Le match de samedi contre les Eskimos au Stade olympique m'a déçu au plus haut point. J'ai du mal à m'expliquer comment les gars ont pu sortir aussi amorphes et sans enthousiasme. C'est un match de fin de saison qui est très important pour le classement. Le temps qu'on se réveille en deuxième demie, il était déjà trop tard.

Pourtant, nous aurions dû écraser les Eskimos, une équipe exclue des séries, dès le départ. Nous aurions dû profiter de la présence des Eskimos pour augmenter notre avance sur Winnipeg. Mais nous ne l'avons pas fait.

Maintenant, nous devons absolument gagner notre dernier match contre Toronto. Si nous gagnons, nous terminons en première place. Mais si nous perdons, nous pouvons terminer derrière Winnipeg. Ce qui signifie que nous pourrions commencer les séries à l'étranger. Le match contre Edmonton était d'autant plus important qu'une victoire nous aurait aidé à avoir un certain momentum. Il faut éviter de commencer les éliminatoires sur une série de défaites.

Avec la fin de saison que nous connaissons, tous les matchs sont importants. Nous n'étions pas dans une position où nous pouvions nous mettre les mains dans les poches. Mais encore une fois, l'indiscipline nous a fait mal. Lors de la première possession des Eskimos, la défensive avait fait le travail, mais il y a eu une punition stupide pour rudesse contre le quart-arrière. Les Eskimos ont gardé le ballon et ils ont ensuite traversé le terrain pour marquer un touché. On connaît la suite.

Selon moi, ce sont des pénalités comme ça qui font en sorte que nous ne formons pas présentement une équipe de premier plan. Tant et aussi longtemps qu'on ne pourra se discipliner, nous resterons une équipe de deuxième ordre. Et pour être bien honnête avec vous, je n'ai aucune explication pour ce manque de discipline. J'aimerais pouvoir le faire, mais c'est impossible. Il n'y a rien pour expliquer une telle contre-performance. Nous jouions contre une équipe exclue des éliminatoires et qui n'utilise pas tous ses partants et qui a laissé d'autres joueurs à la maison!

Des lignes de côté, j'ai noté plusieurs erreurs d'exécution sur les unités spéciales, j'ai vu des coéquipiers qui n'ont pas fait ce qu'ils devaient faire sur le terrain. Pourtant, nous avions corrigé ces erreurs au cours des dernières semaines. On ne peut se permettre de jouer de la sorte à ce temps-ci de l'année.

Que fait-on à partir de là? Est-ce qu'on continue à s'apitoyer sur notre sort? Est-ce qu'on relève la tête afin de préparer l'affrontement contre Toronto? Penser au duel contre les Argos est la seule chose à faire. Ça ne sert à rien de continuer à penser à ce match atroce parce qu'il n'y a rien de positif à en retirer.

J'ose espérer que le match contre Edmonton est un pas en arrière qui nous permettra d'en faire deux en avant. J'espère que c'est la claque au visage dont nous avions besoin.

La situation est encore plus frustrante pour moi que je ne joue pas. Sur les lignes de côté, sans mes épaulettes, je n'ai pas vraiment d'impact sur ce qui se passe sur le terrain. Dans le feu de l'action, tu peux te permettre de passer un commentaire ou un jugement sur le travail des gars avec qui tu vas à la guerre. Quand tu es passager, tu peux essayer d'apporter un peu de leadership. Mais tes commentaires ne sont pas aussi inspirés que quand tu es à la guerre, aussi.

Des coéquipiers m'ont dit que c'était "flat" dans le vestiaire. Lors des derniers matchs, j'ai toujours essayé de motiver les troupes sur les unités spéciales avant d'embarquer sur le terrain. Je pense que les leaders de l'équipe devront se lever pour motiver les joueurs avant le début du match. C'est avant que le match commence que ça se joue. Avant de sauter sur le terrain, il faut être "pompé" et enragé. Il faut vouloir plaquer l'adversaire le plus vite possible.

Lundi, lors de la rencontre des secondeurs, Tim Strickland s'est levé et a pointé du doigt des joueurs de son unité. De ce que j'ai entendu aujourd'hui, plusieurs joueurs étaient choqués de la performance de samedi.

Je pense que ces interventions dans le vestiaire seront bénéfiques. Le timing est bon puisque nous affrontons Toronto en fin de semaine. Les deux équipes se détestent. L'enjeu du match est grand. Je sais que les troupes seront motivées. Je suis tout simplement incapable d'expliquer pourquoi elles ne l'étaient pas samedi.

*Propos recueillis par RDS.ca