Johnny Gaudreau exposera son talent sur une autre scène
Coupe du Monde Feminine de la FIFA mercredi, 7 sept. 2016. 00:22 jeudi, 12 déc. 2024. 13:52MONTRÉAL – Au repêchage de 2011, les Flames de Calgary ont osé un pari qui n'a pas fini de rapporter. Avec leur choix de quatrième ronde, ils ont sélectionné Johnny Gaudreau, un minuscule joueur qui est loin de mesurer les cinq pieds neuf pouces affichés sur son profil.
Après avoir raffiné son arsenal et apprivoisé les pièges reliés à son physique peu imposant avec l’équipe de Boston College, Gaudreau a fait son entrée dans la LNH. À travers ses deux premières saisons dans le circuit Bettman, l’Américain de 23 ans a déjà épaté la galerie à plusieurs reprises.
À vrai dire, l’étendue de son talent est difficile à cerner tellement ses prouesses sont impressionnantes pour son gabarit. En 2015-2016, malgré les déboires des Flames, Gaudreau a trouvé le moyen d’amasser 30 buts et 48 aides (78 points) en 79 rencontres.
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Ses démonstrations lui ont permis d’être choisi parmi la sélection des joueurs de 23 ans et moins de l’équipe Amérique du Nord. En fait, sans les règlements instaurés par la Coupe du monde, il aurait probablement pu se tailler une place avec la formation américaine.
En jetant un coup d’œil aux statistiques du repêchage de 2011, Gaudreau se classe déjà au 10e rang des pointeurs de cette cuvée même s’il en a été la 104e sélection. Mieux encore, Gaudreau (143 points) domine largement ses pairs pour la moyenne de points par match puisqu’il a disputé seulement 160 rencontres jusqu’à présent comparativement à 356 pour Gabriel Landeskog (246 points) et 313 pour Ryan Nugent-Hopkins (222 points) notamment.
Loin d’être arrogant, Gaudreau ne pouvait pas tomber dans la vantardise, mardi, au terme de l’entraînement de l’équipe Amérique du Nord, au Centre Bell. Son entourage n’a pas affiché la même retenue.
« Il change le cours des matchs à lui seul. Il contrôle le rythme du jeu offensivement et il peut transformer ce qui a l’air de rien en une excellente occasion en une fraction de seconde. Il y parvient parce qu’il peut se démarquer dans des endroits tellement restreints », a exposé l’entraîneur Todd McLellan qui dirige cette formation aux aptitudes hallucinantes.
« Plusieurs joueurs comme lui auraient pu se retrouver avec leur pays au lieu de faire partie de notre formation. On est chanceux de compter sur eux », a jugé Nathan MacKinnon qui a été le premier choix du repêchage de 2013.
Champion de la coupe Stanley depuis quelques semaines, Matt Murray a l’impression de continuer de rêver en étant le gardien pour cette équipe capable d’embêter plusieurs de ses homologues.
« Évidemment, Connor McDavid se démarque. Sa vision est extraordinaire, il est beau à voir aller. Johnny a des qualités similaires avec ses mains très rapides, son sens du hockey inné et sa belle touche pour marquer. Il est si bon pour changer sa vitesse de patinage, ça le rend tellement dynamique offensivement », a décrit Murray.
En l’espace de seulement deux entraînements, Gaudreau a déjà démontré son savoir-faire sur le jeu de puissance. Ses habiletés ont fait saliver les entraîneurs et ses coéquipiers.
« Je vois beaucoup de Patrick Kane en lui, son talent est surréaliste. Je suis content d’évoluer sur le jeu de puissance avec lui. Il est excitant à regarder en plus », a noté MacKinnon.
« On essaie de placer nos joueurs dans des situations dans lesquelles ils se retrouvent durant les matchs. Mais Johnny a déjà fait un ajustement sur lequel on était supposé travailler le lendemain, il a devancé nos plans », a raconté McLellan pour illustrer son sens du hockey supérieur à la moyenne.
Certes, McLellan et ses adjoints auraient pu aboutir avec une multitude de combinaisons intéressantes pour leurs trios. En ce qui concerne les réflexions pour déterminer les joueurs qui évolueront sur l’avantage numérique, elles ont représenté un casse-tête pour les entraîneurs.
« On a revu nos plans plusieurs fois. Ce qu’on a voulu, c’est déterminer l’endroit où chaque joueur est le plus confortable sur la patinoire. Tous les joueurs ont tendance à se rendre à migrer vers un endroit où ils aiment travailler. Nos entraîneurs ont fait un excellent travail pour déterminer ça. Tu ne peux pas avoir du succès quand deux partenaires aiment travailler de la même place », a révélé McLellan.
Mais avec tout ce talent, le défi sera de décocher des tirs au lieu de refiler la rondelle à un partenaire tout aussi doué.
« C’est là que je veux voir un peu d’égoïsme, je souhaite que les gars lancent au filet. Aaron Ekblad avait eu plusieurs chances de lancer dans les exercices, mais il passait sans cesse la rondelle. Quand il a fini par tirer, un but a été marqué », a noté McLellan qui ne s’est pas gêné pour taquiner Ekblad après ce but.
Rien ne change même sans contrat
Pour revenir à Gaudreau, il demeure en attente d’un nouveau contrat. Afin de se concentrer sur le tournoi de la Coupe du monde, il n’a pas hésité à demander à son agent de ne pas le déranger avec ce dossier d’ici la fin de la compétition.
« Je ne vais pas freiner mes ardeurs pour ça, j’étais excité de faire partie de l’équipe dès le début. On verra ce qui arrive après l’événement », a fait savoir le gaucher.
Questionné sur le sujet, McLellan a assuré que cette situation ne l’inquiétait pas sur l’implication de son petit joyau.
« Je ne pense pas du tout que ça va le ralentir, je n’avais même pas pensé à cette possibilité. Quand il met l’équipement, il est probablement comme 99,9 % des joueurs, il ne pense plus aux affaires du sport », a rétorqué l’entraîneur.
Croisé dans le vestiaire du Canadien, mardi, Gaudreau a donné l’impression de vouloir jouer la carte de la discrétion. Il ne semble pas se voir comme l’un des meneurs du groupe. Les noms de McDavid, MacKinnon, Ekblad, Brandon Saad et Mark Scheifele refont surface plus souvent pour assumer ce rôle.
Comme le dit McLellan, l’effet parrain ne tardera pas à se faire sentir.
« Le groupe sera très fort quand ça comptera. Après tout, c’est une équipe remplie de futurs capitaines dans quelques années », a pointé McLellan.
En attendant, Gaudreau et les autres joueurs s’entendaient pour dire que J.T. Miller remporte déjà la palme du plus comique devant Jack Eichel.