Le directeur général Marc Bergevin a clarifié quelques points jeudi, le principal fut que l'entraîneur-chef est là pour rester. Bergevin et son équipe ont la plus grande des confiances envers Therrien. Bergevin a aussi insinué qu'aucun jeune joueur n'allait être transigé, ainsi ne vous attendez pas davantage à une transaction majeure. Une fois sa confiance exprimée à l'endroit de son personnel d'entraîneurs et de ses joueurs, Bergevin a également fait savoir que la réadaptation de Carey Price n’allait pas aussi rapidement qu'anticipé et qu’il pourrait être sur la liste des blessés pour encore trois semaines, si ce n'est pas un mois.

SportLogIQCela signifie que le Canadien n'aura pas le luxe de chercher une étincelle à l'extérieur de son organisation, la solution doit provenir de l'interne. Therrien a insisté sur le fait que le Canadien joue de la bonne façon et que le plan n'est pas de changer cette manière de faire. Il a raison en ce sens, ce que vous pouvez constater dans le graphique ci-dessous. Pour bien lire celui-ci, la graduation des lignes bleue et blanche se trouve à gauche et la graduation de la ligne rouge est à droite.

Le Canadien lance plus souvent que les équipes adverses tout en produisant davantage de chances de marquer que celles-ci, mais le hockey n'est pas aussi simple. Parfois, il s’avère nécessaire de faire quelques ajustements pour retrouver sa touche magique.

Il ne faut pas le nier, le Tricolore fut incroyablement malchanceux depuis le 2 décembre, car il a perdu 17 de ses 21 dernières parties, mais penser que les choses vont changer sans faire d'ajustements serait extrêmement naïf. Les autres équipes s'ajustent constamment aux différents systèmes de jeu, corrigeant de petits détails pouvant leur procurer un avantage, et le Canadien ne peut pas se permettre de faire autrement.

En se basant sur les statistiques et mes observations, voici cinq façons qui pourraient aider le CH à se sortir de cette séquence désastreuse.

1) Améliorer les sorties de zone

Depuis maintenant trois ans, le Canadien est l'équipe de la LNH dégageant le plus souvent la rondelle depuis son territoire défensif. Pendant deux années, cela expliqua que le Canadien fut l'une des pires équipes de la LNH pour le temps passé en possession de la rondelle, étant trop souvent coincé dans sa propre zone. Cette année, les choses ont changé. Le Canadien remporte plus de batailles que n'importe quelle autre formation pour prendre possession du disque en territoire neutre avec un taux de succès de 52 % (la moyenne étant de 50 %). Toutefois, le Canadien se classe au 16e rang pour le taux de succès de dégagements complétés depuis son territoire défensif à 66,5 %, ce qui signifie que 33,5 % de ses tentatives résultent en des revirements en zone défensive. De plus, 48 % de ses dégagements réussissant à quitter la zone défensive sont récupérés par l'adversaire en territoire neutre. En moyenne, le Canadien tente de dégager son territoire défensif 40 fois par rencontre à égalité numérique et il parvient à reprendre possession du disque à seulement 14 occasions à la suite d’une telle action. Il n'est pas possible de faire dire à ces chiffres que c'est la bonne façon de faire les choses. Le Canadien possède un groupe de défenseurs parmi les plus mobiles de la LNH, il faut savoir en tirer avantage et faire des sorties de zone en patinant en possession du disque ou en effectuant des passes. Pour y parvenir, les attaquants doivent mieux supporter les arrières et cesser de tricher en zone neutre.

2) Attaquer le centre de la patinoire en possession de la rondelle

Si vous écoutez l’émission 24CH, vous vous rappellerez sûrement que si le Canadien semble éprouver des difficultés au moment de générer de l’attaque, Michel Therrien répète sans cesse qu’il faut amener la rondelle en périphérie et lancer afin que quelqu’un récupère un retour de lancer au centre de la patinoire. Cela semble être une bonne stratégie, étant difficile à contrer pour l’équipe adverse et les tirs survenant des suites de retours de lancer étant difficiles à arrêter pour les gardiens, mais étonnamment il s’agit d’un jeu à faible pourcentage de réussite. Pour commencer, il faut qu’il y ait un retour, ce qui n’est pas accordé fréquemment par les gardiens. De plus, le retour de lancer doit se diriger dans la bonne direction et lorsque c’est le cas, le Tricolore a seulement 23,4 % des chances de récupérer une rondelle libre dans le bas de l’enclave, se situant un peu sous la moyenne de la ligue à ce chapitre.

Ensuite, même après avoir généré un retour de lancer et l’avoir récupéré, le joueur doit toucher les cordages. Tous ces facteurs font en sorte qu’il s’agit d’un jeu à faible pourcentage de réussite. Attaquer le centre de la patinoire en possession de la rondelle peut s’avérer plus risqué, mais comme c’est souvent le cas, un jeu risqué a plus de chances de rapporter des dividendes. Le CH doit arrêter d’espérer de profiter des retours de lancer pour générer de l’attaque, il doit créer ses propres opportunités.

SportLogIQ3) Faire jouer Subban à gauche en zone offensive

Cela me paraît étrange depuis maintenant quelques années, le Canadien a cessé de faire évoluer Subban à la pointe gauche sur l’avantage numérique. Cette décision empêche Subban de décocher des tirs sur réception et la fraction de seconde supplémentaire requise pour décocher son lancer facilite la tâche des équipes adverses tentant de le contrer.

Il semble y avoir une nouvelle tendance récemment à le faire jouer au centre de la pointe ou sur le flanc gauche, mais cette tendance se doit d’être encore plus marquée. Alors même que le Canadien a de la difficulté à trouver le fond du filet, le faire jouer à gauche à égalité numérique serait également une bonne chose.

Le CH doit utiliser toutes les armes dont il dispose.

4) Utiliser à nouveau Alex Galchenyuk au centre

Oublions un moment les faiblesses défensives de Galchenyuk. Lorsqu’il jouait au centre, il a maintenu le 17e plus haut total de points de la LNH pour chaque tranche de 20 minutes jouées à égalité numérique. Il a accompli cela en évoluant avec Lars Eller, fiable défensivement et sur l’échec avant mais qui ne produit pas offensivement, et sans ailier stable sur l’autre flanc. Galchenyuk a également maintenu un excellent Corsi au centre, celui-ci chutant à 48,1 % une fois placé à l’aile. Ajoutons à cela une production de zéro point une fois qu’il fut muté à l’aile. Il est évident qu’il est meilleur au poste de centre, donc cessons de le faire jouer sur le flanc gauche.

5) Utiliser toutes les cartes dont le Canadien dispose offensivement

Comme le Canadien a besoin d’une étincelle offensivement et qu’il est peu probable que celle-ci ne provienne du marché des échanges, il est le temps de faire confiance aux jeunes. Daniel Carr a déjà été rappelé pour remplacer Paul Byron blessé, mais le Canadien doit en faire plus. Jacob de la Rose sera sûrement un joueur du CH pour de nombreuses années, mais son style de jeu ne correspond pas présentement aux besoins du Tricolore, ceci étant également vrai pour Devante Smith-Pelly. Inversement, Charles Hudon a semblé fantastique offensivement lors de son bref rappel, il est créatif et agressif, ce qui lui permet de générer des chances de marquer de nulle part. Peut-être qu’aucun de ces deux joueurs n’est actuellement de calibre à évoluer sur un deuxième trio de la LNH, mais Carr et Hudon sont plus menaçants offensivement que les joueurs occupant présentement ces rôles dans la formation du Canadien.