Depuis la semaine de congé, les affaires vont assez bien pour le Canadien. Carey Price a retrouvé sa forme habituelle, la léthargie offensive frappant les joueurs de soutien se dissipe, les tentatives de tir et les chances de marquer sont constamment en faveur du Tricolore, le désavantage numérique est passé d’épouvantable au quatrième meilleur de la ligue et le CH a remporté 10 des 14 dernières parties qu’il a disputées.

Pour le moment, la seule véritable source de problèmes est l’avantage numérique. Le taux de conversion de celui-ci est passé de 21,4 % à 13,9 %, et ce, même si le Canadien a évolué à 4 contre 3 en prolongation, ce qui a d’ailleurs mené à deux victoires.

Nous étant déjà attardés à la question de l’avantage numérique, nous savons que les résultats surpassaient de beaucoup le niveau d’exécution. L’avantage numérique du Canadien était dernier pour les chances de marquer et les chances de marquer à haut risque au moment d’entamer la semaine de congé, mais en raison du tir phénoménal de Shea Weber et de quelques bonnes séquences sur l’attaque à cinq, le CH y a inscrit un nombre intéressant de buts.

Comme peu de temps est globalement joué avec l’avantage numérique, procéder à son évaluation s’avère un exercice délicat, surtout lorsque les échantillons de données sont petits. Nous savons que générer plus de chances de marquer et de tentatives de tir mène habituellement à un meilleur taux de conversion sur l’avantage numérique. Ainsi, malgré la baisse du taux de conversion, l’avantage numérique du Tricolore fut-il réellement si mauvais?

L'avantage numérique du CanadienIl s’avère qu’il y a eu des améliorations depuis la semaine de congé et le changement d’entraîneur, mais que ces améliorations sont au mieux marginales, étant encore bien en deçà de l’avantage numérique moyen de la ligue.

Comme je l’ai mentionné précédemment, compter sur Shea Weber à la pointe explique une part du manque de tirs de qualité en raison de la puissance foudroyante de son tir. Cependant, même un joueur aussi habile que lui pour atteindre la cible depuis la pointe ne frappe le filet que 46,3 % du temps lorsqu’il s’élance en pareille situation. Ce taux de tirs cadrés est très bon pour un défenseur, mais ce ne devrait pas être l’arme principale de votre avantage numérique dans un monde idéal, si vous voulez connaître du succès avec constance.

Les moments où le Canadien fut le plus convainquant sur l’avantage numérique, cette année, furent lors de leurs récentes occasions à quatre contre trois, séquences où Weber fut employé comme appât pour que Galchenyuk se démarque. L’espace libre supplémentaire à quatre contre trois rend les choses un peu plus faciles pour l’équipe en surnombre, mais cette logique tient également à cinq contre quatre.

Galchenyuk possède présentement le tir le plus précis chez le Canadien sur l’avantage numérique, frappant le filet sur 64,7 % de ses tentatives de tirs, mais il lance deux fois moins souvent que Weber par minute jouée.

Nous savons de la saison dernière que Galchenyuk est une présence meurtrière sur l’attaque à cinq, mais nous ne l’avons pas vu être aussi dominant cette saison pour une raison quelconque. Une part du blâme revient au personnel d’entraîneurs qui doit être un peu plus créatif quant à la manière de distribuer la rondelle dans les zones payantes, mais Galchenyuk doit également être meilleur. Il sait que son tir a plus de chances que n’importe qui d’autre de faire vibrer les cordages avec l’avantage d’un homme donc, il doit sonner la charge plus fréquemment.

Il se pourrait que la saison soit trop avancée pour le Canadien parvienne véritablement à colmater son attaque à cinq. La bonne nouvelle est que dans toutes les autres facettes de son jeu, il y a eu des améliorations marquées et inévitablement, chaque équipe est plus faible dans un domaine.