Sommaire Jets-Canadiens

MONTRÉAL – Le Canadien a battu les Jets de Winnipeg par le pointage de 7-1 samedi soir au Centre Bell. Voici nos observations.

Les valeurs sûres refont surface

L’une des premières décisions qu’a prises Dominique Ducharme lorsqu’on lui a confié les commandes de l’équipe a été de rassembler Tomas Tatar, Phillip Danault et Brendan Gallagher au sein d’un même trio. Les vieux inséparables avaient tous un petit quelque chose à se faire pardonner depuis le début de la saison. Tatar, en particulier, réfléchissait dans le coin depuis un bon moment quand Claude Julien a perdu son poste.

Ducharme a multiplié les expériences depuis qu’il a été promu. Juste pour ce quatrième match en dix jours contre les Jets, il avait monté Joel Armia à la droite de Nick Suzuki et réinséré Josh Anderson aux côtés de Jesperi Kotkaniemi et Tyler Toffoli. Mais il n’a jamais touché à son trio de vétérans et sa patience est en train de rapporter.

Gallagher a marqué deux fois en l’espace de 1:40 en deuxième période. Il revendique quatre buts à ses trois derniers matchs, lui qui avait eu besoin de 14 parties pour inscrire ses quatre précédents.

Et si son joueur de centre commence à distribuer la rondelle comme il l’a fait samedi, il n’entendra plus parler du fait qu’il est toujours en quête de son premier but de la saison. Sur le premier de Gallagher, Danault a fait figer trois adversaires, dont le gardien Connor Hellebuyck, avec une feinte de lancer frappé avant de remettre au numéro 11 dans l’enclave. Son pivot qui lui a permis d’alimenter « Gally » quelques instants plus tard était de toute beauté.

Les trois larrons ont terminé leur soirée avec un total de huit points et deux des trois étoiles du match.

Une clinique de KK

Lors du premier match de la saison contre les Jets, Kotkaniemi avait remporté une seule des sept mises en jeu qui lui avaient été confiées. Dans les deux matchs suivants contre Mark Scheifele et sa bande, son taux de succès dans les cercles est passé à 41,2%, puis à 42,9%. Pas la mer à boire, mais l’amélioration était notoire.

Samedi, l’efficacité du jeune Finlandais s’est élevée à un autre niveau : il a gagné 13 de ses 15 duels, pour un pourcentage de réussite de 86,6%.

Cette domination lui a permis de faire la différence dans l’un des moments clés du match, le but de Toffoli au début de la deuxième période. Oui, Toffoli a récolté ce qu’il avait d’abord semé en appliquant de la pression sur le défenseur Tucker Poolman en fond de territoire. Oui, il faut aussi souligner l’intervention bien synchronisée de Shea Weber à la ligne bleue afin de garder la rondelle en territoire des Jets. Mais cette présence a débuté par une mise en jeu gagnée franchement par Kotkaniemi aux dépens de Scheifele.

Ducharme aura aussi eu la main heureuse avec cette unité nouvellement formée de Kotkaniemi, Toffoli et Anderson. Ce dernier, qui effectuait un retour au jeu après une absence de trois matchs, a profité d’un bond chanceux pour inscrire le premier but du match. Il a été crédité de quatre lancers au but et de trois mises en échec.

Patate

Toutes les expériences ne peuvent pas rapporter des dividendes immédiats. Celle de greffer Armia à Suzuki et Jonathan Drouin a fait patate, disons-le ainsi.

On exagère à peine quand on dit que le trio n’a à peu près pas touché la rondelle en première période. Et lorsqu’il y touchait, c’était généralement une question de secondes avant qu’il n’en perde possession par le biais d’un maladroit revirement. Ça a commencé contre le trio de Scheifele, ça s’est poursuivi contre ceux de Pierre-Luc Dubois et d’Adam Lowry. Après 20 minutes de jeu, il avait été sur la glace pour dix tentatives de tirs de l’adversaire et n’en avait généré qu’une seule.

L’unité a été brièvement démantelée en deuxième période, quand Ducharme a donné quelques présences à Corey Perry à la droite de Suzuki avant de revenir à son plan initial. Armia a finalement été l’un des bénéficiaires de la générosité des gardiens manitobains à son retour sur le premier trio, Laurent Brossoit laissant passer un de ses tirs entre ses jambières.

Et puisqu’on vous parlait du brio de Kotkaniemi sur les mises en jeu, sachez que ça a été tout le contraire pour Suzuki : c’est contre lui que les Jets ont gagné 12 de leurs 21 mises en jeu.

Price rassurant

Dans les nombreuses entrevues qu’il a données à la suite de son congédiement, Stéphane Waite disait avoir remarqué des progrès concrets dans la démarche récente de Carey Price. L’entraîneur d’expérience était convaincu, a-t-il répété sur différentes tribunes, que son poulain était en train de « tourner le coin » quand Marc Bergevin a décidé de le relever de ses fonctions.

On ne prétendra pas qu’un gardien a joué un rôle primordial dans une victoire de 7-1, mais devant les 29 lancers qu’il a affrontés, Price en a fait assez pour donner de la crédibilité aux paroles de son vieux coach.

En première période, à un moment du match où ses coéquipiers se battaient avec chaque rondelle qui arrivait sur la palette de leurs bâtons, Price a effectué quelques solides arrêts, un aux dépens de Blake Wheeler et un autre aux dépens de Pierre-Luc Dubois. Rien de spectaculaire, mais le genre d’arrêt propre, convaincant, qui met une équipe en confiance.

On pense aussi à une séquence en deuxième période, après le changement devant le filet des Jets. Price, en parfait contrôle, a bloqué deux tirs de loin alors qu’il avait la vue voilée par la circulation devant son filet. Ça avait l’air facile samedi pour le taciturne cerbère, et ce bien avant que ses coéquipiers lui offrent un confortable coussin. C'est certainement l'une des bonnes nouvelles que le Canadien peut retenir de cette satisfaisante raclée.

Une étincelle

L’attaque à cinq du Canadien ne s’est déployée qu’une seule fois et même si elle a été tenue en échec pour la première fois en trois matchs, on a le goût de dire que c’est sa tenue qui a mis l’équipe sur les rails et qui lui a permis de filer vers la victoire.

Après ces deux minutes à 5-contre-4, on a vu Josh Anderson obtenir une première bonne chance de marquer. Armia, Danault et Paul Byron ont été réunis le temps d’une présence et ont bourdonné dans le territoire des Jets. Puis Drouin, propulsé par une superbe passe de Gallagher, a été frustré sur une échappée.

Le Canadien aura finalement eu besoin d’un peu de chance pour ouvrir la marque, mais tout ça a commencé par un jeu de puissance qui a fait souffler le vent dans ses voiles.