BROSSARD – Sur la scène sportive, on s’attarde souvent à déterminer sur qui repose la pression de gagner. Aux yeux de Michel Therrien, cet enjeu n’importe guère considérant que tous les participants aux séries se retrouvent dans le même bateau.

Il faut le dire, Therrien a beau jeu de retirer un peu de poids sur sa troupe qui demeure à un seul gain d’accéder au deuxième tour.

« Vous savez quoi à propos de la pression ? Les deux équipes veulent gagner donc ils ont de la pression. C’est une bonne chose, ça vient avec les séries et c’est la beauté d’y participer », a-t-il déclaré.

« (La pression) Il n’y a pas une équipe qui en a plus que les autres, ce n’est pas vrai ça, c’est de la bouillie pour les chats », a prétendu l’entraîneur.

L’argumentaire de Therrien détient une certaine valeur, mais personne ne peut contredire le fait que la pression du marché montréalais ne se compare pas à quelques autres villes.

Identifié comme l’un des quatre joueurs à rencontrer les médias samedi, David Desharnais a préféré se dire que l’éponge avait été passée sur le dernier match.

« On est encore dans le siège du conducteur. Qu’on aille perdu 14-2 ou 2-1, on a perdu le match et il faut passer au suivant. L’équipe qui gagnera la prochaine partie sera la moins frustrée », a mentionné le numéro 51.

Max Pacioretty a été le seul à franchir le pas d’admettre que la balance pesait maintenant un peu plus de leur côté par rapport à la pression.

« Ça ressemble un peu à cela maintenant, mais si nous gagnons le prochain match, nous remportons la série. En fin de compte, nous menons toujours cette série 3-2 et nous savons que nous devrons offrir notre meilleur match à Ottawa », a convenu l’athlète de caractère.

La pression sur le collectif peut varier selon le joueur, mais il est évident que celle sur Desharnais, Pacioretty et les autres meneurs offensifs du groupe ne fait aucun doute.

« J’ai grandement confiance envers mes meilleurs joueurs. Ils savent qu’ils doivent mieux jouer à cinq contre cinq et sur le jeu de puissance. J’ai confiance en eux et ils vont le faire », a dit Therrien.

Desharnais a corroboré les dires de son entraîneur en admettant que les deux premières unités doivent donner l’exemple.

« C’est sûr, mais ce n’est pas facile en séries. Il n’y a pas beaucoup d’espace sur la glace, mais il faut élever notre jeu d’un cran. Il faut aller chercher la prochaine victoire et ça commencera avec nos deux premiers trios », a admis le gaucher au différentiel de -2 contre Ottawa.  

De son côté, Pacioretty - qui a complété le match avec Tomas Plekanec et Brendan Gallagher – n’a pas caché que de nouvelles combinaisons pourraient produire l’effet escompté.   

« Dans le passé, Michel a eu la main heureuse très souvent quand il a fait des modifications. Tu as parfois besoin d’un changement de décor. Quand tu affrontes la même équipe pour cinq matchs d’affilée, il y a le danger de devenir trop prévisible ou trop confortable », a décrit celui qui possède les outils pour venir à bout des Sens.

Au cours de son point de presse clôturant la cinquième rencontre, l’entraîneur du Canadien avait balayé du revers de la main les questions sur Lars Eller qui mériterait peut-être plus de considération offensive. Cette fois, il a davantage expliqué sa position sur le sujet.  

« Il a sensiblement le même rôle que durant la saison, il joue sur un trio régulier et en infériorité numérique. À l’occasion, on l’envoie sur le jeu de puissance comme ce fut le cas en troisième période parce qu’on trouvait qu’il jouait un bon match. On est une équipe qui utilise ses quatre trios et on a connu du succès comme ça », a-t-il décortiqué.

Prêt à essayer de nouvelles choses

Lorsqu’un jeu de puissance basé sur des athlètes talentueux comme ceux du Canadien ne parvient pas à produire un but depuis 15 tentatives pour un bilan de 1 en 19, ça semble évident qu’une approche modifiée s’impose.

ContentId(3.1132002):Le momentum a changé de côté
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« En séries, les équipes connaissent encore mieux tes tendances puisque tu affrontes le même adversaire. Les Sénateurs bloquent plusieurs de nos tirs donc nous devons sortir de notre zone de confiance et essayer de nouvelles choses. Nous devons tous avoir des mentalités de tireur et de passeur. Il faut devenir le moins prévisible possible », a souhaité Pacioretty refusant de parler d’une bataille mentale qui affecte le rendement actuel.  

Son fidèle complice sonnait un peu moins catégorique.  

« On a quand même fait de bonnes choses sans pouvoir marquer de buts. Si on en compte deux au prochain match, on n’en parlera pas », a préféré se dire Desharnais.

Au cours des dernières années, le Canadien a remporté des séries importantes notamment face au Lightning et aux Bruins le printemps dernier. Les joueurs considèrent ainsi qu’ils détiennent les atouts pour éliminer Ottawa surtout que, d'après Desharnais, l’équipe serait beaucoup mieux façonnée qu’il y a deux ans contre ce même rival.

En l’absence d’un capitaine, la mission de mener l’équipe à bon port reviendra probablement aux meneurs du groupe.  

« Il y a 23 meneurs au sein de cette équipe. Il y a aura quelques discours d’ici au prochain match, mais nous devons surtout rester positifs. Depuis la fin du dernier match, j’ai entendu plusieurs choses positives », a assuré Pacioretty.