Notre rencontre de dimanche soir face aux Broncos de Denver sera assurément parmi les finalistes pour le match de l’année dans la NFL.

Tous les matchs de division sont importants, surtout lorsque les deux équipes détiennent la même fiche. Un bel exemple pour souligner l’importance de cette rencontre était qu’elle avait été déplacée à heure de grande écoute en soirée au lieu d’être en même temps que les autres en après-midi.

Ce fut une fin de partie spectaculaire avec le placement de notre botteur Cairo Santos. Il a frappé la tige avant que le ballon ne passe entre les poteaux si bien que la moitié de la ligne, dont moi, levait les mains dans les airs pour célébrer alors que l’autre se prenait le casque croyant que le placement n’était pas bon.

De notre angle, à droite, j’étais certain que le ballon était passé entre les poteaux, mais les gens qui étaient à gauche de la ligne le voyaient à l’extérieur. Mon coéquipier Zach Fulton était à genou au sol pensant qu’on venait d’échapper la victoire.

C’était vraiment spécial comme moment. Tout se jouait sur un botté de précision de 34 verges après un match de près de cinq heures avec 89 jeux en attaque, ce qui est immense comparativement à notre moyenne de 65 par partie.

Je n’ai jamais disputé une rencontre où il y a eu autant de jeux qui étaient décisifs. Nous devions réussir plusieurs d’entre eux pour prolonger la partie. À un certain point, le match était terminé si nous ne gagnions pas un premier jeu. Ensuite, c’était si on ne marquait pas un touché. Finalement, c’était si on ne réussissait pas le converti de deux points.

Bref, que nous ayons réalisé cette séquence pour nous donner une chance de jouer en prolongation, c’était beau à voir. Nous avons vécu beaucoup de stress. Quand tu es dans le feu de l’action, tu dois tout de même rester très positif.

Nous avons pratiqué cette situation, ce qu’on appelle le « two minute drill », à plusieurs reprises. Il fallait que nous traversions le terrain sans temps d’arrêt avec de courtes passes et des jeux où nos joueurs pouvaient sortir à l’extérieur pour arrêter le chronomètre.

Ce sont des choses que nous pratiquons depuis le premier jour du camp d’entraînement. Chaque semaine, ce genre de situation fait partie de nos entraînements. Tout le monde savait quoi faire et nous avons été en mesure d’exécuter.

Un stade hostile

La rivalité entre les Broncos et les Chiefs est bien connue. Le Sports Authority Field n’est donc pas très accueillant pour nous lorsque nous le visitions.

Un autre point qui joue contre nous à Denver est l’altitude. Ce n’est pas facile. J’essaie toujours d’arriver là-bas en confiance en me disant que cela ne fait aucune différence, mais il y en a une.

Nous sommes toujours un peu plus essoufflés sur les longues séquences offensives, comme celle en fin de quatrième quart. Nous avons de la difficulté à retrouver notre souffle. Je n’ai jamais autant puisé au fond de mes ressources pour terminer un match en force. Ça m’a tout pris pour toute les raisons que je vous ai mentionnées.

Coach Reid disait souvent pendant le camp d’entraînement qu’il fallait chaque jour puiser un peu plus loin à l’intérieur de nous et sortir de notre zone de confort. Cela allait nous permettre de performer dans les moments critiques en étant confiants et non déstabilisés.

Dimanche était un bel exemple de ce que Coach Reid essayait de nous expliquer durant ces moments du camp d’entraînement où il nous poussait à aller plus loin. C’était pour que nous soyons capables d’exécuter dans ces périodes critiques. Nous avons été en mesure de le faire. Ça montre bien l’expérience que possède Andy Reid comme entraîneur-chef dans la NFL.

En tant qu’équipe, nous avons démontré que nous étions productifs dans les moments cruciaux. Nous poussions tous dans la même direction et nous étions sûrs de nos moyens. Quand il reste trois minutes à une rencontre, que tu es à ta ligne de 25, que tu dois aller inscrire un touché sans avoir de temps d’arrêt, les statistiques ne sont pas en ta faveur. Ce sont dans des situations comme celles-là où les bonnes attaques doivent être capables d’exécuter et c’est que nous avons fait.  

Notre unité défensive a également fait du bon boulot durant la partie face aux Broncos.

Un joueur important de notre défense est de retour depuis deux semaines. Justin Houston est redoutable sur la ligne de mêlée et il fait une grosse différence notamment pour mettre de la pression sur le quart-arrière adverse comme nous avons pu le constater face aux Broncos.

D’avoir de la pression sur les coins de la ligne, cela fait en sorte de refermer la pochette ce qui permet aux joueurs à l’intérieur de la ligne défensive de réussir des plaqués. Le quart-arrière est obligé de s’avancer dans la pochette et il est plus à risque d’être victime d’un sac.

C’est un travail d’équipe et de compter sur quelqu’un comme Justin Houston aide tout le monde. Nous avons également beaucoup de blessés sur la ligne défensive, alors ça faisait du bien de le revoir dans la formation partante.

Trois matchs en 11 jours

Avec le match de dimanche, mes coéquipiers et moi avons entamé une séquence de trois rencontres de football en onze jours. Nous affronterons les Falcons, à Atlanta, dimanche, avant d’accueillir les Raiders le jeudi suivant.

Malgré tout, nous y allons un match à la fois. Nous devons gagner contre les Falcons qui ont une attaque très explosive. Toute notre concentration est portée sur notre préparation pour être prêt à notre confrontation contre eux.

Néanmoins, tout le monde est conscient de ce qui nous attend. Nous devons préparer nos corps en conséquence et prendre soin de nous-mêmes, que ce soit lors des entraînements ou en terme de nutrition. Tout est ajusté pour que nous soyons en mesure de bien performer.

Les deux semaines précédant le match du jeudi soir, il y a des petits détails de notre préparation qui commencent à changer pour garder nos corps les plus frais et dispos possibles. Par contre, en termes de planification et de plan de match, c’est une semaine à la fois quand même.

*Propos recueillis par Christian L-Dufresne