BROSSARD – Quand Martin Lapointe logé un coup de fil à Bruce Richardson pour en savoir davantage sur Angelo Miceli, l’entraîneur-chef des Tigres de Victoriaville n’allait certainement pas se priver.

« Quand tu as l’opportunité de vendre et d’aider un joueur comme lui, tu le fais. »

Les recommandations formulées par Richardson ont de toutes évidences eu leur effet sur le directeur du développement des joueurs du Canadien, puisque Miceli est au nombre de la quarantaine de joueurs prenant part cette semaine au camp de perfectionnement de l’organisation montréalaise.

« Le Canadien aime inviter des joueurs québécois à son camp et lorsque Martin m’a demandé ce que je pensais de Miceli, j’ai dit la vérité, tout en l’assurant qu’il n’allait pas le regretter », raconte Richardson, qui participe lui aussi à cette semaine de formation au Complexe sportif Bell de Brossard à titre d’entraîneur invité.

Pour Richardson, c’était donc la moindre des choses que d’offrir ce coup de pouce à Miceli à l’aube de ses débuts professionnels. Héritant d’une équipe en plein virage jeunesse à son arrivée derrière le banc des Tigres l’automne dernier, le pilote recrue ne pouvait rêver d’un meilleur allié que Miceli.

En plus de ses fonctions vitales de leader au sein de cette formation, le Montréalais aux racines italiennes a été le moteur offensif de celle-ci. Fort d’une récolte de 96 points (38 buts et 58 passes), Miceli a conclu la dernière campagne au cinquième rang des meilleurs marqueurs du circuit Courteau.

« À 20 ans, je me devais de connaître une autre grosse saison. Je pense que c’est ce que j’ai fait et j’étais pas mal confiant de recevoir une invitation après le repêchage », note Miceli, qui vient de conclure un stage de cinq campagnes dans les rangs juniors majeurs.

Ignoré à sa première année d’éligibilité au repêchage malgré une récolte de 81 points, Miceli est revenu à la charge l’année suivante en ajoutant 77 autres points à son dossier avant de connaître la meilleure saison de sa carrière l’an dernier.

Un rendement qui aura à tout le moins convaincu le Canadien de lui offrir une première chance à un camp professionnel.

Bruce Richardson« Il est récompensé pour tous les efforts qu’il a déployés ces cinq dernières années », insiste Richardson, qui a vite développé une affinité apparente avec Miceli même s’il ne l’a dirigé que pendant une saison.

« C’est tellement un honneur pour moi d’être ici. Je pense que je l’ai bien mérité après avoir fait mes preuves dans le junior », évalue Miceli.

L'Europe attendra

Reste à voir si cela, combiné à une bonne prestation sur les patinoires du complexe d’entraînement du Canadien, lui vaudra le contrat professionnel qu’il espère tant.

« Je suis ici pour accumuler le plus d’expérience possible. Je ne pense pas jouer dans la LNH cette année, alors mon but c’est d’évoluer dans la Ligue américaine. Si ça ne se concrétise pas, j’aimerais signer un contrat à deux volets valides pour la Ligue américaine et la East Coast Hockey League (ECHL). Je veux jouer professionnel alors j’irai là où l’équipe qui me fera confiance me dira d’aller. »

Une chose en sûre, Miceli ne songe pour l’instant pas à l’Europe, et ce même s’il possède la citoyenneté italienne.

« Son rêve c’est de jouer dans la LNH et si cela signifie qu’il doive d’abord jouer dans la East Coast, et bien il devra commencer dans la East Coast. Dans trois ou quatre ans, il sera encore possible pour lui d’aller en Europe. S’il décidait d’y aller maintenant, il pourrait être difficile de revenir », opine Richardson, qui a lui-même conclu sa carrière de joueur sur le Vieux Continent après avoir roulé sa bosse dans les circuits mineurs nord-américains.

Angelo Miceli au camp de perfectionnement

À court terme, l’avenir professionnel de Miceli passe donc d’abord par les États-Unis et le Canada. Tout ce dont il a besoin, c’est d’une occasion d’y faire ses preuves et de monter les échelons un à un, rappelle Richardson.

« Le Canadien lui ouvre une porte, il faut qu’il y entre. »