Après avoir cumulé ses plus bas chiffres en carrière pendant près de trois mois, Carey Price a retrouvé, sous les ordres du nouvel entraîneur Claude Julien, la forme qui lui avait permis de remporter le trophée Hart.

Du 1er décembre à la semaine de congé, Price n’a arrêté qu’un peu moins que 90 % des rondelles dirigées vers lui, ce qui a fait en sorte que le Canadien a eu de la difficulté à gagner des parties, situation qui a ultimement mené à un changement d’entraîneur-chef. Il est facile d’affirmer que Price était tout simplement mauvais ou qu’il ne se forçait pas, mais cela ne tient pas vraiment la route quand on se plonge dans les chiffres.

En se basant sur la qualité des tirs dirigés vers Price, tant en regard de la provenance que de la détente des lancers, le taux d’arrêts de ,898 qu’il a maintenu pendant près de trois mois était encore supérieur au taux d’arrêts attendu de sa part. Price n’a pas dépassé les attentes placées à son endroit, comme il le fait habituellement. Il y avait clairement quelque chose qui clochait dans son jeu. Peu importe que ce soit une blessure mineure ou de la fatigue, cet élément était présent.

Cependant, à la suite de quelques jours de congé et sous un nouvel entraîneur qui prône un système de jeu très différent quant à sa structure en zone défensive et ayant déjà fait ses preuves par le passé, Price a affiché un taux d’arrêts de ,952 et une fiche de 7-2-0. À savoir s’il saura maintenir ce rythme est matière à débat, mais il faut se rappeler qu’il y a deux ans, quand Price a gagné le trophée Hart, il a connu une séquence de 31 parties où il a maintenu un taux d’arrêts de ,951 en milieu de campagne.

Il est assez intéressant d’examiner l’amélioration de Price, mais examiner d’où provient plus précisément cette amélioration est encore mieux. Ainsi, observons son taux d’arrêts selon la provenance des tirs.

Tableau Carey Price

Les principales améliorations dans le jeu de Price, à la suite du changement d’entraîneur et de la semaine de congé, sont survenues du bas de l’enclave (endroit où sont inscrits près de la moitié des buts dans la LNH), du haut est de l’enclave (le côté de la mitaine de Price) et de la pointe centre. Essentiellement, le centre de la glace était une faiblesse et il est maintenant une force dans le jeu de Price, à l’image de l’ensemble de sa carrière.

Ce qui est intéressant à propos des ennuis de Price, c’est qu’en observant la situation zone par zone, nous pouvons constater qu’il n’était jamais très en deçà de la moyenne de la ligue. Le principal écart fut de 2,5 points de pourcentage par rapport à la moyenne de la ligue face aux tirs provenant de la pointe centre. Il a même fait mieux que la moyenne de la ligue dans deux zones. Toutefois, son pourcentage d’arrêts global a été 1,5 point de pourcentage en deçà de la moyenne de la ligue, ce qui nous ramène au fait qu’il a fait face à des tirs de grande qualité.

Le principal effet de l’arrivée de Julien comme entraîneur-chef a été d’enrayer les tirs accordés depuis le bas de l’enclave, surtout en désavantage numérique. En effet, les chances de marquer à haut risque accordées à égalité numérique sont en baisse de 17 % depuis le changement d’entraîneur, cette baisse étant de 20 % en toutes situations.

Alors que Price s’est drastiquement amélioré au moment d’arrêter ces tirs décochés depuis le bas de l’enclave, passant d’en deçà de la moyenne de la ligue à son standard d’excellence habituel, il a également reçu moins de ces mêmes tirs, ce qui explique que sa domination soit encore plus prononcée.

L’attaque n’a pas encore débloqué, mais le jeu défensif du Canadien s’est harmonisé et il a fière allure.