Les Coyotes ont vaincu les Canadiens 5-4 au Centre Bell
Canadiens jeudi, 16 nov. 2017. 22:09 jeudi, 16 nov. 2017. 23:20MONTRÉAL – Il fallait être dans un état d’apathie particulièrement troublant pour se faire surprendre par les Coyotes de l’Arizona jeudi soir. Et pourtant, le Canadien a trouvé le moyen de tomber dans ce piège tant redouté, s’inclinant par la marque de 5-4 devant la pire équipe de la Ligue nationale.
Les Coyotes, qui étaient arrivés au Centre Bell avec autant de points (7) que l’équipe qui les précédait au classement général n’avait de victoires, ont marqué deux buts en avantage numérique en troisième période pour signer leur troisième victoire de la saison, leur première en temps réglementaire.
« C’est plus gênant que frustrant. C’est inacceptable », a fulminé Claude Julien, déterminé à passer son message, au terme de la rencontre.
« Ça fait deux jours qu’on parle de cette équipe-là, d’y faire attention et de bien gérer notre match. On est vraiment désappointés ce soir », a poursuivi l’entraîneur-chef.
Les visiteurs, qui possédaient le 29e jeu de puissance du circuit Bettman avant d’arriver à Montréal, ont profité de pénalités successives à Brendan Gallagher et Shea Weber pour renverser la vapeur de façon définitive au dernier tiers. Derek Stepan et Christian Fischer ont fait la différence en étant les derniers à déjouer Charlie Lindgren.
Les Coyotes, qui avaient perdu leurs cinq rencontres précédentes en marquant un total de sept buts, en ont inscrit cinq dans un match pour la première fois de leur désastreuse campagne. C’était la première fois de la saison que Lindgren, auteur de 27 arrêts, accordait plus de deux buts dans un match.
« Je me fous de l’identité de l’adversaire, ce n’est pas agréable de perdre. Et ce l’est encore moins quand on sait qu’on aurait pu en faire plus, a réagi Gallagher, qui a marqué son huitième but de la saison dans la défaite. Je crois que tout le monde dans ce vestiaire aurait pu en faire plus ce soir. »
« Il n’y a aucune excuse ce soir, a renchéri Julien à la fin de son point de presse. On peut prendre la responsabilité pour la défaite, on peut en parler, mais j’aimerais mieux voir des actions que des paroles. »
Le Canadien croyait avoir créé l’égalité à 5-5 alors qu’il restait 3:39 à écouler en troisième, mais la reprise vidéo a permis aux officiels de déterminer qu’Andrew Shaw avait poussé la rondelle derrière la ligne rouge avec un patin.
Antti Raanta a ensuite protégé la mince avance des siens en fermant la porte à Alex Galchenyuk, puis en résistant à un ultime jeu de puissance du CH. Le cerbère finlandais a terminé la rencontre avec 33 arrêts.
Le CH, qui avait la chance d’élever sa fiche à ,500 pour la première fois depuis le 7 octobre, a plutôt subi une deuxième défaite consécutive.
Baptême difficile pour Deslauriers
Après une période, les Coyotes semblaient être venus à Montréal pour signer la feuille de match et se rouler en boule en attendant la fin de leur supplice. Gallagher avait converti une passe de Charles Hudon sur une descente à deux contre un à mi-chemin de l’engagement, puis Paul Byron avait fait la même chose avec un relais soulevé de Galchenyuk trois minutes plus tard. Le Canadien, qui s’était reconnu coupable de faux départs en série au cours des dernières semaines, semblait avoir fait ce qu’il fallait pour saper la volonté de son vulnérable rival.
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Mais un combat entre Zac Rinaldo et Nicolas Deslauriers, qui disputait son premier match dans l’uniforme du Canadien, a donné un nouveau souffle aux visiteurs au début de la deuxième.
Les pugilistes avaient à peine eu le temps de prendre leurs aises au cachot quand Brad Richardson a surpris Lindgren avec un lancer frappé qui s’est glissé entre ses jambières. C’était le premier d’une séquence de onze tirs au but sans riposte pour les Coyotes, qui ont profité de cette irrésistible poussée pour créer l’égalité par l’entremise de Christian Dvorak à mi-chemin dans le match.
« En deuxième période, on a été négligents, a critiqué Julien. De toute évidence, c’est à eux que ce combat a donné de l’énergie. On s’est relâché et on n’a pas respecté notre plan de match. On n’a pas manqué de respect pour notre adversaire. On s’est éloigné de notre plan de match parce qu’on a cru que ce serait facile. »
Deslauriers, qui s’était juré de tout faire en son pouvoir pour s’accrocher à sa deuxième chance de jouer dans la LNH lorsqu’il recevrait l’appel du Canadien, a sans doute dormi d’un sommeil trouble si les propos de son coach sont arrivés à ses oreilles avant qu’il n’aille au lit.
« Je ne commenterai pas là-dessus, non merci », s’est contenté de répondre Julien quand un journaliste lui a demandé s’il aurait préféré que le colosse québécois s’abstienne de jeter les gants.
Deslauriers n’a effectué que deux présences sur la patinoire en troisième période et a été l’attaquant le moins utilisé du Canadien avec un temps d’utilisation de 6:01. Il a été crédité de trois mises en échec.
Montagnes russes
Le jeune de 19 ans Clayton Keller, qui dominait toutes les recrues de la LNH avec 11 buts et 17 points avant la rencontre, s’est présenté en échappée cinq minutes après le but de Dvorak, mais Lindgren a bloqué l’accès au fond de son filet. Pas banal comme arrêt puisque sur la contre-attaque subséquente, Joe Morrow a catapulté une passe en retrait de Tomas Plekanec dans les cordages.
Les deux équipes se sont échangé la politesse dans la dernière minute de la deuxième période. Tobias Rieder n’a laissé aucune chance à Lindgren avec un tir à bout portant, mais c’était de la petite bière comparativement à ce que Shea Weber réservait à Raanta. Avec dix secondes à écouler au cadran, le quart-arrière a profité d’une mise en jeu remportée sans opposition par Plekanec pour placer un boulet de canon directement à l’intersection des tiges à la droite du gardien.
La période s’est terminée dans le grabuge et Plekanec s’est fait remarquer de façon inhabituelle lorsqu’il a engagé le combat avec Richardson. On croyait alors avoir tout vu. C’était avant de voir le Canadien céder son avance à une équipe qui ne demandait qu’un peu de clémence.