Environ trois mois après avoir quitté le Québec pour me joindre aux Tiger-Cats de Hamilton, me voici de retour à Montréal alors que nous nous apprêtons à affronter les Alouettes sur le gazon du Stade Percival-Molson.

Je suis arrivé en ville en début de journée mercredi en compagnie de quelques coéquipiers, question de me plier aux demandes des médias. Le reste de l'équipe devait arriver plus tard, en fin d'après-midi.

En attendant le groupe, je n'ai pas vraiment eu le temps de renouer avec mes amis et les membres de ma famille. Je me concentre présentement sur le match que nous devons disputer en sachant qu'il y aura amplement de temps pour les retrouvailles par la suite. En effet, dix jours séparent notre rendez-vous face aux Alouettes et notre partie suivante, une pause prolongée qui m'a permis de prévoir un séjour de quelques jours au Québec avant de rentrer à Hamilton.

J'ai affronté les Alouettes pour la première fois plus tôt cette saison à Hamilton, mais c'est encore plus spécial de revenir jouer à McGill. C'est sur ce terrain que j'ai joué mon tout dernier match universitaire avec le Vert et Or de l'Université de Sherbrooke. Cette journée est encore gravée dans ma mémoire. Disons que chaque fois qu'on jouait contre les Redmen, ça donnait des bons matchs!

J'ai acheté 83 billets pour donner la chance à tout le monde qui le désirait d'assister au match. Il y a des gens qui n'ont jamais eu l'occasion de me voir jouer au niveau professionnel, d'autres qui ne m'ont jamais vu jouer tout court. Ce match à Montréal sera l'occasion idéale pour le faire.

Pour nous, j'espère que ce passage au Québec signifiera un retour sur la bonne voie. La publication de ma dernière chronique, il y a un mois, avait coïncidé avec le début d'une série de trois victoires, mais nous sommes ensuite retombés sous la barre de ,500 avec des défaites contre Calgary et Winnipeg. J'espère que le résultat du match contre Montréal sera similaire au précédent et que nous serons en mesure de reprendre le contrôle de notre saison.

Il n'y a pas que pour moi que cette rencontre risque d'être spéciale. Avon Cobourne a été forcé de regarder tous nos matchs à partir des lignes de côté cette saison alors que l'entraîneur décidait plutôt de faire confiance à la recrue Chevon Walker dans le champ arrière. Mais voilà, ce dernier est blessé et n'a pas fait le voyage à Montréal, ce qui signifie qu'Avon enfilera l'uniforme pour la première de la campagne lors de notre visite contre son ancien club.

Pendant cette période qui n'a pas toujours dû être facile à vivre, Cobourne a été un coéquipier exemplaire. Il a bien accepté son rôle et a fait preuve d'une excellente attitude dans le vestiaire en plus de mettre les bouchées doubles lors des entraînements et dans la salle de musculation. Les blessures sont choses communes dans le monde du sport et en bon vétéran, il se doutait bien que, tôt ou tard, son tour viendrait.

Walker a joué un rôle important dans l'attaque aérienne de notre équipe depuis le début de la saison. Ses 24 passes captées le placent derrière Chris Williams et Andy Fantuz, nos deux receveurs les plus productifs, à ce chapitre. Peut-être que son absence forcera les entraîneurs à revoir cette philosophie, mais ça m'étonnerait. Je ne pense pas que le plan de match va changer parce qu'on enlève un joueur pour le remplacer par un autre.

De toute façon, même s'il est vrai qu'Avon n'a pas les mêmes aptitudes que Chevon, il demeure un vétéran qui compte beaucoup d'expérience dans la Ligue canadienne. Il comprend bien les rouages du circuit et je ne crois pas que son insertion dans l'alignement nous forcera à faire les choses différemment.

Toujours en quête d'amélioration

Au niveau personnel, je suis content du déroulement de ma saison. Je ne m'étais pas vraiment créé d'attentes en terme d'utilisation ou de statistiques. Je voulais travailler le plus fort possible et démontrer ce que je pouvais faire. Depuis le début de la campagne, je crois que j'accomplis de belles choses et d'autres un peu moins bonnes. Je considère que je pourrais courir de meilleurs tracés et être plus efficace dans ma lecture des défensives adverses. C'est à moi de travailler encore plus pour m'améliorer.

Présentement, si vous regardez les statistiques, deux receveurs se démarquent du lot chez les Ti-Cats. Par la suite, on voit que le ballon est distribué de façon assez égale dans le reste du groupe.

Dans ce groupe, il y a un gars qui s'appelle Onrea Jones que j'étais particulièrement heureux de retrouver quand je suis arrivé ici. J'ai connu Onrea en 2008 quand je me suis pointé pour la toute première fois au camp des Colts d'Indianapolis. On a passé l'été ensemble et à la fin du camp, j'ai été sélectionné sur l'équipe d'entraînement alors que lui a été libéré. On avait développé une belle amitié là-bas et c'est super de l'avoir retrouvé dans la LCF. On s'entend super bien et c'est le fun de pouvoir être sur le même terrain que lui.

Il y a plusieurs anciennes connaissances, comme Onrea, que j'ai retrouvées dans la Ligue canadienne. La semaine dernière, quand on a affronté les Blue Bombers de Winnipeg, j'ai pu renouer avec Chad Simpson, un ancien porteur de ballon des Colts que j'avais côtoyé pendant deux ans. Même chose avec le joueur de ligne défensive Alex Hall, que j'avais connu lors de mon passage avec les Giants de New York. En Saskatchewan, j'avais eu l'occasion de revoir Woodny Turenne, un demi défensif qui a lui aussi passé du temps dans l'organisation des Giants.

Vous voyez, c'est un petit monde que celui du football professionnel. On ne sait jamais où nos aventures nous mèneront et quand notre chemin croisera celui d'un vieil ami. C'est l'une des choses qui rend le parcours aussi intéressant.

À la prochaine!

*Propos recueillis par Nicolas Landry.