D’habitude en avril, le Tournoi des Maîtres rime avec le mot printemps et nous indique enfin que notre propre saison de golf est sur le point de débuter.

Cette fois, disputé en novembre en tant que dernier tournoi majeur de l’année, ce fut tout le contraire. L’hiver est sur le point de nous envelopper pour quelques mois et nous oblige déjà à remiser nos outils préférés.

Le Tournoi des Maîtres de 2020 aura donc été différent des 83 précédents à plusieurs égards. Repositionné au calendrier et disputé dans des conditions très différentes, il s’est déroulé sans la présence des amateurs qui généralement par dizaines de milliers envahissent un territoire hautement surveillé et protégé. Pandémie oblige, on a présenté cet événement selon des normes qui ne ressemblent en rien à celles contenues dans le livre des règlements du golf.

Malgré tout, nous avons eu droit à un spectacle de qualité du début jusqu’à la fin. Depuis les interrogations concernant la puissance démesurée de Bryson De Chambeau jusqu’à la conclusion record et la victoire de Dustin Johnson.

Il faut bien le reconnaître, des quatre rendez-vous majeurs du golf professionnel, le Tournoi des Maîtres est celui qui retient le plus l’attention. Il n’a certes pas la renommée historique de l’Omnium britannique ni la prétention d’être de test de golf ultime comme l’affirment les responsables de l’Omnium américain pas plus qu’il ne saurait prendre ombrage vis-à-vis le Championnat de la PGA, dernière étape négligée du grand chelem.

Son principal trait de caractère réside dans le fait qu’il est toujours disputé au même endroit où l’on cultive avec soin sa réputation en s’efforçant continuellement de faire les choses mieux qu’ailleurs. Beaucoup mieux qu’ailleurs.

Encore une fois, et malgré toutes les transformations qu’on a vécues en 2020, on a eu l’impression de découvrir un nouveau Augusta National.

La compétition a été aussi relevée, sinon davantage que nombre d’éditions précédentes. Nous avons eu droit à plusieurs premières et en conclusion à un pointage record.

Doit-on indiquer d’une façon distincte cette édition du Tournoi des Maîtres? Sûrement pas. Elle se comparera aisément à plusieurs autres chapitres de l’histoire de ce tournoi. On se rappellera des heures de départ modifiées, de l’entrée en scène de Im et de Smith, du pointage de 10 de Tiger et bien sûr de Dustin Johnson.

Cette fois. On parlera du couronnement d’un joueur qui a pu enfin confirmer son immense talent. On dira de Dustin Johnson qu’on a aussi découvert l’être humain dissimulé derrière une façade qui donnait l’impression qu’il était de glace.

On pourra également ajouter que ce fut une grande fête malgré tout et que peu importe les conditions, on a déjà bien hâte que le Tournoi des Maîtres soit à nouveau présenté en avril prochain.

En fait, il  n’y a rien qui lui soit comparable.