Le premier tour éliminatoire s’amorce samedi dans la NFL. Les Texans rendront d’abord visite aux Chiefs dès 16 h 30 sur les ondes de RDS, alors que les Steelers affronteront les Bengals à compter de 20 h à RDS.

D’ici là, voici l’analyse des forces en présence et les prédictions de Pierre Vercheval pour ces deux affrontements.

Texans c. Chiefs
L'avant-match

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Chiefs de Kansas City et les Texans de Houston ont accédé au premier tour éliminatoire avec le vent dans les voiles.

D’une part, les Chiefs ont conclu le calendrier régulier avec 10 victoires consécutives. De l’autre, les Texans ont signé sept gains à leurs neuf dernières rencontres. Aux origines de ces succès :  deux fronts défensifs de très grande qualité.

Reste à voir lequel des deux saura transporter les siens au tour suivant.

Ce n’est pas compliqué, autant la ligne offensive des Chiefs que celle des Texans a tout intérêt à contenir la ligne défensive à laquelle elles seront confrontées dans l’espoir de limiter les jeux négatifs et protéger son quart-arrière. Car soyez assuré d’une chose, de la pression, il y en aura.

Les Chiefs occupent le quatrième rang du circuit avec 47 sacs du quart réussi, tout juste devant les Texans qui en ont 45 à leur dossier.

Courir avec le ballon et privilégier l’équilibre se doit donc d’être au cœur des stratégies offensives des deux attaques en présence. Disons que de lancer le ballon 70 fois ne risque pas d’être la recette du succès. C’est l’évidence même.

Ces deux équipes se sont rencontrées dès la première semaine d’activités cette saison. Forts de deux revirements causés tôt dans le match, les Chiefs en avaient aussitôt profité pour connaître un départ canon et en soutirer 14 points. Ces derniers avaient alors conclu la première demie avec 27 points marqués, mais avaient ensuite été réduits au silence total à leur retour du vestiaire.

Démarrer en force, mais perdre en rythme en fin de rencontre : voilà une tendance qui a suivi les Chiefs jusqu’à la fin de la campagne.

Chose certaine, ils excellent dans l’art de causer des revirements. Au fil de leur récente série de 10 victoires, ils ont affiché un ratio de plus-16 à cet égard.

D’où l’importance pour les Texans de protéger le ballon car ceux-ci ne sont pas différents de bien des équipes. Jamais cette saison ils ont subi un revers après avoir terminé un match avec un différentiel positif au chapitre des revirements.

Bien qu’ils n’aient redonné le ballon à l’adversaire que 15 fois cette saison – seuls les Patriots ont fait mieux avec 14 – les Chiefs devront se méfier des Texans. La défense de Houston a en effet subtilisé le ballon huit fois à l’adversaire lors de ses deux derniers matchs.

Par ailleurs, il sera intéressant de voir la stratégie des Chiefs pour menotter le receveur vedette des Texans, DeAndre Hopkins. Est-ce que cette tâche incombera à Marcus Peters, Sean Smith, ou les deux?

Peu importe qui sera le couvreur d’Hopkins, le défi s’annonce de taille car malgré les couvertures serrées dont il fait habituellement l’objet, il est normalement en mesure de capter les ballons contestés.

Les chiffres sont là pour le prouver.

Des 1 521 verges de gains par la passe qu’il a amassés cette saison (la troisième meilleure récolte de la NFL), 201 seulement ont été grugées après l’attrapé. C’est donc dire qu’au moment où il attrape le ballon, il se fait généralement plaquer.

En conclusion, j’ai bien hâte de voir laquelle de ces deux équipes saura légitimer sa fin de saison heureuse, car force est d’admette que ce ne sont pas des clubs de l’élite du circuit que les Chiefs et les Texans ont récemment vaincus.

Seules deux des 10 dernières victoires des Chiefs ont été acquises aux dépens de formations prenant part aux éliminatoires, soit les Broncos et les Steelers. Peyton Manning ne connaissait alors pas ses meilleurs moments aux commandes de l’attaque de Denver, alors que Pittsburgh devait se débrouiller sans Ben Roethlisberger et s’en remettre à Landry Jones.

Ce n’est guère mieux pour les Texans, qui n’ont remporté que deux de leurs sept dernières victoires contre des clubs en éliminatoires, les Bengals et les Patriots.

