BROSSARD – Trouvez l’intrus. À Chicago, le Canadien a repêché sept espoirs : quatre défenseurs évoluant dans la Western Hockey League, un attaquant et un gardien qui ont grandi dans les circuits américains de la NCAA et la USHL ainsi... qu’un Finlandais.

Mais il ne suffit que de quelques secondes pour constater que Joni Ikonen n’est pas un véritable intrus. Ses habiletés naturelles avec la rondelle sont épatantes et elles expliquent en partie pourquoi le Tricolore a cru bon le sélectionner dès la deuxième ronde (58e au total).

Le droitier de cinq pieds onze pouces et 182 livres semble encore moins étranger quand on remarque les similitudes de son parcours avec son compatriote Artturi Lehkonen.

Tout comme la révélation du Canadien la saison dernière, Ikonen provient de l’organisation suédoise Frolunda. À l’image de Lehkonen – qui a disputé trois saisons en Europe avant de s’établir à Montréal –, le nouveau Finlandais du CH ne devrait pas être prêt à court terme.

Cependant, les rapports de dépisteurs le décrivent comme un attaquant très doué et rapide qui s’est avéré l’un des meilleurs joueurs de la Finlande aux Championnats du monde des moins de 18 ans. On parle aussi de lui comme un athlète qui n’est pas effrayé sur la patinoire malgré son physique peu imposant.

Ikonen ne s’était pas déplacé aux États-Unis pour le repêchage, mais il avait hâte de traverser l’Atlantique pour exposer ses atouts dans le camp de développement de l’équipe qui allait miser sur lui.

« Je veux leur montrer mes forces sur la patinoire. Je suis un joueur qui aime être en possession de la rondelle. Je suis un joueur offensif qui aime passer et lancer », a raconté Ikonen dont la timidité pouvait s’expliquer quand il a été entouré par une masse de journalistes au Complexe Bell de Brossard.

Le patineur de 18 ans était heureux de raconter que Lehkonen lui a envoyé un message pour le féliciter. Parions qu’il pourra lui offrir de précieux conseils pour maximiser son développement. Lehkonen avait décidé de demeurer en sol européen et Ikonen a déjà choisi la même approche, du moins pour la saison prochaine.

Brook et Walford, deux défenseurs avec une belle assurance

Deux rangs avant Ikonen, Trevor Timmins et son personnel ont décidé de miser sur le défenseur Josh Brook des Warriors de Moose Jaw. Une saison de 40 points (8 buts et 32 aides) en 69 matchs a joué en sa faveur.

Les recruteurs l’identifient comme un patineur avec une belle aisance doté d’aptitudes offensives. Il repère ses options rapidement, son lancer est intéressant et il ne craint pas le jeu physique.

Son aplomb est également perceptible en entrevue.

« Dans quelques années, je me vois comme un défenseur complet, polyvalent, utile les unités spéciales et un peu plus axé sur la défense que l’attaque », a témoigné le droitier six pieds un pouce et 188 livres qui aime s’inspirer d’Alex Pietrangelo.

Josh BrookPour justifier sa sélection, Timmins avait indiqué que Brook faisait partie des joueurs qui ont le plus progressé au cours de la dernière année.

« C’est plaisant à entendre, j’ai vraiment le sentiment que j’ai pu m’améliorer. Je pense que j’ai grandi à plusieurs chapitres », a réagi Brook qui est dirigé par Tim Hunter à Moose Jaw.

Le deuxième des quatre défenseurs qui a séduit le Canadien dans la récolte de 2017 se nomme Scott Walford. Plus volubile que Brook, le gaucher des Royals de Victoria a retrouvé son sourire depuis que Montréal a prononcé son nom en troisième ronde (68e au total).

Rappelons que l’arrière de six pieds un pouce et 187 livres a vu ses séries éliminatoires prendre fin abruptement dès le premier match quand il s’est infligé une blessure à une jambe.

« C’était difficile de s’en remettre, mais j’aime énormément ce sport donc j’ai investi les efforts pour revenir au plus haut niveau et je suis en santé pour ce camp », a noté Walford qui n'avait pas fait le voyage à Chicago tout comme Ikonen et Brook.

« Je ne savais pas que Trevor Timmins était présent à ce match. Il m’en a parlé quand on s’est rencontré dans le cadre du Combine organisé par le Canadien », a ajouté celui qui aurait peut-être patienté quelques rangs de moins sans cette mésaventure.

Maintenant qu’il fait partie de la famille du Tricolore, Walford veut prouver qu’il mérite cette confiance.

« Je veux jouer comme j’en suis capable, je suis un défenseur honnête et mon style est révélateur. Je suis un bon patineur qui se débrouille bien dans toutes les zones et qui est habile avec la rondelle. Je veux aussi montrer ma personnalité à l’extérieur de la patinoire », a exprimé le Britanno-Colombien dont l’idéal est Ryan Suter.

Auteur de 6 buts et 24 aides en 60 rencontres, Walford se réjouit d’en avoir démontré suffisamment pour plaire au club montréalais.

« Je pense qu’ils ont constaté que je suis un athlète de caractère qui aime être un meneur dans son équipe. J’en fais autant sur la patinoire. J’ai passablement progressé dans la deuxième moitié de saison. J’ai été en mesure d’être plus physique et offensif. Je crois qu’ils l’ont remarqué. C’est bien de savoir qu’ils croient en moi parce que j’ai confiance en mon potentiel », a témoigné Walford qui serait sans doute à l’aise dans le marché montréalais.