MONTRÉAL – Une ville entière peut pousser un long soupir de soulagement. Après six tentatives infructueuses, le Canadien a finalement remporté un premier match de son calendrier préparatoire, vendredi.

Contre des Panthers de la Floride qui avaient fait le voyage avec un effectif plutôt bien garni, les hommes de Claude Julien ont effacé de leur fiche un zéro qui commençait à en déranger plusieurs en signant une victoire de 3-1.

Pour l’extinction de sa disette, le Canadien peut remercier le trio formé Paul Byron, Andrew Shaw et Philip Danault, qui a clairement constitué sa meilleure unité lors de cette avant-dernière soirée d’évaluation avant le début de la vraie saison. Byron a déjoué Roberto Luongo à deux reprises  tandis que Shaw a marqué dans un deuxième match consécutif.

Byron a ouvert la marque à 13:32 de la première période. Témoin d’un revirement d’Evgenii Dadonov à la ligne bleue des Panthers, le deuxième buteur du CH la saison dernière a observé ses deux compagnons faire tout le travail en route vers filet adverse puis, campé dans l’enclave, il n’a eu qu’à déposer la lame de son bâton pour faire dévier la passe de Shaw dans la lucarne.

Le rapide attaquant en a remis à mi-chemin en deuxième quand, alors que le Canadien évoluaient en désavantage numérique, il a accepté une passe d’Andreas Martinsen pour se présenter seul devant Luongo et brisé l’égalité en glissant la rondelle entre ses jambières.

Shaw a fermé les livres en tout début de troisième. Propulsé par une longue passe précise de Jordie Benn, il s’est présenté seul devant le gardien et l’a déjoué en l’attirant sur son revers. C’était la première fois que le Canadien marquait plus de deux buts dans un match depuis le début de son camp d’entraînement.

« Ça a beau n’être que la présaison, mais on savait qu’on n’avait toujours pas de victoire. De voir l’équipe batailler comme elle l’a fait ce soir, avec passion et caractère, ça fait du bien », a convenu Shaw.

« On ne se soucie pas trop des victoires et des défaites à cette période de l’année, mais ce qui était surtout inquiétant, c’était la façon dont on jouait, a relativisé Byron. Parfois, on peut perdre malgré une bonne performance et en soutirer du positif, mais je ne crois pas qu’on puisse dire qu’on a démontré beaucoup d’intensité dans nos premiers matchs du camp. Ce soir, on a su élever notre niveau d’effort et c’est la raison qui explique ce résultat. »

Une soirée solide qui n’apporte aucune garantie

Avant la rencontre, seuls les membres du trio composé de Tomas Plekanec, Charles Hudon et Artturi Lehkonen avaient accumulé assez de millage ensemble pour qu’on puisse les imaginer immuables dans les plans à courts termes de Claude Julien. Avec leur plus récente performance, on pourrait croire que Danault et ses nouveaux ailiers ont facilité les futures décisions de leur entraîneur, mais ce dernier n’était pas prêt à écrire leurs noms à l’encre indélébile dans son calepin.

« Je ne suis pas prêt à me commettre tout de suite, a prudemment fait savoir le coach. On a un autre match demain et il y a encore des décisions qu’on peut prendre d’ici jeudi. Et même si on débute la saison d’une façon, ça ne veut pas dire que ça va rester comme ça. »

ContentId(3.1245289):Canadiens : Une victoire qui sera bonne pour le moral (Hockey)
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Julien a soulevé la possibilité de ramener Alex Galchenyuk à la gauche de Danault même si les expériences impliquant le jumelage des deux jeunes joueurs n’ont pas été concluantes depuis le début du camp d’entraînement.

« Shaw est un bon ailier droit qui travaille fort et qui crée des chances de marquer. Si Alex continue de s’améliorer, c’est une possibilité et si ce n’est pas lui, on a Paul qui a fait du bon travail ce soir aussi. Comme je dis toujours, j’aime les options et le plus on en a, mieux c’est », a partagé Julien.

