MONTRÉAL – Le Canadien avait frappé un grand coup en réussissant à inscrire une première victoire au compteur malgré une contribution limitée de ses deux piliers offensifs dans le premier match de la série qui l’oppose aux Sénateurs d’Ottawa.

Blessé, Max Pacioretty avait carrément raté le rendez-vous. Indiscipliné, P.K. Subban n’avait pas terminé la deuxième période. Les deux comparses étaient réunis de nouveau, vendredi, et ils ont fait sentir leur présence dans une victoire de 3-2 en prolongation qui permet à la formation montréalaise de prendre la route avec une avance de 2-0 dans leur confrontation avec leurs rivaux ontariens.

Pacioretty et Subban ont chacun fait mouche en deuxième période, puis Alex Galchenyuk a joué les héros en déjouant Andrew Hammond après 3:40 de temps supplémentaire.

Après qu’une erreur d’Eric Gryba eut permis à Tomas Plekanec de conserver la rondelle en territoire offensif, Galchenyuk a hérité d’un retour de lancer de Brendan Gallagher et a pivoté sur lui-même avant de décocher un tir qui a trouvé l’ouverture entre les jambières d’Andrew Hammond.

« J’ai eu quelques bonnes chances aujourd’hui. Plus tôt dans la prolongation, je crois, j’aurais pu lancer mais j’avais plutôt décidé de couper vers l’intérieur et le jeu avait avorté. Je m’étais donc juré que si l’occasion se présentait de nouveau, j’allais viser le fond du but et c’est ce que j’ai fait », a décortiqué l’auteur du but de la victoire.

Généreux sur le but décisif, Hammond a tout de même terminé la rencontre avec 39 arrêts. Son vis-à-vis Carey Price en a réalisé 29.

« On avait possession de la rondelle et elle nous a bêtement échappé. Ça arrive. C’est pour ça qu’on prend la peine de jouer les matchs. On peut analyser les vidéos, élaborer des plans de match, mais des trucs comme ça font partie du jeu. Ça s’est fait rapidement », a analysé l’entraîneur des Sénateurs, Dave Cameron, se gardant de désigner un bouc émissaire.

« On a joué un bon match. On était très engagés et en contrôle, aussi. C’est important de le souligner. J’ai aimé notre implication dans le match de ce soir », a offert Michel Therrien comme brève appréciation de la performance de ses troupes.

Comme ce fut le cas lors du match numéro un, les Sens ont trouvé le moyen de briser la glace en première période avant de céder le contrôle du match aux locaux en deuxième.

Tenu à l’écart du jeu lors des trois matchs précédents par une blessure dont la nature n’a jamais été et ne sera probablement jamais confirmée, Pacioretty a démontré qu'il n'avait rien perdu de sa touche de marqueur en créant l'égalité tôt en deuxième période. Laissé sans surveillance dans l’enclave lors d’un avantage numérique, il a accepté une passe de David Desharnais avant d’exploiter l’ouverture entre les jambières de Hammond.

Subban a ensuite ajouté une couche à la frustration de tous ceux qui criaient à l’injustice après qu’il ait échappé aux courroux des instances de la Ligue pour son coup de bâton ravageur à l’endroit de Mark Stone. Le quart-arrière du CH a ajouté l’insulte à l’injure en touchant la cible d’un percutant plomb à 16:30 de l’engagement médian.

Le Canadien aurait pu se sauver avec la victoire en début de troisième quand les Sénateurs ont écopé de deux pénalités successives aux dépens de Lars Eller, mais son jeu de puissance est tombé en panne.

Les Sénateurs ont été plus opportunistes. Alors qu’Alexei Emelin réfléchissait au cachot, Patrick Wiercioch a créé l’égalité à 13:25. « Ce n’était pas une bonne punition… », s’est contenté de dire Michel Therrien.

Une pénalité mineure décernée à Marc Methot a permis aux Canadien de finir la troisième période en déployant son sixième avantage numérique de la soirée, mais la prolongation était dans les cartes vendredi au Centre Bell. Galchenyuk s’est toutefois assuré que personne ne veille trop tard.

Les Sénateurs retrouveront leurs partisans dimanche pour le troisième match de la série.

« Au cours de la saison, on a joué du bon hockey sur la route, on est allé y chercher de grosses victoires. Ça sera difficile, on le sait tous, mais j’ai aimé la façon dont on s’est comportés sur la route cette année », a affirmé Therrien.

Stone : plus qu’un figurant

La participation de Pacioretty et Stone n’a été confirmée que quelques minutes avant la rencontre, après que les deux joueurs eurent pris part à la séance d’échauffement d’avant-match.

Victime d’un coup de bâton bien documenté deux jours plus tôt, Stone n’a eu besoin que de quelques présences pour confondre les sceptiques et faire la preuve qu’il pouvait toujours être un contribuable important aux succès de son équipe, même avec un poignet en compote. Son effort en repli défensif a empêché Emelin d’accepter avec aplomb une belle passe de Pleklanec dans la première minute du match et sa combativité a permis de prolonger une séquence offensive lors d’un jeu de puissance des Sens.

Stone a sorti les épaules, a bloqué deux lancers et a même été utilisé en désavantage numérique, tout ça avant de frapper où ça fait mal. Alors qu’approchait la dernière minute du premier vingt, la recrue de l’heure dans la LNH a accepté une passe de Cody Ceci en zone neutre et a aussitôt relayé le disque à Clarke MacArthur, qui s’est avancé vers Price avant de le déjouer d’un tir au-dessus de la mitaine.

L’attaquant le plus utilisé par Cameron, Stone s’est quelque peu éclipsé à partir de la deuxième période, mais a été à l’origine du deuxième but des siens. C’est lui qui est allé chercher la rondelle dans le coin de la patinoire avant de la relayer à Wiercioch, qui a redonné espoir aux Sens en trouvant l’ouverture dans la muraille de Price.

Stone a été utilisé à toutes les sauces pendant 18 minutes 40 secondes.

« Il a bien fait, c’est un joueur très intelligent. Après ma rencontre avec la presse ce matin, je lui ai parlé et il m’a dit qu’il se sentait capable d’aider l’équipe, alors c’était une décision facile pour moi », a justifié Cameron.