BROSSARD - Être repêché par le Canadien, ça ne change pas le monde, sauf que ça bouscule drôlement les choses.

Voilà à peine trois jours que Michael McCarron a été sélectionné au premier tour (25e au total) par le CH que déjà, il doit réfléchir à son avenir proche. La NCAA ou la LCH? Les Broncos de l’Université Western Michigan ou les Knights de London? Andy Murray ou Dale Hunter?

S’il s’est déjà engagé envers l’université américaine, McCarron pourrait aussi se rapporter aux Knights, qui détiennent ses droits dans la Ligue de l’Ontario (OHL).

« Je n’avais pas vraiment de plan A pour la saison prochaine. En tant qu’Américain, mon rêve en grandissant était d’abord de jouer dans les rangs universitaires, mais maintenant que je suis ici, je dois y réfléchir. C’est 50-50 pour l’instant », a confié McCarron qui participe cette semaine au camp de développement du Canadien, en compagnie de 55 autres espoirs à Brossard.

« Il n’y a pas de meilleure équipe que les Knights avec laquelle jouer dans la LCH. C’est tout aussi vrai pour l’équipe de l’Université Western Michigan, dirigée par Andy Murray. C’est pourquoi c’est si difficile d’arrêter mon choix. »

Pour l’aiguiller dans sa réflexion, McCarron a fait appel à un autre espoir de l’organisation, le défenseur Jarred Tinordi, qui s’est déjà soumis à un pareil exercice. Repêché au premier tour par le Tricolore en 2010 alors qu’il évoluait lui aussi au sein du programme de développement américain des moins de 18 ans, Tinordi a fait ses valises pour London dès la campagne suivante.

« J’ai jasé pendant un bon bout de temps avec Jarred aujourd’hui (mercredi) et il m’a souligné à quel point il a apprécié son séjour à London », a ajouté McCarron, qui a récolté 10 points (5 buts, 5 passes) en 19 rencontres l’an dernier, tout en écopant de 84 minutes de punition.

En optant pour les Knights, McCarron obtiendrait l’opportunité d’imposer son style de jeu robuste, ce que la USHL ne lui permettait pas.

« C’est ce qui m’attire le plus vers London. On peut se battre et plaquer davantage », convient McCarron, un colosse de six pieds cinq pouces et 235 livres. L’occasion de jouer une soixantaine de matchs en saison régulière comparativement à une quarantaine dans la NCAA le séduit aussi.

« Pour atteindre la LNH, il faut être bon à chaque match, ce que je n’ai pas fait l’an dernier. Certains soirs j’étais bon, d’autres non », admet McCarron, qui a été courtisé par les Knights et Western Michigan en plusieurs occasions depuis qu’il a entendu Trevor Timmins prononcer son nom dimanche.

En appétit

D’ici à ce qu’il rende heureux l’une ou l’autre de ces deux équipes, McCarron promet de mettre en appétit le Canadien et ses partisans à l’occasion du camp de développement.

« Je veux démontrer de la robustesse et des habiletés. Je ne veux pas être seulement reconnu pour l’aspect physique de mon jeu. Oui, c’est une grosse partie de mon jeu, mais il n’y a pas juste ça. Je crois proposer un bon mélange des deux », a-t-il signalé à son premier contact avec la meute de journalistes montréalais.

N’empêche, en se comparant à Milan Lucic immédiatement après sa sélection par le Canadien, McCarron a placé les attentes à son égard très hautes.

« Lucic peut jouer autant sur le quatrième trio ou le premier. Il plaque et se bat, mais il amasse aussi sa part de points grâce à ses habilités. C’est le genre de joueur que je suis.  Je ne me suis pas imposé de pression supplémentaire en disant cela, car je joue vraiment comme lui, je ne vous mens pas », a insisté McCarron.

Ses adversaires des prochains jours pourraient rapidement en faire les frais.

« Si on me met au défi cette semaine, je serai prêt, a-t-il promis. Peut-être que certains remettent en question ma robustesse car j’ai évolué l’an dernier  dans un circuit où on est expulsé lorsqu’on se bat. »

Il devra toutefois calmer ses ardeurs.

« C’est le fun de voir son désir, mais les de bagarres ne sont pas permises durant ce camp. Le Canadien, c'est une famille », a rappelé Martin Lapointe, directeur du développement des joueurs chez le CH.

McCarron devra donc trouver une autre façon de se démarquer.