« En bout de ligne, c’est simple : nous devrons faire mieux ».

C’est de cette façon que Mike Weaver a conclu son passage à l’émission l’Antichambre samedi soir, au Centre Bell, après une deuxième défaite du Canadien en 24 heures aux mains des Sabres de Buffalo. Il venait auparavant de corroborer les conclusions de son entraîneur à propos d’un résultat qui aurait pu être différent, d’une domination très nette de son équipe lors de la deuxième rencontre, de la performance éblouissante du gardien Jhonas Enroth, etc. Mais face au défi imposant qui l’attend ses coéquipiers et lui à compter de lundi, il n’a pas caché qu’il y a un certain examen de conscience à faire avant d’entreprendre ce difficile segment dans l’Association Ouest.

« Nous nous préparons intensément depuis l’été pour composer avec les rigueurs du calendrier de la LNH et j’entrevois positivement ce voyage. Nous formons un bon groupe de joueurs et nous avons bien fait jusqu’ici à l’étranger. Nous avons un bon mélange de jeunes et de vétérans et nous sommes en santé », tenait-il à préciser avant d’admettre, cependant, que le Canadien devra montrer ce dont il est vraiment capable à compter de maintenant.

Lorsque Weaver est venu nous rejoindre sur le plateau, il y avait donc à ma droite un panel totalisant près de 3 500 matchs d’expérience dans la Ligue nationale! Eric Desjardins et Denis Gauthier, en tant que défenseurs, et Jacques Demers, en tant qu’entraîneur, ont tous connu ces passages aussi bizarres que décevants devant des adversaires inférieurs. Et il y avait quelques notions fort intéressantes qui se dégageaient de la conversation.

Jacques a longuement élaboré sur le facteur humain, expliquant que les relâchements étaient parfois prévisibles lorsque l’adversaire ne soulève pas les passions. Eric a soulevé un point intéressant en soulignant que le Canadien devait passer à l’étape suivante, celle de savoir composer avec ces équipes moins inspirantes. Denis a parlé de la « dentelle » qui devient un peu trop tentante quand on croit l’adversaire vulnérable. Autant de leçons à tirer de cet aller-retour contre les Sabres, surtout pour les plus jeunes joueurs de l’organisation.

Bref, il n’y a pas lieu de paniquer, selon ces gens qui « en ont vu d’autres ». Mais tous sont d’accord pour dire que dès lundi, on pourra mieux mesurer ce dont le Canadien est capable et en prenant place dans l’avion menant à Denver, dimanche, il y avait un facteur de motivation supplémentaire à mettre dans les valises. Le Canadien a concédé le premier rang au classement général de la Ligue, se retrouvant notamment derrière son rival immédiat, le Lightning de Tampa Bay et… les Islanders de New York!

« Jusqu’ici, les joueurs du Canadien ne regardaient que derrière eux. Là, ils doivent regarder devant. Parfois, c’est le genre de situation souhaitable pour un entraîneur qui veut voir ses joueurs aller au bout de leurs capacités », de dire Jacques Demers, en relatant ainsi une autre leçon à tirer de cette dure fin de semaine.

Gallagher gagne encore

L’annonce d’une prolongation de contrat de six ans pour Brendan Gallagher représente une autre étape remarquable dans sa carrière. Le jeune joueur de 22 ans a littéralement défié les probabilités depuis les premiers jalons de son parcours chez les juniors et il continue de le faire à un rythme soutenu dans la Ligue nationale.

Après avoir fait hésiter la direction de l’équipe jusqu’à la toute fin du camp d’entraînement de 2011, qui a choisi de le retourner à Vancouver malgré son rendement et les doléances des amateurs, Gallagher a imposé sa présence avec le grand club dès ses premiers coups de patin chez les professionnels, au point de devenir, dès le début de la courte saison en janvier 2013, un atout important dans le plan de match de Michel Therrien. On connaît la suite.

Gallagher récidive donc avec un autre exploit : celui de faire déroger la haute direction de son principe du « contrat de transition » pour un aussi jeune joueur. Marc Bergevin a conclu qu’il y avait suffisamment d’assurance pour lui consentir ce pacte à long terme. Autrement dit, on sait ce qu’il peut faire, soir après soir, sans pour autant en attendre davantage au cours des prochaines années sur le plan des statistiques. Dans le clan du joueur, on sait aussi probablement que l’offre de l’équipe se situe dans la très bonne moyenne des salaires qui seront offerts à ce genre d’athlètes au cours de ce segment. C’est gagnant-gagnant, donc, pour les deux.

Il sera maintenant intéressant de voir comment iront les choses dans le cas d’Alex Galchenuyk. À la base, son cas est bien différent de celui de Gallagher. Galchenyuk est un joyau qui reste encore à polir et tout indique qu’il deviendra une grande vedette dans la LNH. Sa plage de développement est cependant encore assez grande, ce qui pourrait inciter Marc Bergevin à proposer une forme de transition comme ce fut le cas pour P.K. Subban. Resterait alors à voir comment Galchenyuk et ses conseillers réagiraient en pareille éventualité.