Vendredi, Galchenyuk avait été muté sur un troisième trio à la gauche de Peter Holland et Nikita Scherbak, deux joueurs qui devraient amorcer la saison – et possiblement en passer l’intégralité – dans la Ligue américaine. L’énigmatique numéro 27 n’a rien cassé, ne générant qu’un tir au filet en 17 présences sur la patinoire. Il a été utilisé pendant près de quinze minutes, dont 2 :41 en avantage numérique.

Mais au-delà des chiffres, Julien a dit avoir apprécié les subtils changements que Galchenyuk a su apporter à son jeu en compagnie de ses nouveaux partenaires.

« Il a été plus compétitif pour aller après les rondelles, dans ses bagarres le long des rampes. Il ne faut pas seulement en donner plus quand tu as la rondelle et on a vu un meilleur effort de sa part ce soir. Les gars de talent vont toujours ressortir si l’effort est là. Si l’effort n’est pas là, tu peux avoir autant de talent que tu veux... Mais il a travaillé plus fort ce soir et ça a aidé son jeu. »

Un premier match complet pour Lindgren

Dadonov a été le seul à inscrire les Panthers à la marque sur une séquence controversée en première période. L’attaquant russe a été crédité d’un but après avoir été poussé dans les jambes de Charlie Lindgren par le défenseur Jeff Petry.

L’officiel François St-Laurent a accordé le but après avoir longuement visionné la reprise vidéo. Ses explications n’ont toutefois pas satisfait Julien, qui l’a forcé à retourner à son écran en contestant sa décision, plaidant que Dadonov avait créé de l’obstruction sur le gardien. Mais la protestation du clan montréalais n’a rien donné.

« J’ai contesté la décision parce que je croyais que la rondelle se trouvait sous Charlie et qu’elle s’est retrouvé derrière la ligne rouge seulement après que le joueur adverse soit entré en collision avec lui, a justifié Julien. Je crois qu’il y a toujours une zone grise entourant le règlement sur l’obstruction des gardiens. Même si leur joueur avait été poussé, on croyait qu’il y avait obstruction, mais les arbitres l’ont vu autrement. »

À son premier match complet du camp d’entraînement, Lindgren a repoussé les 22 autres lancers dirigés vers lui. Il a notamment été solide en première période, se signalant coup sur coup devant Aaron Ekblad et Vincent Trocheck.

Malgré cette solide prestation, Julien a répété que le cerbère de 23 ans ne bousculerait pas la hiérarchie chez les gardiens du Canadien et qu’Al Montoya demeurait l’homme de la situation dans le rôle d’auxiliaire à Carey Price.

« Ce sont des questions dont il nous faudra discuter, mais Charlie Lindgren est le gardien qu’il est aujourd’hui parce qu’il a joué beaucoup la saison dernière, a expliqué Julien. Parfois, les jeunes gardiens ont besoin de jouer pour être bons et s’améliorer. Le luxe qu’on a cette année, c’est que notre club-école est à vingt minutes d’ici, donc on peut prendre les bonnes décisions pour les bonnes raisons. »

« Il n’y a aucun doute dans mon esprit qu’il jouera dans cette ligue. Il est assez bon pour le faire, il suffit de savoir quand il y parviendra, a poursuivi Julien. Mais certains gardiens sont à leur meilleur quand ils jouent souvent. Ce que [Montoya] doit accomplir durant une saison n’est pas facile. Un numéro 2 doit travailler fort à chaque jour tout en voyant le numéro 1 jouer la majorité des matchs. Ce n’est pas un métier facile et Charlie n’a jamais été dans cette position encore. C’est une décision délicate. »

En attendant de fournir la confirmation sur le sort de Lindgren, le Canadien a annoncé le renvoi dans les mineures de Zachary Fucale, Michael McNiven et Scherbak.

Le Tricolore clôturera son calendrier préparatoire samedi soir en recevant la visite des Sénateurs d’Ottawa. ​

« Je me sentais bien aujourd'hui »
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