Un cinquième gain consécutif, récolté sur la route après avoir tiré de l'arrière par 17 points; il va sans dire que notre victoire de dimanche dernier face aux Panthers de la Caroline revêt un cachet particulier pour plusieurs raisons évidentes.

Gagner des matchs dans la NFL n'est pas une mince tâche. Ce n'est pas comme au niveau universitaire où on a souvent l'impression que les dés sont un peu lancés d'avance. Dans la NFL, chaque semaine est un nouveau défi. Plus de 80 pour cent des matchs sont décidés par sept points ou moins. On dirait que tout est possible chaque semaine. C'est d'autant plus exceptionnel d'aligner cinq victoires de suite dans une ligue avec autant de parité.

Notre victoire face aux Panthers en a été une très émotive. À part lors du premier match de la saison gagné en prolongation contre San Diego, j'avais rarement ressenti autant d'émotions à la suite d'une partie.

Ça a été une victoire d'équipe et on savait tous qu'elle signifiait beaucoup. Les Panthers forment une équipe très talentueuse qui était sur une lancée après avoir gagné deux matchs de suite en montrant de belles choses autant du côté offensif que défensif du ballon. C'est pourquoi il y avait autant de joie et d'émotion dans le vestiaire à la suite de ce gain.

17-0 : un déficit qui ne semblait pas insurmontable

Le moral de l'équipe est d'ailleurs demeuré bon même lorsque nous tirions de l'arrière 17-0 à la fin de la première demie. Il y a certaines rencontres où tu perds par sept points, mais où tu as l'impression que tu n'es pas capable de rivaliser avec l'adversaire. Il y a d'autres matchs, comme ce dimanche, où tu perds par 17 points, mais où tu sens que l'équipe est capable de revenir dans le match. Où tu te demandes ce qui ne fonctionne pas. Nous n'étions pas capables de générer de longues séquences, mais nos jeux fonctionnaient quand même. Nous ne convertissions pas toujours nos troisièmes essais, mais nous n'avions pas l'impression d'être en train de subir une dégelée. C'est pourquoi notre équipe n'a pas vu ce déficit de 17 points comme une montagne insurmontable.

Au football, tu es constamment en train de réfléchir sur le banc. Tu révises des jeux, tu fais des ajustements, tu retournes sur le terrain, tu exécutes, tu reviens sur les lignes de côtés et il y a encore des ajustements à faire. On n'a pas vraiment le temps de s'attarder au pointage en début de match. Le but est simplement de marquer lors de chacune des séquences offensives. C'est plus vers la fin du troisième quart ou même au quatrième quart que l'on commence à regarder le pointage et à porter attention au nombre de possessions de retard que nous accusons par exemple. Au début d'un match, je ne me laisse pas vraiment impressionner par un déficit ou même par une avance de mon équipe.

À la mi-temps, on savait qu'il fallait qu'on se réveille au plus vite, mais c'était beau de voir que personne n'était abattu dans le vestiaire. Nos entraîneurs ont d'ailleurs profité de la mi-temps pour nous dire de garder la tête haute, que nous avions tous les outils pour revenir dans ce match.

Plusieurs joueurs, notamment Eric Berry, ont montré beaucoup de caractère. Berry a non seulement réalisé l'interception, il a aussi tout donné pour venir inscrire un touché défensif extrêmement important. C'est dans des moments comme ceux-là que je me rends compte qu'il y a de grands joueurs dans cette équipe qui sont prêts à tout donner pour gagner des matchs.

Des statistiques encourageantes, mais des leçons à tirer

Oui ça fait chaud au coeur d'avoir gagné ce match, mais comme à chaque victoire, il y a des leçons à tirer. C'est le premier match que je joue avec les Chiefs sans que nous marquions de touché offensif. C'est certain que c'est un peu décevant. Il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer ça, mais il sera important pour nous de corriger le tir. Nous devons construire de meilleures séquences offensives. Notre défense nous a souvent gardés dans les matchs dernièrement, plus particulièrement la semaine dernière avec ce touché défensif de Berry au quatrième quart et des sacs du quart lors de situations critiques qui ont empêché l'adversaire d'inscrire des placements.

Du côté de l'attaque, on a été en mesure de produire quand il le fallait en fin de partie. Mais nous devrons définitivement trouver des moyens d'être un peu plus explosifs.

Évidemment, il est important de marquer des points. Par contre, pour évaluer ma performance individuelle et celle de la ligne à l'attaque, j'accorde beaucoup d'importance à la moyenne de verges par portée. Pour qu'une course soit efficace, elle doit faire quatre verges sur un premier essai, la moitié de la distance à parcourir ou quatre verges sur un deuxième essai et elle doit permettre d'aller chercher le premier jeu sur un troisième essai. Une attaque au sol qui est efficace à 50 ou 55 pour cent est considérée comme performante.

Lors du dernier match, notre attaque au sol a parcouru 4,6 verges par course. Nous n'avons pas atteint le plateau des 100 verges, ce qui est souvent le standard pour qu'on considère avoir joué un bon match au niveau de la course, mais on a été capables d'avoir une bonne moyenne par portée. Il faut aussi ajouter que notre plus longue course en a été une de 12 verges. Ce n'est donc pas un seul long jeu qui a fait gonfler cette moyenne.

Je crois donc qu'on a livré une bonne performance au niveau de l'attaque au sol. Cependant, comme je le disais plus tôt, nous n'avons pas été en mesure de construire des séquences offensives en accumulant les premiers essais.

Notre travail en protection de passes a également été efficace. On a quand même accordé trois sacs du quart, mais pour le reste nous avons été capables de conserver une pochette ferme au niveau des gardes et du centre. Le centre du front défensif des Panthers est composé de gros noms qui excellent pour pousser la pochette et ainsi nuire au travail du quart-arrière. Il est positif de constater que nous avons pu offrir une bonne profondeur de pochette à Alex Smith contre une telle défense.

Personnellement, je considère avoir offert une performance constante et j'en suis satisfait.

Tyreek Hill : une recrue explosive

Le receveur recrue Tyreek Hill a de nouveau connu un bon match. C'est certainement le gars le plus rapide que je n'ai jamais rencontré.

Je me souviens de De'Anthony Thomas lors de mon année de repêchage, qui était très rapide aussi. Mais il faut dire que Tyreek Hill a une explosion hors du commun et une capacité à retomber sur ses pieds et à aller chercher des verges supplémentaires après l'attrapé.

Il est vraiment impressionnant à regarder jouer et il apprend vite. Après quelques parties, on sent qu'il est maintenant dans sa zone de confort. Il laisse aller sa personnalité sur le terrain et ça n'apporte que du positif.

Il est devenu un atout important pour notre attaque. Une arme qui peut être utilisée sur plein de jeux différents en raison de sa grande vitesse.

Un nouveau défi face aux Bucs

Naturellement, la semaine de préparation en vue de l'affrontement de dimanche prochain face aux Buccaneers est déjà commencée. Dans mon cas, j'ai commencé à brosser un portrait de leur défense.

Les Bucs comptent beaucoup sur leur ligne défensive pour mettre de la pression sur le quart-arrière. Je pense surtout au plaqueur Gerald McCoy. Il est certain que ce sera un bon défi pour nous.