(RDS.ca) - Nous sommes de retour d'Edmonton, où nous avons vaincu les Eskimos par la marque de 21-13 vendredi dernier. Ça faisait du bien de finalement affronter une autre équipe que les Tiger-Cats et les Blue Bombers, mais on savait que le défi serait de taille. Même s'ils semblent connaître des difficultés, les Eskimos sont plutôt victimes de la parité qui règne dans l'Ouest.

On ne les a donc pas pris à la légère du tout, mais on a encore joué le même style de match que depuis le début de la saison. On n'a pas été capable de tout donner pendant 60 minutes sur le terrain. On a connu un départ vraiment lent, surtout à l'offensive. Une chance qu'encore une fois, la défensive et les unités spéciales ont bien fait. Il faudra faire attention, parce qu'à force d'avoir des départs aussi lents, on va finir par se faire jouer des tours.

Nous avions l'intention d'exploiter le jeu au sol contre les Eskimos et c'est une des facettes de notre jeu qui a bien réussi. L'année dernière, Edmonton utilisait ce qu'on appelle la "Sting Defense", un style agressif qui force l'adversaire à se concentrer sur le jeu aérien. Dans leur nouveau système, les Eskimos utilisent seulement trois joueurs de ligne défensive sur les premiers essais, ce qui donne la chance de courir avec le ballon.

En plaçant seulement trois joueurs sur la ligne d'engagement, la défensive d'Edmonton facilitait la tâche de notre ligne offensive, qui peut plus facilement monter directement aux secondeurs. Les ouvertures sont fréquentes pour les porteurs de ballon et Robert Edwards a répondu à l'appel en connaissant un de ses meilleurs matchs de la saison.

C'est le genre de défensive que nos adversaires utilisent fréquemment puisque nous sommes réputés pour nous servir beaucoup plus de la passe que de la course. Ils sont contents de nous laisser le champ libre au sol, parce qu'ils ne croient pas qu'on va être capable de continuellement courir avec le ballon avec succès. Ça ne leur dérange pas de prendre le risque de donner des verges au sol, ils savent même qu'ils vont en concéder beaucoup, mais ils savent que quand ils pourront nous arrêter et nous limiter à cinq verges ou moins sur le premier essai, ils seront en bonne position.

Le problème pour les Eskimos, c'est qu'ils n'ont pas été capables de nous arrêter sur le premier jeu. Chaque fois que son numéro a été appelé sur le premier jeu, Edwards est allé chercher en moyenne sept verges par course.

Après plus de deux mois à affronter les deux même équipes, les stratégies utilisées par les Eskimos ne nous ont pas surpris. À l'attaque, ils nous ont montré le même visage que dans le passé. Ce n'était rien de nouveau pour nous. C'est ce qui me déçoit un peu de notre équipe. On a vu tout ce à quoi on s'attendait des Eskimos, mais on n'a pas été capable de répondre comme on le voulait. Notre défensive se tient debout, mais à l'attaque, on commet beaucoup d'échappées, des punitions. Je ne peux pas dire que c'est très satisfaisant de voir ce qu'on voit présentement.

Le ballon du match

Les deux dernières rencontres ont été les meilleures pour moi sur les unités spéciales depuis le début de la saison. J'ai d'ailleurs reçu le ballon du match au terme de notre victoire à Edmonton, un honneur qui est remis chaque semaine par Don Matthews. Chaque lendemain de match, quand l'équipe se rencontre, il annonce son choix devant tout le monde, juste avant qu'on décortique les films du match. On n'a pas vraiment de joueurs offensif et défensif, mais il y en a un chez les unités spéciales. C'est toujours quelque chose de plaisant pour le joueur qui est nommé. Toutefois, je suis probablement mon critique le plus sévère et il y a encore quelques petites choses que j'aimerais améliorer pour les prochaines parties.

Le remplaçant de Landry?

En l'absence d'Ezra Landry, nous avons essayé plusieurs combinaisons pour retourner les bottés. Est-ce que j'aimerais avoir ma chance?

J'ai déjà effectué cette tâche dans les rangs universitaires, ce qui remonte à quand même très longtemps. Don Matthews m'en avait glissé un mot durant l'hiver, surtout en ce qui concerne les bottés d'envoi.

Je sais toutefois qu'on aime bien m'utiliser comme bloqueur dans ces situations. Moi, tant qu'on a quelqu'un de bon pour faire le travail, je n'ai pas de problème. Je suis habitué d'être en avant, de bloquer, et je prends une certaine fierté à faire ce travail. Si on me demandait de retourner, j'accepterais parce que c'est toujours intéressant d'avoir le ballon entre les mains, mais je me plais dans le rôle qu'on me confie.

Toronto

Si l'on se fie à ce que l'on a vu sur les vidéos, Toronto va arriver avec le même genre de défensive que l'an passé. Je serais surpris s'ils arrivaient avec un tout nouveau visage. Ils ont une couverture "match", une défensive de zone où c'est très difficile de passer le ballon. Il va falloir utiliser le jeu au sol, et la feinte de jeu au sol, encore plus si on veut être capable de les traverser, un peu comme on l'a fait en finale de l'Est l'année dernière.

À l'attaque, les Argonauts ont une ligne offensive assez décimée, donc on va vouloir mettre beaucoup de pression sur Damon Allen, mais ça ils le savent. Je ne crois pas non plus qu'ils ont les effectifs pour couvrir nos receveurs de passes, mais on s'en reparlera après le match, parce que je me suis déjà trompé dans le passé.

On doit composer avec les blessures de notre côté aussi. Je ne sais pas si Luke Fritz sera en mesure de jouer. Son remplaçant, Paul Archer, est quand même jeune. Quand on sait que tout commence par la ligne offensive… Si celle-ci tend à flancher en début de match, on pourrait se retrouver avec des problèmes.

Aux dernières nouvelles, R-Kal Truluck ne devrait pas jouer non plus.

On se reparle en fin de semaine prochaine…

*Propos recueillis par RDS.ca