BROSSARD, Qc - À écouter Max Pacioretty, c'est à se demander si ce n'est pas l'idée des quelques jours de repos qu'il venait d'assurer à ses coéquipiers qui l'a poussé à célébrer avec autant d'exaltation son but qui a permis au Canadien d'éliminer de façon expéditive le Lightning de Tampa Bay.

Alors qu'autour de lui, on se fend en deux pour tenter de déterminer si la longue période d'inactivité dont le Tricolore a hérité en faisant la passe aussi rapidement à son rival de première ronde représente un avantage ou un cadeau empoisonné, le meilleur franc-tireur de l'équipe se positionne plutôt facilement sur la question.

« Je n'ai pas quitté mon divan pendant deux jours!, a admis Pacioretty, sans une once de culpabilité, vendredi.  Je n'ai pas eu de pause cette année, alors ce congé a été en quelque sorte ma pause olympique. J'ai mangé ce que je voulais, j'ai bien dormi et j'ai permis à mon corps de récupérer. »

Et parce qu'il sait que plusieurs de ses coéquipiers sont dans le même bateau - sept d'entre eux ont aussi passé une partie du mois de février à Sotchi - Pacioretty croit que cette trêve qui leur a été offerte ne peut qu'être bénéfique pour l'ensemble du groupe. Patienter calmement à la maison pendant que d'éventuels rivaux se tuent à l'ouvrage? Rien de trop beau!

« Étant donné les circonstances, c'est un gros avantage cette année. Les dernières journées ont permis à tout le monde de récupérer et de faire le vide mentalement. Parfois, c'est bon de savoir qu'on n'aura même pas à se lever le matin pour aller à l'aréna. Moi en tout cas, ça m'a fait un bien énorme. »

L'entraîneur Michel Therrien a rassemblé ses joueurs avant de les envoyer sur la glace vendredi à Brossard. Son message en était un de sensibilisation sur l'importance de soutirer chaque petit avantage d'une situation sur laquelle ils ne contrôlent pas tous les éléments.

« On n'a pas le choix! C'est un défi pour tout le monde, autant les joueurs que les entraîneurs, mais ça ne m'inquiète pas. Dans ce genre de situation, on a toujours été bien préparé et on le sera pour la prochaine ronde, indépendamment de l'équipe qu'on va affronter. »

« Il faut prendre la situation comme elle se présente, mais ça ne peut pas être un désavantage, a acquiescé David Desharnais. Si les prochaines séries vont en six ou sept matchs, c'est là qu'on va en profiter. Nous, on va être frais. »
 

Les échos de l'entraînement du CH

« Présentement, mon travail est de reposer mon corps, mais aussi de le remettre en marche pour la prochaine étape, mentionne Pacioretty. Personnellement, je trouve que j'ai terminé la première ronde sur une bonne note. J'ai bien joué dans le dernier match et j'ai le sentiment que ça se transportera dans la prochaine série. La confiance est là et je suis convaincu que les entraîneurs vont faire du bon travail pour que tout le monde soit prêt lorsqu'il sera temps de reprendre l'action. »

Devant la télé

Pendant les 48 heures qu'a duré sa oisiveté assumée, Pacioretty admet que sa curiosité l'a poussé à regarder du coin de l'oeil, mais sans trop de sérieux, ce qui se passait ailleurs dans la Ligue nationale.

« J'ai regardé des petits bouts de matchs en me promenant d'une chaîne à l'autre. Ma femme est plus indulgente pendant les séries, ça ne lui dérange pas d'en écouter un peu! Alors j'ai vu quelques minutes ici et là, mais sans plus. On connaît déjà toutes les équipes, on les a vues pendant toute l'année. Peut-être que je serai plus attentif lorsque viendra le temps des matchs sans lendemain. »

Michel Therrien aussi a passé des heures devant son écran, mais pas pour les mêmes raisons. Même s'il ignore si la prochaine épreuve de son club s'amorcera par un voyage à Boston ou une visite des Red Wings, l'entraîneur s'est déjà mis à l'exploration de toutes les possibilités.
 

« On espère revoir Galchenyuk au 2e tour »

« C'est important de très bien connaître tes adversaires, donc on les étudie énormément. On a déjà passé beaucoup de temps à observer les tendances sur vidéo pour essayer de travailler sur un plan de match bien établi et s'assurer que les joueurs vont bien l'exécuter. »

L'état-major du Canadien a aussi ses espions. Des dépisteurs professionnels sont propagés dans les endroits stratégiques pour scruter de plus près le quotidien des équipes ennemies.

« Souvent, quand tu es sur place, tu peux voir des choses que tu ne vois pas autrement. Dans ce genre de situation, la communication est très importante et c'est ce qu'on va avoir au sein de notre groupe. »