MONTRÉAL – Au-delà de cette autre défaite du Canadien, le sujet des applaudissements sarcastiques de certains spectateurs envers Carey Price a retenu l’attention dans l'entourage de la formation montréalaise. 

 

C’est normal considérant l’historique délicat relié à ce type de réaction. Même les plus jeunes ont entendu parler de l’incident qui a mené au départ de Patrick Roy. D’ailleurs, Charles Hudon n’a pas craint d’y faire référence.

 

« Je me sens revivre d'anciennes saisons au Centre Bell. Je trouve ça difficile d'entendre ça, c'est un peu un manque de respect pour Carey », a jugé Hudon qui s’exprime avec franchise.

 

Nul doute, les huées sont venues affecter Hudon.

 

« Quand tu es Québécois, que tu viens d’ici, c’est difficile d’entendre ça. Oui, on traverse une passe difficile, mais les partisans étaient derrière nous contre les Panthers. Ça nous procure plus d’énergie.
 

« C’est un peu revivre l’histoire de Patrick Roy quand il était avec le Canadien. Je trouve que c’était difficile d’entendre ça personnellement », a-t-il confié.

 

Quant à Price, il n’a pas joué à l’autruche. Il a admis qu’il a entendu cette dérision, mais ce n’est pas la première fois que ça lui arrive.

 

« Oui, mais je n’ai rien à dire à ce sujet. C’est arrivé auparavant et ça va se reproduire encore », a-t-il réagi sans perdre sa maîtrise.

 

L’entraîneur Claude Julien n’a pas voulu blâmer les partisans qui ont agi de cette manière.

 

« On doit s’occuper de nos affaires. Peu importe ça vient de qui, ils ont le droit de faire ce qu’ils veulent, ils ont acheté des billets. En même temps, on sait que plusieurs des partisans vont continuer d’encourager l’équipe.

 

« Quand tu traverses des moments difficiles, ce sont des choses auxquelles il faut s’attendre. Ça ne se passe pas seulement à Montréal, ça arrive partout », a-t-il précisé.  

 

De son côté, le capitaine Max Pacioretty a prétendu qu’il n’avait pas constaté ce traitement réservé à Price.

 

« Je n’ai pas entendu ça, je n’ai pas remarqué. Désolé », a dit le numéro 67.

 

Toutefois, il considère que c’est injuste envers Price.  

 

« Price n'est pas à blamer »

« Bien sûr (que ce l'est), c’est le meilleur gardien au monde. On joue pour les partisans parce qu’ils dépensent beaucoup d’argent pour nous voir jouer et ils nous supportent. Les vrais partisans savent qu’on travaille fort présentement et que Carey fait la même chose. On l’a laissé trop souvent dans des mauvaises situations. Ce match est un exemple, on s’est mal occupé des joueurs devant lui, on ne peut pas laisser ces déviations survenir », a expliqué Pacioretty.

 

Tout de même, Price a reconnu plus tard qu’il doit s’illustrer davantage devant son filet surtout quand son équipe peine à marquer.

 

« Je dois me concentrer sur mon travail, je dois arrêter les rondelles en attendant qu’on compte des buts. On dirait bien que je ne parviens pas à faire ça présentement », a-t-il souligné.

 

Price a également été invité à commenter le fait que plusieurs partisans ont quitté l’amphithéâtre avant la conclusion de la partie.  

 

« C’est leur argent, ils peuvent faire ce qu’ils veulent. »

 

Évidemment, les joueurs et les membres de l’organisation du CH souhaitent que leurs partisans demeurent fidèles.

« Nous avons très bien joué, nous avons simplement perdu »

 

« Je sais que plusieurs de nos partisans sont déçus et qu’une autre partie va continuer de nous supporter. Au final, notre niveau de compétition n’est pas le problème. Notre équipe travaille fort et il faut espérer que la chance tourne en notre faveur », a commenté Julien.  

 

« La saison n’est pas finie, elle vient juste de commencer. C’est rough de perdre des partisans comme ça au début, le but c’est de les avoir derrière nous à chaque match », a lancé Hudon.

 

Parlant de Hudon, il n’a toujours pas trouvé le fond du filet en dix parties, mais il ne veut pas se décourager.

 

« Nous avons de bons partisans »

« Je ne veux pas y penser, je veux continuer de faire des choses simples et créer des opportunités. Tant que je n’y pense pas trop, ça va arriver à un certain point. Je dois continuer d’être agaçant, c’est mon style de jeu depuis que je suis arrivé dans les rangs professionnels », a répondu Hudon.

 

L’attaquant québécois de 23 ans a donc abondé dans le même sens que Pacioretty et Price qui ont relevé les éléments positifs de cette rencontre. À son tour, Jeff Petry s’est assuré de suivre la ligne de pensée.

 

« On essaie tous d’être positifs et on ne veut pas abandonner. Ce n’est pas une situation agréable présentement, mais il ne faut pas tomber dans le négativisme, ça ne fait qu’empirer les choses quand ça se produit », a-t-il laissé tomber.