De retour et prêt à faire feu!
Hockey mercredi, 7 déc. 2011. 19:47 mercredi, 11 déc. 2024. 19:45
Treize mois. Près de 400 jours. Quatre-vingt-dix-sept parties manquées. C'est une période de ma vie qui m'a semblé être une éternité, mais je suis enfin de retour et c'est avec plaisir que je renoue avec vous, amateurs de hockey francophones, par le biais de ma chronique sur RDS.ca!
Samedi dernier, j'ai disputé mon premier match depuis le 4 novembre 2010. Enfin! Malgré toute l'excitation qui m'envahissait, j'étais aussi très nerveux. Tellement que j'en avais presque oublié ma routine d'avant-match. Mes coéquipiers voyaient bien que j'avais de la difficulté à garder mon calme. Ils me taquinaient, essayaient de me faire oublier mon trac.
À un moment donné, Jamie Langenbrunner s'est levé, s'est approché de moi et m'a demandé si je m'apprêtais à jouer mon premier match dans la Ligue nationale. Comme une recrue, j'avais effectivement pas mal de papillons dans l'estomac. Mais tout s'est finalement bien déroulé. La meilleure chose qui ait pu arriver, c'est de marquer un but en début de match. À partir de ce moment, la pression est tombée, j'ai pu relaxer et me concentrer sur le résultat du match et rien d'autre.
Le plus stressant, c'était de savoir que je retournais dans une situation où je m'exposais de nouveau aux contacts. J'ai joué deux matchs jusqu'à maintenant et je ne peux pas dire que j'ai retrouvé tous mes instincts. Mais j'ai eu de bonnes discussions avec des amis et des coéquipiers, des gars comme Pierre-Marc Bouchard, Andy McDonald et Carlo Colaiacovo qui sont tous passés par là, et ils m'ont tous dit la même chose : ça va me prendre entre 15 et 20 matchs avant de retrouver mon aisance d'antan sans me soucier des mises en échec dont je pourrais être victime. En attendant, disons que je dois jouer intelligemment, avec précaution.
À mon retour au jeu, contre les Blackhawks de Chicago, je me sentais comme neuf. J'avais beaucoup d'énergie, je carburais à l'adrénaline. Dès le début du match, quand l'annonceur maison a prononcé mon nom, j'ai reçu un accueil très bruyant des partisans et ça m'a motivé comme ce n'est pas possible. Trois jours plus tard, contre les Red Wings de Detroit, je suis un peu redescendu sur terre. J'étais un peu plus fatigué et je n'ai retrouvé mes jambes qu'en troisième période... juste à temps pour participer au but de la victoire!
Je suis revenu et c'est pour de bon. Il n'est pas question que je prenne des journées de congé ou que je rate un match à l'occasion. Je vis présentement une période d'adaptation normale - mon corps doit s'habituer au rythme de vie d'un joueur de la Ligue nationale - et d'ici un mois, j'ai confiance que je serai réellement de retour au sommet de ma forme physique.
Une très longue année
Pour être honnête, je ne me serais jamais attendu à être à l'écart du jeu pour une période aussi longue.
Si vous vous souvenez bien, j'étais revenu dans le match et j'avais même marqué un but après m'être fait frapper par Joe Thornton, ce fameux soir du 4 novembre. Sur le coup, je pensais que j'étais correct et je voulais terminer le match. Mais c'est le lendemain, quand on a pris l'avion en direction de Boston, que j'ai commencé à moins bien me sentir. J'étais étourdi, j'avais mal à la tête... Je me suis rendu compte que quelque chose clochait.
Au mois de février, j'avais commencé à faire un peu d'exercice. J'étais monté sur le vélo stationnaire pour voir comment j'allais me sentir. Après deux ou trois semaines, j'avais augmenté le degré d'intensité petit à petit et les symptômes étaient revenus. C'est là que je me suis rendu compte que ma saison était finie.
Ça a été un soulagement de finalement rentrer à la maison, à Sherbrooke, pour les vacances estivales. Je me suis retrouvé dans mes affaires, loin du monde du hockey. Je n'avais plus à répondre à tous les jours aux mêmes questions par rapport à mon état de santé.
