BROSSARD, Québec – Philippe Gadoury s’attendait à jouer NCAA, pas à compléter Jonathan Drouin ou marquer 32 buts en à peine 35 rencontres... Encore moins à participer au camp de perfectionnement du Canadien.

C’est pourtant l'heureux détour dans lequel l’attaquant québécois se retrouve cette semaine, alors qu’il figure au nombre des 21 joueurs invités par le Tricolore.

« À pareille date l’an dernier, je m’entraînais en vue de ma saison dans la CCHL », révèle-t-il.

Son intention était alors claire.

« Comme la plupart des autres joueurs choisissant de jouer dans cette la Ligue, je voulais me faire voir par les universités américaines », note Gadoury au sujet de la Ligue centrale de hockey junior A (CCHL), un circuit dont le niveau de jeu s’apparente à celui du Junior AAA au Québec.

En amassant 26 buts et 30 mentions d’aide en 42 rencontres avec les Raiders de Nepean, Gadoury n’a pas tardé à mettre son plan à exécution. Si bien que les Huskies de l’Université Northeastern, située à Boston, étaient prêts à l’enrôler et lui offrir le cadeau tant convoité.

« Je crois que c’est vraiment au début de l’année à Ottawa que je me suis vraiment développé. Ça m’a ouvert les portes de la NCAA. »

Des portes qui se sont vite refermées.

« Ce n’est que lorsque mes papiers sont arrivés au centre d’éligibilité qu’on m’a annoncé que je ne me qualifiais pas parce que je n’avais pas fait deux ans de Cégep », se désole encore Gadoury.

« J’ai joué une saison dans un prep school (école préparatoire) et une autre au Cégep. Tout le monde pensait que c’était suffisant, même que certaines universités m’ont dit que c’était le parcours à privilégier », raconte-t-il.

En pleine saison, Gadoury se voyait donc dans la l’obligation d’emprunter une autre route qu’il avait d’abord choisi d’éviter.

« C’est sûr qu’à l’époque, j’ai songé à jouer dans la LHJMQ, mais pour mes parents et moi, les études sont vraiment importantes et on jugeait que la CCHL était ma meilleure option. »

Jonathan Drouin et Philippe GadouryChimie instantanée

Au début du mois de janvier, Gadoury s’est donc joint aux champions en titre de la Coupe Memorial, les Mooseheads de Halifax, à titre de joueur autonome.

« J’ai joué mon premier match le 10 janvier et aussitôt, ils m’ont jumelé à Jonathan Drouin sur le premier trio. Ç’a cliqué tout de suite et notre productivité est demeurée assez élevée pour que notre entraîneur ne sous sépare pas. »

C’est ainsi que Gadoury a complété le calendrier régulier avec 20 buts et six passes en 19 rencontres. Puis, en séries éliminatoires, il a gardé le cap en récoltant 12 buts et 13 mentions d’aide en 16 matchs.

De quoi capter l’attention des recruteurs du Canadien, et ce, même si Drouin a sans doute eu son mot à dire dans cet impressionnant rendement.

« C’est sûr que ça aide de jouer avec un gars comme ça, mais je pense que je mérite cette invitation (du Canadien) », assure-t-il.

Et ce n’est pas son coéquipier Zachary Fucale qui le contredira.

 « Il est arrivé sur le tard à Halifax, mais il a vraiment saisi sa chance. Il a eu toute une fin de saison avec nous. Il nous a grandement aidés, en comptant près de 30 buts en autant de matchs », rappelle le jeune gardien, qui participe lui aussi au camp de perfectionnement du Canadien.

Comme il l’a fait en aussi peu de temps à Halifax, Gadoury compte donc profiter d’une autre opportunité fortuite qui s’offre à lui.

« Je suis arrivé ici avec l’intention de leur prouver que j’ai ce qu’il faut pour jouer à un plus haut niveau. »

« Si on invite autant de joueurs à notre camp, dont plusieurs de la LHMQ, c’est d’abord pour jeter un premier coup d’œil sur ceux qu’on pourrait décider de suivre de plus près la saison prochaine », fait remarquer le directeur du développement des joueurs chez le Canadien, Martin Lapointe.

À Gadoury de l’attirer à Halifax.