait rebondir et il présente un dossier de 5-1 après une sortie de trois interceptions ou plus.

« Je ne peux pas commenter pour le passé car je n’étais pas ici, mais il est inébranlable à l’entraînement. Il parvient à exécuter notre attaque complexe contre une très bonne défense. Il ne gagne pas toujours ses batailles, mais il demeure stable au niveau des émotions », a raconté son entraîneur.

« Des mauvais matchs surviennent parfois, mais il faut éviter que ça se reproduise. Les Saints sont déjà assez bons en attaque qu’on ne veut pas les aider en plus », a admis Cutler.

Dans le passé, le quart des Bears a souvent été critiqué, car il ne semblait guère se préoccuper du sort de sa troupe. Ses coéquipiers ont toujours réfuté ces accusations et ce commentaire de Cutler s’avère éloquent.

« C’est difficile de rentrer dans le vestiaire de ton équipe quand tu reviens du congé à la suite d’une telle performance parce que tu te sens mal. Tu sais que tu as commis trop d’erreurs qui ont coûté le match à ton équipe. »

À ce propos, Trestman s’est dit rassuré par l’atmosphère qui régnait au travail au retour d’une défaite.

« Je n’ai pas remarqué de différence par rapport aux semaines précédentes ce qui est un bon signe. Les joueurs ne sont pas affectés, ils demeurent professionnels dans leur approche et ils sont encore capables de s’amuser. C’est important parce que je ne crois pas qu’on puisse gagner régulièrement sans prendre du plaisir au travail », a-t-il détaillé.

L’énigme de Brandon Marshall

À tous les niveaux au football, les receveurs de passe sont reconnus pour demander le ballon plus souvent. Dans le clan des Bears, c’est Brandon Marshall qui confirme la règle et il doit se conformer au nouveau système de Trestman qui est basé sur la répartition des passes.

Même s’il demeure le receveur le plus visé par Cutler, le volubile athlète a de la difficulté à retenir sa langue et ça revient au philosophe Trestman de gérer ce dossier.Brandon Marshall

« J’essaie de lui démontrer ce que nous essayons de faire et je suis très honnête dans mes explications avec lui. Quand tu sélectionnes les jeux offensifs, comme je le fais, tu as la responsabilité de lancer des ballons à tes meilleurs joueurs pour qu’ils se sentent impliqués », a souligné l’entraîneur d’expérience.

Au moins, Marshall a peaufiné ses discours quand vient le temps de manifester son mécontentement à son ami Cutler.

« Marshall nous le fait savoir, croyez-moi. Mais il s’est beaucoup amélioré dans la façon de le faire et ses revendications sont moins dramatiques qu’avant ! », a conclu Cutler en éclatant de rire.