Les joueurs sont heureux d'être ensemble. Ça se voit et c'est pour cette raison qu'il y a une excellente synergie et un excellent esprit d'équipe qui règne chez le Canadien.

Il y a quelques jours, le gardien Carey Price a déclaré qu'il n'avait jamais autant ri et eu autant de plaisir depuis le début de la saison. C'est un signe qui ne ment pas. Il y a un mot qui revient autour du club et c'est le mot "résilience". Il est arrivé plusieurs fois en cette première moitié de saison que l'équipe connaisse un mauvais début de rencontre, mais elle réussissait quand même à se relever pour en gagner beaucoup plus de rencontres qu'elle en a perdu. C'est le signe d'un club qui a du caractère.

Le Canadien a plus de points au compteur à la mi-saison qu'à pareille date l'an dernier, et ce, même si l'avantage numérique n'a pas fonctionné à plein régime. Mais à égalité numérique, le Tricolore est l'un des meilleurs clubs du circuit Bettman. Même chose en désavantage numérique. Au niveau des buts accordés, il n'y a que Nashville qui a fait mieux que le Canadien. Globalement, je pense que les partisans du Canadien doivent être très satisfaits de leur équipe.

Avec raison, on parle beaucoup du rendement de Carey Price pour expliquer les succès de l'équipe au cours de cette mi-saison. On reconnait qu'il est l'un des meilleurs gardiens de la ligue, sauf qu'il est avant tout le meilleur joueur de l'équipe et il fait simplement son travail. À Pittsburgh, Sidney Crosby et Evgeni Malkin sont les meilleurs du club et ils se comportent comme les meilleurs.

Je pense simplement que Price livre la marchandise et qu'il connaît la meilleure saison de sa carrière. Dans la fleur de l'âge, il va atteindre son apogée. Au-delà du travail du gardien, il y a eu des décisions heureuses de Michel Therrien comme celle de muter Alex Galchenyuk au centre de Brendan Gallagher et Max Pacioretty. Il y a aussi eu l'arrivée de Jiri Sekac et Nathan Beaulieu qui fait tranquillement sa place. Ce ne sont que quelques points positifs.

Il y a aussi eu certaines parts d'ombre au cours de cette première moitié de campagne. Notamment le travail à la ligne bleue de Tom Gilbert et d'Alexei Emelin. Je pense que Gilbert a nettement mieux joué lors du récent voyage de cinq parties que depuis le début de la saison. Quant à Emelin, le club en a besoin de plus de sa part sur une base régulière. Ces deux arrières doivent être plus réguliers.

Les joueurs devront en donner davantage parce qu'après la pause du match des étoiles le 25 janvier, le jeu va monter d'un cran partout dans la LNH. Si le Canadien veut être encore au sommet à la fin de la campagne, il faudra que la défensive soit encore meilleure.

Je suis convaincu que Marc Bergevin n'a pas terminé son travail pour renforcer son équipe. Si j'avais à lui passer une commande, ce serait possiblement d'ajouter un défenseur et un ailier de puissance. Si le moment opportun se présente, je pense qu'il va bouger.

Un plateau pour David Desharnais

Si tout se passe bien, David Desharnais disputera bientôt son 300e match en carrière dans la LNH. (Au moment d'écrire ces lignes, il en totalise 297.) À mes yeux, il est un vrai professionnel. Il n'est pas responsable du fait qu'il a été le premier centre du Canadien alors qu'il aurait dû être deuxième ou troisième. En cours de saison, son entraîneur a décidé de le muter à l'aile et David a accepté la situation comme un vrai professionnel. Au début, ça pouvait le chicoter, mais il sait qu'il a un travail à faire et il s'applique à le faire. Qu'il soit à l'aile ou non, ça ne dérange rien en zone offensive.

Le seul endroit où David a parfois des ennuis, c'est le long de la rampe, mais c'est une question d'adaptation et d'expérience. Je crois que tout va rentrer dans l'ordre, mais offensivement, on n'a rien à lui reprocher, car il se présente à chaque match.

David est un guerrier. Il aurait pu jeter l'éponge sur une carrière dans la LNH depuis longtemps, mais il a choisi de se battre. Il s'est retrouvé dans la EHCL avant d'atteindre la LAH et plus tard, la LNH. Il doit recevoir le crédit qui lui revient. Je suis persuadé qu'il est agréable à diriger parce qu'il est toujours de bonne humeur.

Bien des équipes lèvent le nez sur les joueurs de petite taille. Comme David, Tyler Johnson à Tampa a un petit gabarit et je dis qu'il y a toujours de la place pour les bons joueurs qu'importe leur taille.

Parenteau est correct

Pierre-Alexandre Parenteau a donné quelques points au classement au Canadien grâce à ses quatre buts en tirs de barrage. Juste pour cette statistique, il faut se réjouir de son travail depuis son arrivée.

Il faut se satisfaire de sa production. Il est arrivé à Montréal dans un échange impliquant deux joueurs malheureux et il ne faut pas nécessairement s'attendre à plus de lui cette saison. Actuellement, il est à l'écart du jeu, mais il a amassé 15 points, dont six buts, alors que Daniel Brière a marqué huit buts et récolté trois aides.

Parenteau pourrait avoir plus de buts à sa fiche, mais dans l'ensemble, il a été correct.

*propos recueillis par Robert Latendresse