Il y a quelques mois, plusieurs observateurs s'entendaient pour dire que le Canadien avait les éléments en place pour renouer avec le peloton de tête des formations de la Ligue nationale.

À l'issue des 41 premiers matchs, les hommes de Michel Therrien se retrouvent au cinquième rang dans l'Est grâce à une récolte de 56 points, résultat d'une fiche de 25-10-6.

J'étais un de ceux-ci. À mon avis, les ajouts de Shea Weber, Andrew Shaw et Alexander Radulov au noyau de l'équipe allaient avoir un impact immédiat sur ses performances.

Force est d'admettre qu'à la mi-saison, les changements apportés par Marc Bergevin ont provoqué une nette différence dans la manière de jouer de sa formation comparativement à l'année dernière. Même quand la liste des blessés s'est mise à s'allonger (avec les pertes d'Alex Galchenyuk, David Desharnais et Andrew Shaw, notamment) et que des doutes ont commencé à être émis quant à la capacité du groupe à performer sans plusieurs gros noms, le calibre de jeu n'a pas été affecté.

Au contraire, le Tricolore a fait la preuve qu'il possédait la profondeur nécessaire pour continuer d'engranger les points au classement. Des joueurs rappelés des rangs mineurs se sont mis à contribuer, mais c'est surtout la prise en charge par des joueurs de soutien qui illustre le mieux les succès qu'a connus la formation montréalaise ces derniers temps.

En ce sens, les noms les plus évidents sont ceux de Phillip Danault et Paul Byron. Ce dernier est d'ailleurs, à mon avis, la révélation de l'année. En plus de créer énormément de choses avec son formidable coup de patin, il récolte les points à un rythme soutenu, allant même jusqu'à se hisser au rang de quatrième pointeur de l'équipe (12 buts et 12 aides pour 24 points).

Je ne peux pas m'empêcher d'établir un lien avec la gaffe qu'avaient commis les Flames de Calgary il y a presque 17 ans en échangeant un autre ailier de petite stature, un certain Martin St. Louis, au Lightning de Tampa Bay. Loin de moi l'idée de comparer les deux joueurs, mais on peut tout de même affirmer que la formation albertaine a commis une bourde dans le dossier Byron. Rappelons que son nom avait été bêtement cédé au ballottage peu avant le coup d'envoi de la saison 2015-16.

Des absences bénéfiques?

En date d'aujourd'hui, le CH attend toujours patiemment le retour dans l'alignement des Galchenyuk, Desharnais, Shaw, Andrei Markov et Greg Pateryn. Seul Brendan Gallagher mettra encore plusieurs semaines avant de reprendre l'action.

Pour certains de ces patineurs, j'ai l'impression que le congé forcé pourrait éventuellement avoir un effet bénéfique. C'est le cas pour Markov, qui à 38 ans a eu tendance ces dernières saisons à connaître un essoufflement en deuxième moitié de calendrier lorsqu'on demandait de lui qu'il disputer près de 25 minutes par match sur la surface glacée, soir après soir. Le fait d'avoir pu se reposer ces dernières semaines, sans que son absence ne se ressente plus qu'il le faut sur les performances défensives de l'équipe, pourrait faire le plus grand bien au Canadien.

La situation est semblable pour Shaw, qui depuis son entrée dans la Ligue nationale a participé aux séries éliminatoires à chaque année, alors qu'il évoluait pour les Blackhawks de Chicago. À deux reprises son club a remporté la coupe Stanley. C'est donc dire qu'il a joué beaucoup de hockey ces dernières saisons. Je crois qu'un peu de répit pourra lui permettre de revenir avec des jambes fraîches pour la deuxième moitié de saison.

C'est un peu plus inquiétant en ce qui a trait à Galchenyuk et Gallagher, mais je garde bon espoir que ces deux-là sauront revenir en force.

Price : pas le moindrement inquiet

Je suis de ceux qui ne sont pas le moindrement inquiets de voir Carey Price connaître une légère baisse de régime ces derniers temps.

À ses 10 derniers départs, il affiche un taux d'efficacité de ,902 et une moyenne de buts alloués de 2,81. Il a également alloué quatre buts lors de quatre sorties différentes.

On a beau s'être habitués à le voir dominer ses adversaires et les intimider, il demeure humain, et c'est normal de connaître ici et là des moments creux. 

En fait, une saison dans la LNH, tout comme un match d'ailleurs, est constituée d'étapes et d'obstacles. Ce qui est impératif, c'est de rehausser son jeu lorsque la situation le demande. Avec l'attitude de gagnant que possède Price, je n'ai pas l'ombre d'un doute qu'il nous réserve ses meilleurs départs pour la deuxième portion de la campagne. Je suis persuadé que c'est le moindre des soucis de Michel Therrien!

* propos recueillis par RDS.ca