Au-delà de la belle victoire des Bears lundi soir à Philadelphie, une chose m’a frappée. Pour la première fois depuis que je le vois évoluer dans la NFL, Jay Cutler semblait avoir du plaisir à jouer au football. On l’a vu sourire plusieurs fois à travers son casque. Puis, lors de l’entrevue d’après-match au réseau ESPN, Cutler semblait attentionné et généreux de son temps.



Vous me direz qu’il est facile de paraître de bonne humeur après une victoire le lundi soir, alors que les yeux de l‘Amérique sont braqués sur nous. D’accord, je vous l’accorde. Néanmoins, il faut reconnaître que l’attitude du quart-arrière des Bears a bien changé. En fait, il s’agit d’une volte-face spectaculaire dans son cas!

À mon humble avis, tout ça a commencé après la défaite contre les Lions le 10 octobre dernier, où Cutler a été victime de trois sacs du quart et où il a été pourchassé tout au long de la soirée. Or, quelques jours plus tard, l’ancien choix de première ronde des Broncos en 2006 a fait une sortie publique pour fouetter son équipe. En gros, il a invité ses coéquipiers à se relever les manches et il a demandé à son coordonnateur à l’attaque Mike Martz de trouver des solutions pour qu’il se débarrasse plus vite du ballon, pour ainsi réduire le nombre de plaqués qu'il subit.

Depuis cette sortie, les Bears montrent une fiche de trois victoires, aucune défaite. Je ne suis pas dans l’entourage de l’équipe pour pouvoir le confirmer avec certitude, mais j’imagine que cette défaite à Detroit où la ligne offensive a été totalement déclassée a réveillé les Ours qui sommeillaient.



Au fil des années, on a souvent reproché à Jay Cutler d’être un joueur sans émotions, détaché de tout ce qui se passe sur le terrain, sans saveur. Jusqu’à aujourd’hui, je dirais que tout le monde avait pas mal raison. Rappelez-vous l’an dernier, lors de la finale d’Association face aux Packers, Cutler avait été vertement critiqué pour ne pas avoir disputé la deuxième demie en raison d’une blessure. Dans une ville de cols bleus comme Chicago, il était insensé pour le joueur le plus important de la ville de ne pas être un guerrier – on a su plus tard qu’il souffrait d’une entorse au genou gauche.

À ce moment, je croyais que le sort était jeté pour Cutler à Chicago, une ville qui a assisté à une prestation hautement combattive du jeune Caleb Hanie. Je pensais que les dirigeants des Bears lanceraient la serviette pour faire de Hanie le quart partant de l’équipe. Ce qu’ils n’ont pas fait évidemment. Ils ont prôné la patience.

Entendons-nous, Jay Cutler est loin d’être un de mes préférés. Toutefois, il faut s’entendre sur le fait qu’il a fait preuve d’une belle force de caractère depuis janvier dernier, lui qui se trouvait ni plus ni moins sur le bûcher dans la ville des vents.

Si j’étais dans la peau des Lions de Detroit, je m’assurerais de me préparer adéquatement à les affronter ce dimanche au Soldier Field. Parce que Cutler a enfin la tête au football, et ça, c’est intimidant!!!

Vous, vous en pensez quoi? Croyez-vous que les Bears parviendront à terminer la saison devant les Lions? Participeront-ils aux éliminatoires?

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Pour d'autres commentaires et opinions sur la NFL, je vous invite à lire les blogues de mes vénérables et séduisants collègues Michel Laprise et Maxime Morin.