Mats Naslund, le Petit Viking, revient sur de grands souvenirs de sa carrière
Canadiens mercredi, 22 avr. 2020. 15:45 samedi, 14 déc. 2024. 15:52Premier Européen à endosser l’uniforme du Canadien en 1982, Mats Näslund avait plusieurs sceptiques à convaincre à son arrivée. À 5 pieds 7 pouces et 160 livres, plusieurs doutaient de ses capacités à s’imposer dans la LNH. Parmi ceux-là, Mario Tremblay qui est devenu son compagnon de trio et un de ses plus grands fan. Le Bleuet avait déclaré à la blague la première fois qu’il l’avait vu à l’entraînement : « Voici notre nouveau joueur. Un Suédois. L'autre moitié doit arriver la semaine prochaine! »
Je me souviens aussi très bien qu’on appelait ces joueurs du vieux continent des « voleurs de job ». Näslund ne s’en faisant guère. À 22 ans, il était préparé à la réalité de la LNH, n’ayant pas que l’expérience dans la ligue élite suédoise.
« J’avais déjà disputé deux ou trois championnats mondiaux et un tournoi olympique à Lake Placid. J’étais mature, j’arrivais avec ma famille, un enfant. J’avais donc une certaine expérience, ce n’est pas comme les jeunes Européens aujourd’hui qui arrivent du junior. J’étais prêt à relever le défi de la LNH. En plus, j’avais des habiletés et de la vitesse. C’est ce qui m’a aidé à jouer contre des joueurs beaucoup plus gros que moi », se remémore celui qu’on a rapidement surnommé le Petit Viking en raison de sa fougue et du fait qu’il ne s’en laissait imposer par personne.
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L’impact de Näslund fut immédiat avec le Tricolore. Il a récolté 71 points à sa première saison, record d’équipe qu’il partage encore à ce jour avec Kjell Dahlin. À sa 3e saison, il est devenu le meilleur joueur offensif du Canadien avec 79 points et est devenu le favori des partisans d’autant plus que Guy Lafleur avait pris sa première retraite en novembre 1984. Puis à sa 4e campagne lors de la saison 1985-86, sa production a explosé avec une fiche de 110 points dont 43 buts.
« Je ne remplaçais pas Guy Lafleur car il était un joueur extraordinaire et bien meilleur que je ne l’ai jamais été. C’est toute l’équipe qui a fait l’histoire de cette saison-là. Larry Robinson et Bob Gainey ont déjà dit que c’est l’esprit d’équipe qui a fait en sorte que nous avons gagné la Coupe Stanley. Pour moi, c’était comme jouer avec une équipe suédoise. Tous les joueurs étaient de très bons amis à l’extérieur de la patinoire, même chose pour les épouses des joueurs. Nous étions une équipe unie, c’est la raison pour laquelle on a gagné la coupe », explique Näslund.
RDS présente cette semaine des matchs de la rivalité Canadiens-Nordiques. Näslund fut un acteur important de ces rencontres endiablées.
« Ces matchs contre Québec étaient les plus durs. Ils avaient une bonne équipe avec les Stastny, Goulet et compagnie. Je me souviens de ce match à Montréal où avait éclaté plusieurs bagarres, c’est celui qu’on peut voir sur YouTube et qu’on présente encore parfois à la télévision, dit-il, alors c’est le match dont je me rappelle le plus, même si ce n’est pas vraiment le souvenir que je veux conserver de ces rencontres. » Et il ajoute : « Je pense honnêtement que c’était un peu trop intense. J’étais chanceux de ne pas pouvoir lire les journaux francophones car je sais qu’il se disait beaucoup de choses dans ces quotidiens », relate-t-il avec un sourire.
Il dit ne garder que peu de souvenirs de ces affrontements sauf un en particulier.
« Je me souviens d’avoir marqué un but en prolongation contre Mario Gosselin. Je tentais de dégager la rondelle pour retourner au banc alors j’ai tiré de la ligne bleue et la rondelle s’est retrouvée derrière lui. »
Après sa carrière dans la LNH, Näslund a repris son métier de charpentier qu’il exerçait avant d’arriver à Montréal et qu’il pratique encore aujourd’hui.
« Il me reste environ 5 ans avant de prendre ma retraite » précise-t-il.
Il n’est pas impliqué au hockey, il se contente de le regarder à la télé ou d’assister parfois à des matchs à Malmö.
Mats Näslund a connu une brillante carrière en récoltant 612 points en 617 matchs dans la LNH. Même constance en séries avec une production de 92 points en 102 matchs. Il a gagné le championnat mondial (1991), une médaille d’or olympique (1994) et bien sûr la Coupe Stanley avec le Canadien en 1986. Sa plus grande fierté?
« La Coupe Stanley bien sûr. Jouer une centaine de matchs avec la même équipe, batailler ensemble pour gagner le gros trophée, aucun doute là. Lorsque j’ai gagné l’or olympique et le championnat mondial, nous n’avions pas les meilleurs joueurs dans ces tournois. Quand la Suède a remporté l’or à Turin en 2006 avec les Sundin, Forsberg et Lidström, c’était gros pour notre pays, mais pour moi, la Coupe Stanley reste l’événement le plus mémorable », conclut-il.
Pour revenir à la déclaration de Mario Tremblay... l’autre moitié n’est finalement jamais arrivée...car elle était déjà là, bien présente dans les 5 pieds et 7 du Petit Viking, remplie de talent et de désir de vaincre...les deux éléments les plus importants pour faire sa marque dans la LNH...Parlez-en à Martin St-Louis qui a endossé le numéro 26 en son honneur...