Alex Galchenyuk est l’un des attaquants les plus doués du Canadien de Montréal. Son lancer est puissant et rapide, son coup de patin lui permet de survoler la patinoire à toute allure et ses mains peuvent électriser à elles seules le Centre Bell.

Ce grand talent explique que tant d’amateurs du Tricolore aient été dépités par le début de saison horrible de Galchenyuk. Heureusement, l’Américain a finalement débloqué offensivement, ayant récolté 15 points à ses 18 dernières parties. Ses lacunes sont également très bien documentées : son rendement défensif et sa gestion de la rondelle.

Galchenyuk appartient au lot des joueurs pouvant faire perdre la tête aux partisans et aux entraîneurs, étant capable du meilleur et du pire. Cette situation peut être extrêmement frustrante.

La partie opposant le Tricolore aux Islanders est le meilleur exemple à cet égard. Offensivement, Galchenyuk a été époustouflant, récoltant même deux points. Il a aussi commis deux revirements en avantage numérique qui ont engendré des surnombres à la faveur de Long Island, ce qui a directement mené au filet de John Tavares. Il a terminé cette soirée de travail avec un différentiel de moins-3.

L’Américain est un talent d’exception. Il faut tout simplement vivre avec ses bons et ses moins coups.

Tableau Alex Galchenyuk

Depuis le 30 novembre, Galchenyuk a véritablement su élever son jeu d’un cran en possession de la rondelle. C’est ce qui explique sa récente récolte offensive fructueuse.

Comment comprendre ce changement drastique quant à son rendement offensif? Le numéro 27 est beaucoup plus créatif en possession de la rondelle.

En ce début de saison, Galchenyuk était prévisible. Tous étaient au fait qu’il allait pénétrer en territoire adverse avec vitesse pour décocher un tir du poignet depuis la hauteur des oreilles. Il était par conséquent assez simple de le contrer.

Dernièrement, il parvient à générer plus de chances de marquer pour son club précisément parce qu’il devient moins facile de deviner ses prochaines manœuvres. Cela fait toute la différence.

Lorsqu’il a la possession du disque, Galchenyuk n’hésite plus à faire parler son talent. Non seulement il tire plus souvent au filet depuis l’enclave, mais il déjoue plus fréquemment ses adversaires à l’aide d’une feinte savante. C’est un bon indice comme quoi il a retrouvé sa confiance.

Auparavant, Galchenyuk tentait de rejoindre un coéquipier aussitôt qu’il était mis sous pression. Plus récemment, il conserve plus longtemps la rondelle, faisant davantage confiance à ses habiletés et se séparant moins régulièrement du disque.

Le résultat est probant. L’Américain a récolté 9 passes en 18 parties depuis le 30 novembre. Lors de ses 26 parties précédentes, il ne s’était fait complice que de 6 buts. Pourtant, il complète moins de passes en zone offensive pour un même temps d’utilisation!

Galchenyuk est également davantage impliqué dans l’action, alors qu’il récupère beaucoup plus de rondelles libres.

Les seules ombres au tableau, depuis le 30 novembre, sont que son rendement est toujours aussi exécrable quant aux batailles à un contre un et qu’il commet toujours une tonne de revirements. Le CH en a d’ailleurs payé le prix au cours de sa dernière partie. Cette facette du jeu de Galchenyuk explique d’ailleurs la réticence qu’a Claude Julien à l’utiliser au centre, même si le besoin de l’équipe y est criant.

Galchenyuk peut être qualifié de « joueur à risque », un peu comme P.K. Subban. La question est à savoir si nous sommes prêts à vivre avec ses erreurs?

Pour ma part, je réponds oui sans hésitation.

Est-ce que le Canadien se porte bien?

La saison du Tricolore semble perdue d’avance et ce ne sont pas les revirements de Galchenyuk qui vont tout bousculer. Sa gestion de la rondelle n’a jamais été optimale et elle risque franchement de ne jamais l’être.

Malgré tout, je crois fermement que Galchenyuk doit faire partie du plan à long terme en raison de son immense talent offensif. C’est le talent brut qui permet de remporter des championnats et ça ne s’enseigne pas. Si Galchenyuk s’exprime avec créativité en zone offensive et bourdonne en possession du disque, il est utile au Canadien. C’est ce qu’il fait présentement et c’est pourquoi il faut accepter ses erreurs.

À Montréal, les moindres faits et gestes des hockeyeurs sont scrutés à la loupe. Les partisans ont soif de victoires et rares sont les joueurs qui font l’unanimité. Il serait trop facile de tomber sur la tomate de Galchenyuk, régalons-nous plutôt du spectacle qu’il nous offre dernièrement.