La seule bonne nouvelle associée au Canadien en ce moment est qu’il ne peut pas perdre d’ici samedi prochain.

Remarquez qu’il ne pourra pas gagner non plus puisqu’il se réveille en congé pour la semaine. Mais de la façon dont les choses vont, ou ne vont pas, pour le Canadien en ce moment, la pause tombe bien. 

Cette pause ne sera toutefois pas reposante. Surtout pour l’entraîneur-chef Michel Therrien qui fait l’objet de critiques acerbes et d’appels répétés à son congédiement en raison des insuccès en cascade de son équipe. 

Elle ne sera pas plus reposante pour le grand patron Marc Bergevin qui devra se poser des questions importantes au cours des prochains jours. Non seulement doit-il jongler avec les joueurs qu’il a sous la main et ceux qu’il aimerait ajouter à sa formation, mais il doit aussi se poser des questions quant au statut de son entraîneur-chef.

Michel Therrien n’est certainement pas le seul responsable des nombreux ennuis qui minent le Canadien en ce moment.

Mais! 

Malgré le retour en santé de tous ses joueurs au fil des derniers jours, Michel Therrien n’affiche qu’une victoire à ses sept derniers matchs (1-5-1). 

Son équipe ne lui a offert que 10 buts. Déjà que 10 buts en sept matchs sont loin de mousser les chances de victoires, six de ces 10 buts sont venus du premier trio, trois de défenseurs et un, un seul, est venu de la lame du bâton d’un des neuf joueurs évoluant au sein des 2e, 3e et 4e trios. Des trios qui font l’objet d’une multitude de permutations alors qu’il semble ardu de trouver des combinaisons susceptibles d’offrir des résultats.

L’attaque massive est au neutre.

Les structures défensives cassent dès qu’elles sont le moindrement mises à l’épreuve par des adversaires qui n’ont même plus à forcer pour déstabiliser le Tricolore qui est étourdi – et non étourdissant – sur la glace. Et que dire de Carey Price qui n’est pas l’ombre du gardien qu’il doit être pour faire du Canadien un club gagnant.

D’où les critiques et les appels au congédiement du coach.

Therrien en danger?

Michel Therrien doit-il être congédié illico par Marc Bergevin comme le réclament des milliers de partisans échaudés afin de donner un élan ô combien nécessaire pour relancer le Canadien après son congé de quatre jours?

Les relances des Bruins qui viennent de signer trois gains consécutifs depuis le remplacement de Claude Julien par Bruce Cassidy, des Islanders qui affichent huit victoires (8-2-2) en 12 matchs depuis l’entrée en scène de Doug Weight derrière le banc, et des Blues de St.Louis qui viennent de signer cinq victoires en six matchs (5-1-0) sous les ordres de Mike Yeo incitent ceux, et ils sont nombreux, qui ont perdu confiance en Michel Therrien à réclamer une telle relance de la part de l’état-major du Canadien.

La disponibilité d’un entraîneur-chef de la trempe de Claude Julien mousse l’impatience des partisans.

Moussera-t-elle celle du directeur général Marc Bergevin? 

C’est la grande question.

Bergevin a des relations étroites avec Therrien. Il a confiance en lui. Il est même son complice.

Tout ça est bien beau.

Mais Bergevin doit aller au-delà cette complicité et cette confiance. Il doit regarder son équipe, ses joueurs, ses leaders surtout et se demander s’ils répondent encore aux directives de leur coach. Ce qui ne semble pas évident quand on regarde le Canadien jouer comme il joue depuis maintenant trop longtemps.

Si la réponse de Bergevin est oui : Therrien sera derrière le banc samedi prochain au Centre Bell alors que le Canadien reprendra ses activités face aux Jets de Winnipeg qui feront escale à Montréal en après-midi samedi. 

En passant, trois équipes seulement (Arizona, Pittsburgh et Toronto) sur les 11 qui ont profité d’un congé d’une semaine jusqu’ici cette saison ont signé des victoires (3-7-1) lors de la reprise des activités.

Mais si le Canadien reprend là où il a laissé, si en plus il continue sa glissade qui commence à être inquiétante il faut l’admettre, Bergevin aura besoin de plus qu’une ou deux transactions pour relancer son club et un changement derrière le banc pourrait être nécessaire.

On verra. 

Mais Bergevin doit y penser. Parce qu’en ce moment, son club ne va nulle part. En fait oui, il va tout droit vers le pétrin au lieu de consolider sa place tout en haut de la division la plus faible de la LNH.