Fin août, début septembre, j'ai recommencé à patiner à Sherbrooke. J'avais mis les freins sur l'activité physique et je me suis rendu compte que le simple fait de bouger un peu me faisait le plus grand bien. J'ai commencé à prendre du mieux et les Blues m'ont fait descendre à St. Louis. Le camp d'entraînement était en branle depuis une ou deux semaines quand je suis arrivé. Je ne faisais rien d'autre que m'entraîner en solitaire, mais au moins j'étais dans l'entourage de l'équipe. La présence de mes coéquipiers et de tout le personnel me faisait le plus grand bien.
Après environ un mois, j'ai reçu le feu vert pour pratiquer avec les gars et éventuellement, on m'a permis d'encaisser des mises en échec. Tout s'est bien déroulé et je suis maintenant de retour en selle, prêt à aider les Blues à faire un long bout de chemin en séries.
La dernière année a été éprouvante. Au début, je me sentais étourdi dès que je commençais à conduire mon auto. J'avais presque besoin d'un chauffeur. Ça fait peur. J'ai passé de longues journées, seul chez moi, à penser à toutes sortes de choses, à réfléchir.
Je ne pouvais rien faire. Tout ce que j'aime à propos de ma vie, tout ce que j'aime à propos de la vie d'un joueur de hockey - les entraînements, les matchs, l'esprit de camaraderie - je n'y avais pas accès.
J'ai pardonné à Thornton
J'ai revu plusieurs fois la mise en échec de Joe Thornton, celle qui m'a mis K.-O. pendant si longtemps. Mon opinion n'a pas changé, c'était un « coup de cochon », mais je lui ai pardonné.
Évidemment, c'est dommage que j'aie eu à m'absenter pour une aussi longue période, mais j'espère que ma malchance lui aura permis de faire sa propre réflexion et l'aura aidé à avancer dans la vie.
Joe m'a envoyé un message texte le jour de mon retour au jeu, simplement pour me souhaiter bonne chance et me dire qu'il était heureux de me revoir sur patins. J'ai reçu beaucoup d'autres messages de soutien. Je pense à des anciens coéquipiers comme Brad Boyes et Brad Winchester ou à mon bon ami Derick Brassard, par exemple. En fait, j'ai tellement reçu de mots d'encouragements que je crois que j'ai passé une journée entière à essayer de répondre à tout le monde!
Quand ça fait aussi longtemps que tu es sorti, ça fait chaud au cœur de recevoir autant d'amour de tes pairs. Maintenant, c'est le temps de tourner la page.
Pendant mon absence, la Ligue nationale a pris plusieurs initiatives pour essayer d'enrayer les coups à la tête et les commotions cérébrales et je trouve que ce qui a été mis en place représente un bon pas vers l'avant. Les vidéos du nouveau préfet de discipline, Brendan Shanahan, sont un bon exemple. C'est un bon outil éducatif pour les partisans, mais aussi pour les joueurs. Je peux vous dire qu'on les regarde, ces fameuses vidéos, et je crois sincèrement qu'elles nous aident à jouer de façon plus intelligente sur la patinoire.
C'est sûr qu'il y a d'autres étapes à franchir avant de vivre dans un monde idéal, mais on sent vraiment qu'on s'en va dans la bonne direction.
Un objectif : les séries
Les Blues n'ont peut-être pas connu le début de saison espéré, mais depuis que la direction a décidé de remplacer l'entraîneur Davis Payne par Ken Hitchcock, les choses se sont replacées.
Honnêtement, j'aimais beaucoup Davis Payne, mais je suis déjà un fan de Hitchcock. Dans les rencontres d'équipe, on voit qu'il est un homme de hockey très intelligent. Comme la plupart des entraîneurs aujourd'hui, il met beaucoup d'accent sur le jeu défensif, mais il est assez allumé pour identifier les joueurs qui sont capables de l'aider offensivement et leur laisse la liberté de s'exprimer sur la glace. Tout ce qu'il veut, c'est qu'on ne néglige pas notre jeu sans la rondelle.
Comme il le répète souvent, c'est en excellant défensivement qu'on crée nos propres opportunités en attaque. Il ne nous retient pas non plus lorsqu'on a les devants en fin de match. Pour lui, la meilleure façon de protéger une avance, c'est de contrôler la rondelle dans le territoire ennemi.
J'étais heureux d'entendre les bons mots que l'entraîneur avait à dire à mon sujet après mon retour au jeu, mais honnêtement, l'équipe jouait bien avant que j'arrive et j'essaie simplement d'ajouter un élément de plus à la dynamique de l'équipe.
