Une récompense pour Gabriel Dumont
Canadiens mercredi, 28 janv. 2015. 15:58 jeudi, 12 déc. 2024. 09:46BROSSARD – Gabriel Dumont n’affichait pas le sourire qui colle généralement au visage des jeunes qui entrent dans le vestiaire du Canadien après avoir reçu l’appel du grand club, mercredi.
Peut-être qu’avec l’expérience, la fébrilité est amoindrie par le réalisme. Un séjour à Montréal n’a rien de nécessairement nouveau pour Dumont, qui a été rappelé à chacune de ses trois dernières saisons chez les professionnels. Alors peut-être a-t-il simplement l’intention d’attendre de voir où celui-là le mènera avant d’afficher sa joie.
« Je ne veux pas dire qu’on devient habitué, mais je sais à quoi m’attendre et je sais à quoi ils s’attendent de moi, a justifié l’athlète du Bas-St-Laurent quand on lui a fait remarquer qu’il n’avait pas trop l’air enjoué par la promotion qu’il venait de recevoir. Ce n’est pas la première fois qu’ils me rappellent et qu’ils me disent ce qu’ils veulent. Alors je vais me concentrer là-dessus et si j’ai la chance d’embarquer, je vais faire mon possible. »
Dumont a fait ses débuts dans la Ligue nationale en 2011-2012, deux ans après avoir été un choix de cinquième ronde du Canadien. L’organisation lui avait donné trois matchs sans signification en avril. Un an plus tard, il avait obtenu trois points en dix matchs en plus de revêtir l’uniforme pour trois rencontres éliminatoires contre les Sénateurs d’Ottawa. L’avenir semblait lui appartenir, mais on l’a à peine vue à Montréal l’année suivante.
Aujourd’hui âgé de 24 ans, Dumont dit ne pas craindre que cette chance qui se présente à lui soit sa dernière.
« Chaque fois que tu te fais rappeler, tu veux que ça soit la dernière... parce qu’on te garde en haut. Et c’est sûr que plus le temps passe, plus tu veux rester. Mais il y a des gars qui percent dans la Ligue nationale à 25, 26 ou 27 ans. Ce n’est pas stressant », assure le capitaine des Bulldogs de Hamilton.
Même s’il est en route vers sa meilleure saison offensive dans la Ligue américaine, Dumont, qui a inscrit 27 points à sa fiche en 40 matchs, a dû prendre son mal en patience alors que quatre attaquants des Bulldogs ont pris la direction de Montréal avant lui. Drayson Bowman (3 matchs), Eric Tangradi (7 matchs) et Sven Andrighetto (12 matchs) ont tous donné leurs premiers coups de patins dans l’uniforme du Canadien au cours des derniers mois. Christian Thomas, qui est toujours avec l’équipe, a joué quatre matchs depuis le début de son deuxième séjour dans la métropole.
« Ce sont tous d’excellents joueurs. Ils mettent beaucoup d’effort dans leur travail et ils méritent ce qui leur arrive, répond Dumont face à ce constat. Mais c’est sûr que tu veux toujours que ça soit toi. Même si j’avais 35 ans, j’espérerais encore que ça soit moi. Alors c’est sûr que de ce côté-là, c’est décevant. Mais avec l’expérience, j’ai compris que je n’ai pas de contrôle là-dessus et si je me mets à penser à ça, mon jeu ne va pas s’améliorer. Des fois, ça va mieux quand tu oublies que tu peux te faire rappeler. »
L’ancien des Voltigeurs de Drummondville ne croit pas avoir atteint son plein potentiel. Il dit s’être amélioré depuis son dernier passage dans la LNH et être plus prêt que jamais à laisser sa marque au niveau supérieur.
« Moi, mentalement, je suis convaincu de pouvoir jouer dans la LNH. Maintenant, il faut juste que je sois capable de le mettre en pratique. »
Et quels sont exactement les plans du Canadien pour Gabriel Dumont? Pour l’instant, on peut dire qu’il a patiné en alternance avec Manny Malhotra au sein du quatrième trio mercredi à l’entraînement et qu’il n’est pas acquis qu’il aura sa place dans la formation jeudi contre les Rangers de New York.
« Chaque fois qu’un joueur est avec nous, il y a une possibilité qu’il joue. Mais il ne fait pas oublier qu’on s’en allait sur la route avec seulement douze attaquants. Il y avait cet aspect-là à considérer aussi », a affirmé Michel Therrien.
« C’est un guerrier à Hamilton. Sylvain Lefèvbre est très satisfait de son leadership et de ses performances, alors on veut aussi le récompenser pour ses efforts. Mais s’il a une opportunité, c’est à lui de la saisir, de donner tout ce qu’il a. »