Max Pacioretty est le bon choix au poste de capitaine
Canadiens vendredi, 18 sept. 2015. 14:14 jeudi, 12 déc. 2024. 22:45La direction du Canadien a pris la bonne décision en confirmant la volonté des joueurs qui avaient identifié Max Pacioretty comme celui qu’ils voulaient à titre de capitaine. Le 29e dans l’histoire du Tricolore.
De fait, l’état-major de l’équipe a pris la seule décision possible à mes yeux puisque ses deux principaux rivaux ne pouvaient lui tenir tête. L’avenir de Tomas Plekanec demeure incertain à Montréal et Brendan Gallagher est un brin trop jeune pour passer devant Pacioretty dans ce rôle bien plus que symbolique.
Les fans de P.K. Subban ne sont pas contents. Ils ne sont pas d’accord avec le fait que la direction et les joueurs aient préféré Pacioretty à leur favori. C’est leur cœur qui parle. Une fois que le cœur sera moins meurtri, la raison prendra le dessus et ils comprendront le bien-fondé de ce vote entériné par la direction.
Je conviens que P.K. Subban était un bon candidat. Certainement le plus populaire auprès des partisans. C’est normal. Il est le joueur le plus flamboyant de l’équipe autant sur la patinoire qu’à l’extérieur de la glace. Il vient aussi de s’assurer un capital de sympathie éternel – ça reste à voir – avec son don de 10 millions $ pour venir en aide aux enfants malades.
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Coudées franches pour P.K.
Comme je l’ai souvent dit et écrit, P.K. aurait pu assumer le rôle de capitaine. Il l’assumera peut-être un jour. Mais selon moi, P.K. pour être à son meilleur doit pouvoir être P.K. avec tout ce que cela comporte de bon et de moins bon. Comme adjoint à Max Pacioretty, P.K. sera plus en mesure de laisser libre cours à ses émotions et à son imagination sur la patinoire. Il se fera prendre parfois. C’est clair. Mais si ses débordements donnent plus de résultats positifs que de résultats négatifs, ce sera bon pour lui, pour l’équipe et les partisans. Sans être pieds et poings liés par un titre de capitaine, Subban aurait à mes yeux eu moins de latitude pour sortir des sentiers battus de temps en temps. Et je demeure convaincu que ce n’aurait pas été la meilleure chose pour lui et le Tricolore.
L’avenir nous le dira.
Quant à Gallagher, sa fougue, son cœur, sa passion en faisait un candidat logique pour tout coach ou directeur général désireux d’avoir une bougie d’allumage pour leur club à titre de capitaine. Michel Therrien et Marc Bergevin ont peut-être jonglé avec cette possibilité. Mais ils auraient vraiment pris une décision périlleuse s’ils avaient fait passer Gallagher devant le candidat du groupe.
Vote majoritaire
Max Pacioretty a pris le contrôle du club l’an dernier. Il l’a fait dans le vestiaire, sur la patinoire, devant les journalistes. Il l’a fait en glorifiant les performances étincelantes de Carey Price et des joueurs qui méritaient des accolades. Il l’a fait en dénonçant ses propres mauvaises performances et les soirées plus ordinaires de ses coéquipiers. Il l’a fait en assumant l’ensemble des responsabilités associées au titre de capitaine. Il a profité du fait que la direction avait nommé quatre adjoints afin d’analyser leur leadership pour s’élever au-dessus des autres.
Il n’est donc pas le moindrement surprenant qu’il ait été élu par une bonne majorité. Tous les joueurs ayant terminé la dernière saison avec le grand club avaient un bulletin de vote. Ils pouvaient inscrire le nom du candidat de leur choix. Max Pacioretty n’est donc pas le seul à avoir obtenu des votes.
Marc Bergevin n’a pas dévoilé le résultat du scrutin. « Mais on n’a pas eu besoin de compter deux fois », que le directeur général a précisé afin de donner une idée de l’ampleur de la victoire de Pacioretty. Une victoire que le patron du Tricolore a annoncée à Pacioretty en se rendant à son domicile… après une escale devant la mauvaise maison!
Pacioretty avait une prise ou deux contre lui. Ceux qui gravitent de près autour du vestiaire vous confirmeront – sans le faire publiquement – que Pacioretty et son entraîneur Michel Therrien n’étaient pas toujours sur la même longueur d’onde au cours des dernières années. La transition qui a suivi le départ de Brian Gionta aura donc permis aux deux hommes de se connaître un peu plus, d’améliorer leurs relations.
Et le voilà capitaine.
S’il n’était peut-être pas le candidat numéro un de la direction à l’aube de la dernière saison, il l’est sans l’ombre d’un doute devenu en cours d’année. Et c’est tant mieux. Car Max Pacioretty ne devient pas seulement le 29e capitaine de l’histoire parce qu’il est le choix de ses coéquipiers. Mais aussi, parce qu’il est aussi devenu le choix de la direction. En se ralliant au vote de leurs joueurs, Marc Bergevin et Michel Therrien affichent donc une belle confiance en eux et aussi en leur nouveau capitaine. Une confiance qui sera essentielle pour établir une relation saine entre eux et celui qui saura les aider à faire passer leur message dans le vestiaire.
En français s’il-vous-plaît
En acceptant son titre de capitaine par le biais d’un discours – il a lu un texte – livré uniquement en français, Max Pacioretty s’est aussi assuré de calmer les passions de certains amateurs qui tiennent à ce que le capitaine de leur équipe leur parle en français.
Est-ce que Pacioretty sera en mesure de multiplier les entrevues en français dès le début de la saison? Non! Mais en faisant ce qu’il a fait hier, il a confirmé être bien conscient du fait français et de son importance dans le berceau de la francophonie en Amérique du Nord. Il a confirmé que les cours qu’il suit depuis un an ne sont pas seulement une opération de relations publiques et qu’il accordera le sérieux nécessaire à sa quête d’échanger avec les partisans de l’équipe dont il est aujourd’hui le capitaine.
C’est un excellent départ.
Andrei Markov et Brendan Gallagher formeront un duo d’adjoints au nouveau capitaine. Tomas Plekanec et P.K. Subban formeront l’autre. Ils assumeront leur rôle en alternance selon que les matchs sont présentés au Centre Bell ou sur la route.