Jusqu'ici, je joue avec Patrik Berglund et Chris Stewart, deux gros gars pour qui je tente de mettre la table du mieux que je peux. Ça a bien fonctionné hier, alors qu'on a été capable d'obtenir le but gagnant!
En ce moment, tout va bien pour moi et pour l'équipe. Notre objectif collectif est de se qualifier pour les séries et on n'acceptera rien d'autre. Gardez un œil sur nous, vous ne le regretterez pas!
Et si vous voulez rester au courant de ce qui se passe chez les Blues, vous pouvez toujours me suivre sur Twitter.
À la prochaine!
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
Samedi dernier, j'ai disputé mon premier match depuis le 4 novembre 2010. Enfin! Malgré toute l'excitation qui m'envahissait, j'étais aussi très nerveux. Tellement que j'en avais presque oublié ma routine d'avant-match. Mes coéquipiers voyaient bien que j'avais de la difficulté à garder mon calme. Ils me taquinaient, essayaient de me faire oublier mon trac.
À un moment donné, Jamie Langenbrunner s'est levé, s'est approché de moi et m'a demandé si je m'apprêtais à jouer mon premier match dans la Ligue nationale. Comme une recrue, j'avais effectivement pas mal de papillons dans l'estomac. Mais tout s'est finalement bien déroulé. La meilleure chose qui ait pu arriver, c'est de marquer un but en début de match. À partir de ce moment, la pression est tombée, j'ai pu relaxer et me concentrer sur le résultat du match et rien d'autre.
Le plus stressant, c'était de savoir que je retournais dans une situation où je m'exposais de nouveau aux contacts. J'ai joué deux matchs jusqu'à maintenant et je ne peux pas dire que j'ai retrouvé tous mes instincts. Mais j'ai eu de bonnes discussions avec des amis et des coéquipiers, des gars comme Pierre-Marc Bouchard, Andy McDonald et Carlo Colaiacovo qui sont tous passés par là, et ils m'ont tous dit la même chose : ça va me prendre entre 15 et 20 matchs avant de retrouver mon aisance d'antan sans me soucier des mises en échec dont je pourrais être victime. En attendant, disons que je dois jouer intelligemment, avec précaution.
À mon retour au jeu, contre les Blackhawks de Chicago, je me sentais comme neuf. J'avais beaucoup d'énergie, je carburais à l'adrénaline. Dès le début du match, quand l'annonceur maison a prononcé mon nom, j'ai reçu un accueil très bruyant des partisans et ça m'a motivé comme ce n'est pas possible. Trois jours plus tard, contre les Red Wings de Detroit, je suis un peu redescendu sur terre. J'étais un peu plus fatigué et je n'ai retrouvé mes jambes qu'en troisième période... juste à temps pour participer au but de la victoire!
Je suis revenu et c'est pour de bon. Il n'est pas question que je prenne des journées de congé ou que je rate un match à l'occasion. Je vis présentement une période d'adaptation normale - mon corps doit s'habituer au rythme de vie d'un joueur de la Ligue nationale - et d'ici un mois, j'ai confiance que je serai réellement de retour au sommet de ma forme physique.
Une très longue année
Pour être honnête, je ne me serais jamais attendu à être à l'écart du jeu pour une période aussi longue.
Si vous vous souvenez bien, j'étais revenu dans le match et j'avais même marqué un but après m'être fait frapper par Joe Thornton, ce fameux soir du 4 novembre. Sur le coup, je pensais que j'étais correct et je voulais terminer le match. Mais c'est le lendemain, quand on a pris l'avion en direction de Boston, que j'ai commencé à moins bien me sentir. J'étais étourdi, j'avais mal à la tête... Je me suis rendu compte que quelque chose clochait.
Au mois de février, j'avais commencé à faire un peu d'exercice. J'étais monté sur le vélo stationnaire pour voir comment j'allais me sentir. Après deux ou trois semaines, j'avais augmenté le degré d'intensité petit à petit et les symptômes étaient revenus. C'est là que je me suis rendu compte que ma saison était finie.
Ça a été un soulagement de finalement rentrer à la maison, à Sherbrooke, pour les vacances estivales. Je me suis retrouvé dans mes affaires, loin du monde du hockey. Je n'avais plus à répondre à tous les jours aux mêmes questions par rapport à mon état de santé.
