La parité, même au golf
Tournoi des Maîtres mercredi, 5 avr. 2017. 09:49 jeudi, 12 déc. 2024. 21:26Établissons dès le départ que les 50 meilleurs joueurs au classement mondial seront réunis cette semaine au Augusta National Golf Club à l’occasion du Tournoi des Maîtres. Il n’en manque pas un.
Un coup d’œil rapide sur les 20 premiers à ce classement a de quoi donner un mal de tête solide à n’importe quel expert qui doit établir les cotes des parieurs. Et si vous tentez de départager les dix meilleurs, l’exercice est encore plus difficile.
Dustin Johnson, meilleur joueur au classement mondial, s’amène à Augusta en quête d’une quatrième victoire de suite à ses quatre derniers départs. Il se présente au premier trou avec une moyenne de puissance de 316 verges à ses coups de départ et maintient une moyenne 75 % de réussite pour les verts atteints en coups prescrits. Il a aussi nettement amélioré ses résultats sur les verts, un aspect de son jeu qui laissait à désirer selon les observateurs afin qu’il obtienne de meilleurs résultats à ce tournoi. Il a terminé sixième en 2015 et quatrième l’an passé. Comment ne pas l’établir favori?
Rory McIlroy est tout juste derrière lui au classement mondial. Il a fait preuve de beaucoup de puissance (moyenne de 318 verges) à ses derniers départs et présente lui aussi (73 %) une excellente fiche pour les verts atteints en coups prescrits. Il a obtenu trois top-10 à ses trois dernières sorties à Augusta. Il ressent probablement plus de pression que plusieurs autres joueurs puisque c’est LE tournoi qu’il doit gagner afin de compléter son Grand Chelem pour ainsi rejoindre les légendes de la profession. De tous les aspects de son jeu, c’est le putter qui fera la différence, pour le meilleur ou pour le pire.
Jason Day se pointe au tournoi des Maîtres dans des circonstances particulières. Sera-t-il en mesure de mettre derrière lui pendant quelques jours la période difficile que traverse sa mère récemment opérée pour un cancer. Son propre état de santé a aussi été une source de préoccupation il n’y a pas si longtemps. Il n’a pas affiché, on le comprendra, la forme qui lui a valu tant de succès de la fin de la saison 2015 jusqu’au début de 2016. Son dernier triomphe remonte au Championnat des joueurs de 2016. Il sera certes dans le coup, mais aura-t-il l’énergie nécessaire pour aller jusqu’au bout? Pas sûr.
Hideki Matsuyama, quatrième joueur mondial, a lui aussi bien fait à ses dernières participations au tournoi des Maîtres terminant cinquième en 2015 et septième l’an passé. Il est très solide techniquement comme en font preuve ses deux victoires acquises plus tôt au cours de la présente saison sur le circuit PGA Tour. Lui aussi a accusé une baisse de régime au lors des dernières semaines. Il lui faudra calmer ses pulsions sur les verts du Augusta National s’il veut obtenir du succès. Ce n’est pas l’endroit pour commettre des gestes précipités.
Henrik Stenson complète le top-5. Comment ne pas tenir compte du dernier vainqueur de l’Omnium britannique et surtout de la façon dont il s’est comporté en finale contre le vétéran Phil Mickelson? Sans oublier le duel semblable qu’il a livré à Justin Rose lors du tournoi olympique de Rio. On a souvent dit que son style de jeu ne convenait pas au parcours du Augusta National, mais il reste sans contredit l’un des joueurs qui pourraient se retrouver au sommet du classement dimanche en après-midi en amorçant le neuf de retour.
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Et n’oublions pas, surtout pas, Jordan Spieth, titulaire en 2015 et malheureux finaliste l’an passé après un passage difficile au 12e trou. Un mur semblable à celui que McIlroy avait frappé quelques saisons plus tôt au 10e. Discret cette saison depuis sa victoire à Pebble Beach, il s’est mis énormément de pression sur les épaules en voulant prouver à tous que l’accident de 2016 est vraiment chose du passé. Il a amélioré la puissance de son jeu, mais il devra retrouver pendant quatre jours, la touche magique dont il a fait preuve sur les verts il y a deux ans.
Derrière ces six joueurs se bousculent une légion de bons joueurs qui ont suffisamment d’atouts en main pour se démarquer. Dans le camp européen, comment passer sous silence les récents succès de John Rham, de Tommy Fleetwood ou de Tyrell Hatton. Ce dernier, avec de la patience sur les verts, pourrait jouer les trouble-fête. C’est sans oublier Sergio Garcia qui est passé si près si souvent et qui prouve encore qu’il appartient à l’élite mondiale. Dans ce cas, c’est aussi le fer droit, le putter, qui fera foi de tout. Et pourquoi pas Justin Rose? Quand on a une médaille d’or olympique au cou, tout peut arriver.
Chez les Américains, Rickie Fowler mène une jeune bande d’enragés qui ont fait la pluie et le beau temps au cours des derniers mois. Parmi eux, Justin Thomas, malgré son frêle gabarit, atteint des distances phénoménales sur ses coups de départ et doit sans aucun doute être surveillé. Puis se pointent les vétérans Phil Mickelson, Zach Johnson et Bubba Watson qui ont déjà endossé le veston vert. Et nul ne serait surpris de voir le nom de Matt Kuchar apparaître parmi les premiers au classement la finale venue.
On ne peut pas non plus négliger le Canadien Adam Hadwin, très solide au cours des dernières semaines. Après un congé bien mérité et avoir convolé en justes noces, il est le genre de joueur qui compte un éventail de coups nécessaires à une victoire au tournoi des Maîtres. Hadwin a aussi un geste exemplaire de fluidité sur les verts qui pourrait lui être d’une aide précieuse pour obtenir des résultats très intéressants.
Il fut un temps où on pouvait déterminer le vainqueur du tournoi des Maîtres en analysant la moyenne de puissance et les résultats obtenus sur les verts. Mais on s’est rendu compte avec le temps que le parcours du Augusta National requiert des coups d’une qualité exceptionnelle dans tous les aspects du jeu. En plus d’une stratégie adéquate et d’un tempérament à toute épreuve. Peu importe les conditions.
Qui enfilera le veston vert dimanche? Rory McIlroy.
Et de tous les négligés, quel est celui qui pourrait causer une surprise? Thomas Pieters, qui a déjà fait la preuve lors de la Coupe Ryder qu’il a tout ce qu’il faut pour éventuellement participer au dîner des Champions.