Les événements des derniers jours chez les Chiefs de Kansas City ont mené à certains des plus beaux moments que j’ai pu vivre cette saison!

Toute la semaine, nous nous étions préparés à un match d’une grande intensité physique. Bref, le même genre de confrontation à laquelle les spectateurs avaient eu droit lors du premier duel de l’année face aux Broncos de Denver, il y a quelques semaines à peine.

Je ne vous cacherai pas que c’était un peu spécial de passer le 24 décembre au soir en solitaire à l’hôtel et d’y passer une partie de la journée de Noël en préparation pour cette rencontre disputée en soirée au stade Arrowhead. C’était toutefois le prix à payer, et je peux vraiment dire que ce  sacrifice en aura valu la peine. Nous sommes vraiment arrivés sur le terrain gonflés à bloc! Pour ainsi dire, c’était la première fois de la saison que tout cliquait offensivement et que nous l’emportions haut la main sur nos adversaires. 

L’efficacité du jeu au sol est tellement impérative à nos succès, et cette facette a fonctionné à plein régime dimanche. Avec des gains totaux de près de 240 verges, notre ligne offensive a de quoi être très satisfaite de sa prestation. Normalement, toute performance dépassant les 100 verges est considérée positive. Cela vous donne une idée!

Un autre chiffre auquel nous accordons une grande importance est la réussite en premier et deuxième essais. L’une des questions qui revient le plus souvent lorsque nous décortiquons les matchs vise à connaître la fréquence à laquelle nous avons récolté quatre verges ou plus sur premier et 10. Autour de 45-50 % est le chiffre visé, et nous avons amplement dépassé cet objectif face aux Broncos. Nous avons donc été dominants, en plus de l’être avec constance tout au long des 60 minutes.

La protection du quart est assurément une autre clé du bon fonctionnement de l’attaque. Là aussi, il y a de quoi se féliciter de notre rendement. Le fait de se donner de courtes distances sur troisième essai n’a pas nui du tout; plus le front défensif adverse devra tenir compte de la double menace course-passe, plus il sera difficile pour lui de générer de la pression sur Alex Smith. On a pu minimiser les situations où les Von Miller, DeMarcus Ware et compagnie pouvaient s’en donner à cœur joie sans se soucier du jeu au sol. À preuve, nous ne leur avons concédé aucun sac du quart, alors qu’à notre dernier rendez-vous, ils en avaient réussi six.

Notre attaque avait aussi un élément d’imprévisibilité avec des formations variées, des courses lorsque l’alignement laisse présager des passes, et vice versa. Pour la défense, il y a une complexité additionnelle et cela la garde sur ses talons. Et tout commence par une exécution sur premier et deuxième essai.

Chapeau à Kelce

Au point de vue offensif, un de mes bons coéquipiers, l’ailier rapproché Travis Kelce a connu un match époustouflant. D’ailleurs, les membres de ligne à l’attaque ont souvent une proximité avec les ailiers rapprochés. Oui, ils sont régulièrement dans la formation en tant que receveurs de passes prêts à courir des tracés, mais ultimement, il leur arrive fréquemment d’être avec nous dans les tranchées à bloquer pour les porteurs de ballon ou à protéger le quart-arrière. Ils connaissent très bien notre réalité.

Je me réjouis de voir Kelce connaître autant du succès.

Et bien que son travail semble plus reconnu maintenant qu’il connaît une éclosion sur le plan des réceptions, des verges accumulées et des touchés marqués, Travis conserve la même fierté à bloquer avec intensité et ardeur à la tâche. Ce ne sont pas ces jeux qui lui amènent la plus grande reconnaissance du public, mais pour nous, c’est loin de passer inaperçu!

Son implication sur le bloc menant à la longue course de Tyreek Hill pour le touché au premier quart n’est qu’un exemple parmi d’autres de sa polyvalence. Situé au coin de la ligne, il a complètement maîtrisé le demi de sûreté qu’il a croisé sur son chemin.

Un jeu qui nous a bien servis

J’ai aussi été impliqué sur cette séquence en me déplaçant du côté droit au côté gauche de la formation après la remise au quart. C’est un élément qui s’est retrouvé quelques fois dans notre livre de jeux depuis quelques semaines et que nous exécutons bien.

Je peux vous dire qu’un tel déplacement, c’est-à-dire de « décrocher » de la ligne pour me rendre du côté opposé, est une technique plus difficile qu’en apparence. À mes débuts dans la NFL, je croyais que ce serait ma force et que cette technique me viendrait naturellement étant donné mes qualités athlétiques. C’est pourtant loin d’être aussi simple que de courir dans une direction et de bloquer le premier joueur que tu croises.

La réussite de cette stratégie dépend beaucoup des lectures effectuées à la ligne de mêlée. Autrement dit, l'alignement des joueurs défensifs et la couverture de la tertiaire avant que le centre effectue la remise du ballon me permet d’appréhender ce à quoi je serai confronté à gauche. Beaucoup de choses peuvent se produire durant les cinq enjambées prises et c’est pourquoi développer des réflexes à l'entraînement et durant l'étude de film est important. 

Dontari PoeLe fameux jeu « Bloated Tebow »

Il serait difficile pour moi de passer sous silence le jeu réalisé par mon coéquipier, l’ailier défensif Dontari Poe en fin de quatrième quart, alors qu’il a complètement pris de court la défense de Denver sur un jeu truqué qui s’est soldé par une passe lobbée vers un Demitrius Harris fin seul.

Notre entraîneur Andy Reid a nommé ce jeu le « Bloated Tebow » et cela faisait quelques semaines que nous le pratiquions. Sauf que l’opportunité de l’utiliser ne s’était pas encore présentée. Quand Coach Reid l’a appelé en fin de match, à la porte des buts, nous savions que c’était la cerise sur le sundae, un cadeau de Noël en quelque sorte! 

De voir Poe faire son entrée sur le terrain, tout le monde avait le sourire fendu jusqu’aux oreilles, et on aimait nos chances de marquer un touché à l’aide de ce jeu. Chose certaine, il s’agit d’un jeu très bien dessiné faisant croire à la défense qu’une course sera appelée en raison de la présence de la formation musclée (deux joueurs de la ligne supplémentaire et deux ailiers rapprochés). Nous avions besoin de l’essayer au moins une fois cette saison, et l’occasion était trop belle!

Mes coéquipiers au Cirque du Soleil

Ma fascination pour le Cirque du Soleil ne date pas d’hier. Il y a quelques mois, j’avais participé à une publicité afin de faire la promotion de leur spectacle OVO présenté à Kansas City.

C’était donc tout naturel pour moi de lancer l’invitation à mes coéquipiers et à leurs proches à assister à la première représentation, mercredi soir. C’est une entreprise montréalaise qui à mon avis représente bien la ville. Elle nous offre une superbe visibilité à travers le monde avec son siège social situé chez nous. C’est sans hésiter que j’ai accepté de m’associer à eux! J’ai bien hâte de voir le spectacle, et j’ai déjà la confirmation que plusieurs coéquipiers y seront.