Un petit club de ,500

Haché finement par les Bruins qui les ont blanchis 4-0, dimanche soir, à Boston, le Canadien n’a rien à voir avec l’équipe qui a signé 13 victoires (13-1-1) lors de ses 15 premiers matchs de la saison. 

Depuis ce début de saison canon, le Canadien affiche un dossier très ordinaire (18-18-7) à ses 43 dernières parties. Eh oui! Depuis le 13 novembre dernier, le Canadien est un bon petit club de ,500. 

Rien de plus.

En fait, il n’est pas même un bon petit club de ,500 quand il joue aussi mal qu’il ne l’a fait dimanche à Boston. Car oui, le Canadien a très mal joué à Boston dimanche. Et vous savez quoi? Le Canadien a disputé pas mal plus de mauvais que de bons matchs comme en témoignent ses six défaites (1-5-1) à ses sept dernières parties.

Le Canadien a enfilé des victoires consécutives (trois) les 3, 4 et 7 janvier dernier. Depuis, non seulement n’a-t-il pas signé deux gains de suite, mais il n’a gagné que six fois (6-10-1-1) à ses 18 dernières rencontres.

De quoi miner la confiance des plus ardents partisans. De quoi mousser leur impatience également.

Price doit se réveiller

De tous les joueurs qui ont l’avenir de Michel Therrien entre leurs mains, Carey Price est celui qui aura le plus d’impact sur l’avenir à court terme de son coach derrière le banc.

Si Price se contente d’être à l’image de reste de l’équipe, donc d’être ordinaire devant son but, Michel Therrien pourrait ne pas terminer la saison.

Avec ses quatre buts accordés dimanche à Boston, Price a alloué trois buts et plus dans 11 de ses 15 dernières parties. Lors de ces 11 matchs, il a généreusement accordé 43 buts pour une moyenne de 3,99. C’est trop. C’est énorme.

Pis encore, on ne sent pas le gardien confiant devant son but. D’intimidant, Price semble intimidé.

Bon, c’est peut-être exagéré.

Mais ce qui est clair, c’est que Price n’est plus la grande force apaisante devant le filet du Canadien. Il est un joueur parmi les autres. Et en ce moment, tous ces joueurs – à l’exception des membres du premier trio – sont loin d’attiser la confiance. De fait, ils attisent bien plus l’inquiétude qu’autre chose.

Après ses 20 premiers départs, Carey Price affichait un dossier de 16 victoires (16-3-1) et trois revers seulement en temps réglementaire. Il affichait une moyenne de 1,79 but accordé par rencontre et aussi, et surtout, une efficacité de 94 %.

À ses 23 derniers départs, Price s’est contenté de huit victoires. Dimanche à Boston, il a encaissé une 11e défaite en temps réglementaire (8-11-4). Pis encore, sa moyenne de buts alloués s’élève à 3,06 par match et son efficacité à seulement 89,7 %.

Je veux bien croire que ses coéquipiers, autant en attaque qu’en défensive, sont loin de l’aider, mais à titre de meilleur gardien au monde, il se doit d’être bien meilleur qu’il ne l’a été lors de ses 23 derniers matchs.

Et la fatigue n’explique pas tout. Surtout que plusieurs des meilleurs gardiens de la LNH sont plus occupés devant leur filet que Price ne l’a été cette saison devant celui du Canadien. 

Si le congé qui commence ne sera certainement pas reposant pour Michel Therrien et ses adjoints pas plus qu’il ne le sera pour Marc Bergevin et les membres de sa garde rapprochée, les partisans doivent souhaiter qu’il sera salutaire pour Price et le reste de l’équipe.

Sinon la glissade amorcée au début janvier et qui s’est poursuivie dimanche à Boston se prolongera encore et soudainement la question ne sera plus si le Canadien ira loin en séries, mais bien si le Canadien sera des prochaines séries.

Impensable vous croyez?

C’est ce que je me disais en novembre, en décembre et même en janvier.

Mais maintenant?

Il me semble toujours improbable que le Canadien puisse rater les séries le printemps prochain. Mais ce n’est plus complètement impensable. 

D’où l’urgence de profiter des prochains jours pour bien réfléchir, pour bien analyser et pour prendre les décisions qui s’imposent : que ce soit en marge des changements qui doivent être apportés au sein d’effectifs qui s’essoufflent alors que plusieurs joueurs retombent dans les paramètres qui sont plus normaux que leurs performances des premiers mois de la saison, ou derrière le banc.

Quand je vous dis que le congé ne sera pas reposant…