Mon choix : Chiefs

Steelers c. Bengals
L'avant-match

On connaît tous l’histoire des Bengals de Cincinnati. Leur dernière victoire en éliminatoires date de 25 ans, alors que Boomer Esiason était le quart-arrière. Mais on se rappelle surtout des quatre dernières années et de l’incapacité d’Andy Dalton et ses coéquipiers à mettre un terme à la malédiction et supporter la pression.

Cette fois, ils auront l’avantage du terrain, ce qui n’est pas mauvais en soi, mais contre les Steelers de Pittsburgh, voilà un facteur qui ne semble pas avoir d’impact. Les Steelers montrent en effet une fiche de 14-3 au Paul Brown Stadium.

La bonne nouvelle, c’est que privés des services de Dalton, qui est blessé, les Bengals ne font pas figure de favoris. C’est donc dire qu’ils n’auront rien à perdre et qu’ils seront sans doute moins crispés que par le passé en pareilles situations.

Ben RoethlisbergerPour espérer s’affranchir de leurs démons, les Bengals se devront avant tout de bien protéger le ballon, tout comme les Steelers d’ailleurs. C’est le cas lors de tous les matchs, mais spécialement celui-ci.

Attardons-nous dans un premier temps à Ben Roethlisberger. Le quart des Steelers n’a peut-être joué que 12 matchs cette saison, il a néanmoins été victime de 16 interceptions, son deuxième plus haut total en carrière. Il en a notamment lancé six à ses trois derniers matchs.

En deux matchs face aux Bengals cette saison, Big Ben n’a réussi qu’une seule passe de touché contre quatre interceptions. Cette fois, sera-t-il en mesure de bien protéger le ballon? La question se pose, d’autant plus que le porteur de ballon DeAngelo Williams sera absent en raison d’une blessure au pied.

Je comprends que les Steelers ont un jeu aérien capable de compenser pour le manque de jeu au sol, mais je ne suis pas certain que de tenter une soixantaine de passes serait bien avisé. Ils joueraient avec le feu.

Les Bengals n’ont alloué que 22 jeux de plus de 25 verges cette saison, l’un des meilleurs rendements du circuit. Ils ont notamment réussi 21 interceptions et 18 passes de touché, ce qui leur vaut le deuxième rang de la NFL à ce chapitre.

Antonio Brown, le receveur étoile des Steelers, n’a amassé que 67 verges en moyenne lors de ses deux matchs contre les Bengals cette saison. Voilà entre autres pourquoi les Steelers devront à mon avis songer plus qu’à l’habitude au jeu au sol.

Si Roethlisberger se devra de protéger le ballon, ce sera aussi le cas de son jeune vis-à-vis A.J. McCarron. Appelé en relève à Dalton lors d’un match contre les Steelers, le quart réserviste des Bengals a alors été victime de deux interceptions, dont une ramenée jusque dans la zone des buts. Mais depuis ce match, McCarron n’a pas d’interception à sa fiche en trois départs, ce qui lui a permis de mener les siens à deux victoires et de s’incliner honorablement devant les Broncos.

L’échantillonnage est certes petit, mais McCarron paraît intelligent et faire preuve de sang-froid. C’est sans compter qu’il a déjà été impliqué dans des matchs de grande importance dans les rangs universitaires.

Reste à voir si la défense des Steelers sera impitoyable face à McCarron. Verra-t-on l’unité incapable d'arrêter quoi que ce soit en première demie contre les Broncos un peu plus tôt cette saison, ou l’unité qui s’apparentait à celle des Ravens de Baltimore de 2001 à son retour du vestiaire?

Oui, la défense des Steelers a 48 sacs du quart à son actif et 30 revirements provoqués, mais elle a aussi multiplié les erreurs mentales qui ont mené à de gros jeux coûteux.

Ces deux rivaux se devront par ailleurs de bien gérer leurs émotions, ce qui n’a pas été le cas lors des deux précédents duels. Lors du premier, Vontaze Burfict avait été à l’origine de la blessure de Le’Veon Bell. Puis, lors du deuxième, une série d’altercations survenues pendant la période d’échauffement et le match avait mené à un total de 140 000 $ d’amendes.

Dans un match qui s’annonce très serré, des pénalités de rudesse de 15 verges ici et là pourraient s’avérer assassines.

Mon choix : Bengals