Pour la quatrième fois en autant de semaines, Matt Kuchar était au nombre des favoris pour remporter la victoire en finale d’un tournoi du circuit PGA Tour dimanche dernier. Et pour la quatrième fois de suite il a bien failli bousiller ses chances de victoires en commettant un impair, cette fois au 17e. Fort heureusement pour lui, une brillante sortie de fosse de sable lui a permis de savourer une septième victoire en carrière.

En voilà un enfin qui, semaine près semaine, nous présente du jeu de qualité et qui obtient les résultats à la hauteur de sa réputation. De toute évidence le joueur le plus régulier sur le circuit.

Depuis le début de la saison 2010, en 106 tournois, il a terminé 45 fois parmi les 10 premiers et n’a été écarté des rondes finales que six fois. Tournoi après tournoi, il obtient les résultats escomptés grâce à un jeu méthodique, une stratégie adaptée aux conditions présentes et surtout grâce à une attitude irréprochable.

Pas question de compter uniquement sur des joueurs du style de Kuchar sur le circuit PGA Tour afin s’assurer les amateurs d’un spectacle de très bonne qualité. On aime bien la diversité et les personnalités différentes qui s’expriment chez les sportifs de talent.

Ce que l’on veut toutefois, ce que ces professionnels sont tenus de faire, c’est de jouer au meilleur de leur talent à chaque occasion qu’ils se présentent sur le terrain. 

Il y a quelques saisons alors que j’animais une clinique en compagnie du légendaire Jack Nicklaus, ce dernier avait tenu des propos fort intéressants concernant la différence entre les joueurs de sa génération et ceux qui évoluent actuellement sur le grand circuit. « …À notre époque, on jouait au golf pour le plaisir, mais aussi pour gagner notre vie. On ne pouvait pas se permettre de ne pas fournir le meilleur de nous-mêmes… »

La profession a bien changé.

Sommes-nous trop sévères en exigeant des 25 meilleurs au classement mondial à chaque fois qu’ils soient en compétition, qu’ils obtiennent au pire un classement final inférieur à leur propre classement mondial. Ce serait pourtant dans l’ordre des choses.

On ne peut pas s’étonner de voir Miguel Angel Jiminez, Fred Couples et Bernhard Langer obtenir des résultats formidables sur le Circuit des Champions. Ils ont très bien joué lors du Tournoi des Maîtres et c’est normal qu’ils occupent les positions de commande au classement puisqu’ils sont les meilleurs. Ce serait décevant s’ils n’obtenaient pas ces résultats.

La même règle s’applique au circuit PGA Tour. Si on prétend faire partie de l’élite mondiale, il faut nécessairement être parmi les dix premiers au classement de chaque compétition. Si on veut être considéré comme un excellent joueur, pas question de terminer en dehors du top 25. Il y a trop de concurrents qui voudraient être à la fois des têtes d’affiche et occuper à leur guise et quand cela leur convient un rôle de figurant, question de ne pas déranger leur petite routine. Dans le forfait excellence, il n’y a pas que l’aspect glamour, l’effort est également requis à chaque instant. C’est à prendre ou à laisser.

En fonction du nombre de tournois joués et du nombre de top 10 obtenus, Kuchar domine les joueurs vedettes avec un taux d’efficacité de 72%. Rory McIlroy, Bubba Watson et Dustin Johnson viennent ensuite à 66%. Ceux qui obtiennent des bulletins plutôt décevants sont Webb Simpson avec 45%, Hunter Mahan avec 40%, Jason Dufner et Luke Donald avec 37%, Zach Johnson avec 33% et Rickie Fowler avec 25%.

Bravo à Matt Kuchar. Il pourra certes profiter de quelques semaines de congé. C’est un repos bien mérité.  Je suis certain qu’il tient autant à cœur que les autres joueurs vedettes d’obtenir de bons résultats lors des tournois du Grand Chelem. À cette différence qu’il s’applique aussi à remporter les autres compétitions inscrites à son calendrier. Ça ne me semble pas être le cas pour tout le monde.