Malgré les nouveaux venus, les blessures et les rappels, il n’y a aucune chance que la chimie et la stabilité de la défensive du Canadien soient affectées. Montréal possède encore une excellente défensive et les cinq buts accordés aux Sénateurs ne représentent pas le véritable visage de cette facette du jeu pour le Canadien.

Depuis le début de la saison, on dit que l’identité et le plan de match du Canadien c’est le travail d’équipe. Tout le monde a embarqué dans ce plan de match et ça a fonctionné. Depuis la date limite des transactions, les joueurs ont semblé avoir ralenti le tempo, mais Montréal n’est pas une équipe qui peut se permettre de ralentir.

Tout le monde doit être d’accord avec la stratégie d’équipe et surtout l'appliquer. Les quatre trios, les six défenseurs et Carey Price doivent tous travailler dans le même sens et ces temps-ci ce n’est pas le cas.

C’est un peu comme les Predators de Nashville qui connaissent une période plus difficile en ce moment, eux qui ont perdu sept de leurs huit derniers matchs. Ce que j’en retiens, c’est que ce n’est pas le temps de paniquer, même tout le contraire. Je pense que cette séquence plus difficile arrive à une très bonne période de l’année. Ça te fait réaliser que tu n'es pas invincible et qu'il faut suivre le plan de match à l'approche des séries.

En 1993, lors de la dernière conquête de la Coupe Stanley du Canadien, la fin de saison avait été assez difficile et on sait tous comment ça s’est terminé. Personnellement, j’aime mieux que ça arrive là que lors des séries éliminatoires.

La baisse de régime en ce moment, ça permet à Michel Therrien de prouver aux gars que le succès est venu grâce à l’effort et au travail acharné, donc le plan de match de l’équipe. Ça donne raison à l’entraîneur juste avant le moment le plus important de l’année.

Les joueurs eux-mêmes avouent qu’il y a un relâchement. Un des leaders de l’équipe, Max Pacioretty, a affirmé que l’effort n’était pas au rendez-vous dernièrement. Ce n’est pas inquiétant, mais plutôt normal d’entendre des déclarations comme ça de la part des joueurs. Ils sont les premiers à devoir le réaliser.

Le vrai problème du CH

Le Canadien a tout de même un aspect de son jeu qu’il doit absolument améliorer d’ici la fin de la saison, son attaque.

Je parle de la production offensive et non du travail des attaquants. Si le Canadien désire marquer plus de buts, ça va devoir passer par la contribution des défenseurs. Lorsque tu es un attaquant et que ton équipe n’arrive pas à marquer de but, tu veux que tes défenseurs t’aident à débloquer.

Le meilleur exemple, c’est Erik Karlsson lors du match de jeudi face au Canadien. Son équipe tirait de l’arrière 2-0. Il s’est porté à l’attaque, il a marqué deux buts et a permis à son équipe de l’emporter. Le Canadien a le talent pour y arriver avec Subban, Markov et Petry. Même si Beaulieu ne joue pas du gros hockey ces temps-ci, il a également le potentiel pour contribuer offensivement.

Les échos de l'entraînement du CH

Michel Therrien a un beau problème avec neuf défenseurs en santé, au sein de sa formation. Ça lui permet de faire des changements si certains de ses effectifs ne sont pas en mesure de contribuer et de créer une certaine rivalité à l’interne.

Le rappel de Greg Pateryn permet également aux personnels d’entraîneurs de l’évaluer pour connaître sa vraie valeur. J’espère qu’il va laisser une bonne impression, car advenant des blessures en séries, la solution serait simple. C’est évident que Michel Therrien veut aussi mettre de la pression sur certains défenseurs en leur montrant que d’autres joueurs derrière eux sont prêts à prendre la relève.

On ne se cachera toutefois pas que les attaquants ont également leur grande part de responsabilité dans le problème de production offensive. Pierre-Alexandre Parenteau est à Montréal pour faire des points. Michel lui a donné une chance en le replaçant dans l’alignement et en conservant tous les trios intacts en vue du prochain match.

Maintenant, la balle est dans son camp. C’est lui qui va permettre à Michel de prendre une décision sur son utilisation. S’il n’inscrit pas de point et qu’il n’arrive pas à faire la différence dans les prochains matchs, le coach devra faire des changements et il pourrait bien être celui qui va écoper.

Personnellement, ce que je demande à Parenteau c’est de travailler. Je veux qu’il bouge ses jambes, qu’il créé des occasions et les résultats vont venir. Il doit s’assurer d’être constant et qu’on se rappelle de son implication à la fin de chaque partie.

En étant jumelé à Plekanec et Galchenyuk, il a toutes les munitions pour réussir. Contre les Sénateurs ça n’a pas vraiment fonctionné, mais maintenant il doit s’assurer de retrouver son rythme.

Propos recueillis par Raphaël Bergeron-Gosselin