BROSSARD – Il est difficile, voire presque impossible, d’isoler les principaux responsables du début de saison canon que connaît le Canadien, qui était de retour à la maison mardi après avoir conclu sur une note parfaite une lourde séquence sur les patinoires adverses.

Invaincu après quatre matchs pour la première fois depuis la saison 1977-78, le Tricolore profite présentement de la contribution de tous ses éléments. À l’attaque, seulement trois joueurs attendent toujours de s’inscrire à la feuille de pointage. Chacun des trois premiers trios a fourni au moins un but gagnant et la brigade défensive a contribué avec une production globale de dix points.

Défensivement, l’équipe n’a alloué que six buts en quatre sorties. Carey Price a repris où il avait laissé avant d’aller faire une razzia sur la cérémonie de remise des trophées de la Ligue nationale. Il a commencé l’année avec une performance de 36 arrêts à Toronto et ajouté quelques arrêts spectaculaires à sa collection, notamment devant David Pastrnak des Bruins et Sidney Crosby des Penguins. Son nouvel adjoint, Mike Condon, a déjà quant à lui fait sa part en empochant sa première victoire dans la LNH.

Devant cette démonstration probante de la profondeur de son club, Michel Therrien est un entraîneur comblé.

« C’est très important, à nos yeux, que les joueurs comprennent leur rôle, l’apprécient et en soutirent beaucoup de fierté. C’est dans cette situation qu’il est possible de bâtir un bon esprit d’équipe », croit celui qui fait aujourd’hui l’objet d'une chronique élogieuse du collègue François Gagnon.

« Le concept d’équipe, ça fait longtemps qu’on y travaille, ajoute Therrien. Ce n’est rien de nouveau, on a connu des bonnes saisons dans le passé. J’y ai toujours cru. C’est en équipe qu’on va connaître du succès. »

Max Pacioretty aurait de bonnes raisons de se bomber le torse. Malgré une préparation estivale ralentie par une blessure à un genou et la nouvelle pression associée à son nouveau rôle de capitaine, le franc-tireur est sorti des blocs de départ avec ferveur. Il a déjà quatre buts et six points au compteur, des sommets chez le Canadien.

Mais n’essayez même pas de lui soutirer un commentaire sur ses accomplissements personnels.

« J’adore voir tout le monde mettre l’épaule à la roue et notre profondeur être mise en valeur. On a seulement joué quatre matchs, mais je crois qu’on a démontré que chacun possède un rôle important au sein de l’équipe et prend du plaisir à relever le défi qui lui est proposé. Ce n’est pas négligeable. Tout le monde, et avec raison, se sent important dans les succès de l’équipe », apprécie Pacioretty.

« Parfois, une équipe compte sur quelques gars qui ont l’impression de mériter un meilleur sort ou qui souhaiteraient obtenir différentes opportunités. Je sais que la saison est jeune, mais j’ai sincèrement l’impression que tout le monde est heureux de ce qui lui est demandé présentement, ajoute le numéro 67. On a amorcé chaque match avec une mission qui nous est propre et notre but et de la remplir pour le bien de l’équipe. »

Des défenseurs plus impliqués

Pacioretty a été particulièrement élogieux envers le groupe de défenseurs qui, a-t-il pris soin de souligner, joue un rôle élargi dans l’exécution des stratégies offensives cette saison.

« On a beaucoup plus de plaisir en zone offensive. Nos défenseurs font circuler la rondelle avec beaucoup d’efficacité et possèdent tous un bon coup de patin, alors ils appuient l’attaque, sont plus impliqués. Ça nous facilite grandement la tâche. »

Therrien a expliqué qu’une implication accrue des arrières dans l’ébauche de son plan de match offensif était sur sa table à dessin depuis plus d’un an et que le projet était aujourd’hui plus près de sa maturité.

« Ça peut parfois prendre du temps avant que certaines directives deviennent des réflexes pour tous les joueurs. [...] Chaque année, on essaie d’amener quelque chose de nouveau pour garder les joueurs sur le qui-vive. Comme entraîneur, c’est le défi qu’on se donne et nos joueurs ont été très réceptifs. »

Pour Pacioretty, la présence de Jeff Petry donne une toute autre dimension à la brigade défensive montréalaise.

« Il change complètement le visage de notre ligne arrière. Il est fiable en défense, mais patine comme le vent et peut contribuer offensivement. Il a changé la dynamique de notre noyau défensif. Avec lui, nous pouvons compter sur trois duos menaçants en attaque et solides dans notre zone. »

Pas de changement contre les Rangers

Seulement huit joueurs ont décidé de profiter d’un entraînement optionnel léger pour chausser les patins à la veille de la grande rentrée montréalaise de l’équipe contre les Rangers de New York.

Jarred Tinordi, Greg Pateryn et Paul Byron, qui attendent toujours de disputer leur premier match de la saison, étaient accompagnés de Nathan Beaulieu, David Desharnais, Brian Flynn, Devante Smith-Pelly et du gardien Mike Condon.

Therrien a confirmé qu’il n’apportera aucune modification à la formation qui l’a si bien servi sur la route pour les débuts de son équipe à domicile.

Le Canadien est l’une des six équipes toujours invaincues dans la Ligue nationale, mais son entraîneur est conscient qu’il n’existe aucune circonstance où il est possible de tenir quoi que ce soit pour acquis.

« On a un bon début, mais il faut rester très humble et comprendre que chaque match est important, a prévenu le coach. On doit rester concentré sur le présent et s’assurer que les joueurs continuent à travailler dans la structure qui a été mise en place. C’est comme ça qu’on va avoir du succès. »

Les Rangers, qui ont remporté trois de leurs quatre premiers matchs, montrent une fiche parfaite en deux sorties sur la route.

« Lors de notre dernier match, nous avions un paquet de raisons de succomber à un relâchement, note Pacioretty. Tout allait comme sur des roulettes, il s’agissait du dernier match de notre voyage, on s’apprêtait à affronter un club rempli de vedettes... Mais on a relevé le défi avec brio. Il faudra faire la même chose demain et trouver un moyen de reproduire nos succès devant nos partisans. »