BROSSARD – « C’est définitivement plus difficile d’être un partisan qu’un joueur ». Carey Price en est arrivé à cette conclusion en assistant, de manière impuissante, aux déboires de son équipe.

À la suite d’une saison qui lui a permis de récolter tous les honneurs individuels imaginables à sa position, Price a vécu l’autre côté de la médaille en étant relégué à un rôle de spectateur d’une formation en perdition.

« Je peux définitivement comprendre à quel point ça peut être frustrant pour les partisans et de ne pouvoir rien faire. C’est clairement plus frustrant à regarder de l’extérieur. Évidemment, les choses n’ont pas tourné en notre faveur, mais ça arrive parfois dans le monde du sport », a reconnu Price.

Le gardien du Tricolore a, sans surprise, épargné ses coéquipiers quand son analyse des déboires du club a été sollicitée.

« Ce n’est pas un secret pour personne qu’on ne marquait pas assez de buts, c’est un élément essentiel pour obtenir du succès dans la LNH. Regardez les Capitals, ils marquent beaucoup de buts et ils dominent la LNH », a d’abord identifié le gardien de premier plan.

« On a aussi manqué un peu de synchronisme dans plusieurs matchs, on ne jouait pas au sommet de nos capacités, les choses ne cliquaient pas suffisamment. On avait commencé la saison avec tant de brio, mais la compétition est forte dans cette ligue et on n’a pas trouvé assez souvent la façon de gagner », a poursuivi celui qui a été limité à 12 matchs en 2015-16.

Outre ces failles, il est devenu apparent au fil de la saison que le Canadien a cruellement manqué de leadership pour redresser la barre.

À ce sujet, Price a toujours exercé une influence positive sur les troupes et il est venu parler à ses coéquipiers à quelques occasions depuis sa plus récente blessure, mais ce n’est quand même pas sa qualité première !

« Je l’ai fait quelques fois, mais je n’ai jamais été du style à faire de vibrants discours de motivation. Ce n’est pas vraiment ma force, je suis plus du style à donner l’exemple. Je suis allé leur parler à quelques occasions, mais c’est difficile de faire ça. Je trouve que ma présence est plus utile sur la glace que dans le vestiaire », a proposé le numéro 31.

En son absence, Mike Condon est passé de son nouvel auxiliaire, à gardien numéro un de l’équipe. Puisque c’est survenu à sa saison recrue, il a inévitablement connu des hauts et des bas, mais Price a tenu à vanter sa contribution.

« Il joue très bien. Il a, sans aucun doute, été placé dans une position très difficile pour un gardien recrue. Je dois lui lever mon chapeau pour avoir tenu le fort assez souvent. C’est un travailleur infatigable et ça rapporte », a souligné celui qui pourra l’aider à poursuivre son cheminement.

Cette saison à oublier pour Price est venue relancer le débat selon lequel le rendement du Canadien repose uniquement sur ses prestations. Le directeur général Marc Bergevin n’a pas eu le choix d’admettre que la perte de Price constitue la raison majeure des ennuis du Tricolore.

Compétiteur dans l’âme, Price n’a pas caché qu’il apprécie le fait de constituer une pièce majeure du groupe. Questionné sur les propos de Bergevin, Price a utilisé cette carte.

« Je pense que ça fait partie de l’équation, j’aime penser que je contribue de manière importante au succès de l’équipe depuis quelques années. Je sens que ma présence est plus remarquée sur la patinoire et je perçois aussi que les gars sont confiants quand je suis présent. Je crois que c’est un morceau du casse-tête », a-t-il humblement ciblé.

Sans véritable gardien numéro un, l’entraîneur Michel Therrien s’est retrouvé dans une position plus que délicate. Son DG est finalement venu assurer qu’il ne le sacrifierait pas en 2015-16 et Price a réagi à cette annonce.

« Notre entraîneur a gardé une très belle attitude dans toute cette aventure, il a été d’un grand support envers nous. Il n’est pas dans une position facile, il est humain lui aussi et il a essuyé plusieurs critiques durant cette période et il s’est très bien comporté », a fait remarquer Price avec justesse.

Oui à la Coupe du monde, non aux Championnats du monde

Price a rencontré les médias jeudi pour commenter sa nomination sur l’équipe canadienne en vue de la Coupe du monde de hockey qui prendra son envol en septembre à Toronto.

Avec son statut particulier, Price a été consulté durant le processus par Doug Armstrong, le directeur général de la formation.

« Doug m’a contacté il y a quelques semaines et on a réfléchi aux différentes possibilités. En fin de compte, on a décidé de l’annoncer dès maintenant », a confirmé Price faisant écho aux propos tenus par Armstrong mercredi.

« Bien sûr, je voulais être nommé sur l’équipe et c’est un honneur de représenter son pays. Ce sera un tournoi plaisant, nous avons été impliqués dans le processus avec le Canadien et Hockey Canada. C’est bien de voir que nous sommes tous sur la même longueur d’onde », a ajouté Price.

Nommé en compagnie de Braden Holtby et Corey Crawford, Price partira avec une longueur d’avance en raison de sa contribution à la médaille d’or olympique à Sotchi. Par contre, Holtby entend rivaliser avec lui pour le poste de numéro un.

« C’est une bonne chose à avoir (une compétition) parce qu’on veut gagner peu importe le gardien qui sera devant le filet. Évidemment, je veux jouer, mais je veux gagner. Nous misons sur trois bons gardiens », a admis Price en classant Holtby comme le meilleur gardien de la planète en s’excluant de l’équation.

Pour le moment, Price s’avère l’unique représentant du CH au sein de l’équipe canadienne. Toutefois, P.K. Subban pourrait s’y tailler un place et Price en serait ravi.  

« Ce n’est pas la formation finale qui a été annoncée. Les quatre défenseurs choisis sont des piliers, on ne peut rien leur enlever. P.K. est un défenseur élite et il a encore une chance de mériter son poste », a évalué son coéquipier de longue date.

Si Price est emballé de participer à la Coupe du monde de hockey, il a déjà fait une croix sur les Championnats du monde pour une raison bien évidente.

« En fait, je vais devenir un père donc ça devrait devenir la priorité. Le 29 avril est la date prévue de la naissance de mon premier enfant alors je ne sais pas si ma femme me laissera y aller », a-t-il commenté en riant.

« C’est définitivement une expérience que je veux vivre de près et m’impliquer dans celle-ci », a conclu Price avec reconnaissance dans la voix.