Fin août, début septembre, j'ai recommencé à patiner à Sherbrooke. J'avais mis les freins sur l'activité physique et je me suis rendu compte que le simple fait de bouger un peu me faisait le plus grand bien. J'ai commencé à prendre du mieux et les Blues m'ont fait descendre à St. Louis. Le camp d'entraînement était en branle depuis une ou deux semaines quand je suis arrivé. Je ne faisais rien d'autre que m'entraîner en solitaire, mais au moins j'étais dans l'entourage de l'équipe. La présence de mes coéquipiers et de tout le personnel me faisait le plus grand bien.
Après environ un mois, j'ai reçu le feu vert pour pratiquer avec les gars et éventuellement, on m'a permis d'encaisser des mises en échec. Tout s'est bien déroulé et je suis maintenant de retour en selle, prêt à aider les Blues à faire un long bout de chemin en séries.
La dernière année a été éprouvante. Au début, je me sentais étourdi dès que je commençais à conduire mon auto. J'avais presque besoin d'un chauffeur. Ça fait peur. J'ai passé de longues journées, seul chez moi, à penser à toutes sortes de choses, à réfléchir.
Je ne pouvais rien faire. Tout ce que j'aime à propos de ma vie, tout ce que j'aime à propos de la vie d'un joueur de hockey - les entraînements, les matchs, l'esprit de camaraderie - je n'y avais pas accès.
J'ai pardonné à Thornton
J'ai revu plusieurs fois la mise en échec de Joe Thornton, celle qui m'a mis K.-O. pendant si longtemps. Mon opinion n'a pas changé, c'était un « coup de cochon », mais je lui ai pardonné.
Évidemment, c'est dommage que j'aie eu à m'absenter pour une aussi longue période, mais j'espère que ma malchance lui aura permis de faire sa propre réflexion et l'aura aidé à avancer dans la vie.
Joe m'a envoyé un message texte le jour de mon retour au jeu, simplement pour me souhaiter bonne chance et me dire qu'il était heureux de me revoir sur patins. J'ai reçu beaucoup d'autres messages de soutien. Je pense à des anciens coéquipiers comme Brad Boyes et Brad Winchester ou à mon bon ami Derick Brassard, par exemple. En fait, j'ai tellement reçu de mots d'encouragements que je crois que j'ai passé une journée entière à essayer de répondre à tout le monde!
Quand ça fait aussi longtemps que tu es sorti, ça fait chaud au cœur de recevoir autant d'amour de tes pairs. Maintenant, c'est le temps de tourner la page.
Pendant mon absence, la Ligue nationale a pris plusieurs initiatives pour essayer d'enrayer les coups à la tête et les commotions cérébrales et je trouve que ce qui a été mis en place représente un bon pas vers l'avant. Les vidéos du nouveau préfet de discipline, Brendan Shanahan, sont un bon exemple. C'est un bon outil éducatif pour les partisans, mais aussi pour les joueurs. Je peux vous dire qu'on les regarde, ces fameuses vidéos, et je crois sincèrement qu'elles nous aident à jouer de façon plus intelligente sur la patinoire.
C'est sûr qu'il y a d'autres étapes à franchir avant de vivre dans un monde idéal, mais on sent vraiment qu'on s'en va dans la bonne direction.
Un objectif : les séries
Les Blues n'ont peut-être pas connu le début de saison espéré, mais depuis que la direction a décidé de remplacer l'entraîneur Davis Payne par Ken Hitchcock, les choses se sont replacées.
Honnêtement, j'aimais beaucoup Davis Payne, mais je suis déjà un fan de Hitchcock. Dans les rencontres d'équipe, on voit qu'il est un homme de hockey très intelligent. Comme la plupart des entraîneurs aujourd'hui, il met beaucoup d'accent sur le jeu défensif, mais il est assez allumé pour identifier les joueurs qui sont capables de l'aider offensivement et leur laisse la liberté de s'exprimer sur la glace. Tout ce qu'il veut, c'est qu'on ne néglige pas notre jeu sans la rondelle.
Comme il le répète souvent, c'est en excellant défensivement qu'on crée nos propres opportunités en attaque. Il ne nous retient pas non plus lorsqu'on a les devants en fin de match. Pour lui, la meilleure façon de protéger une avance, c'est de contrôler la rondelle dans le territoire ennemi.
J'étais heureux d'entendre les bons mots que l'entraîneur avait à dire à mon sujet après mon retour au jeu, mais honnêtement, l'équipe jouait bien avant que j'arrive et j'essaie simplement d'ajouter un élément de plus à la dynamique de l'équipe.
Jusqu'ici, je joue avec Patrik Berglund et Chris Stewart, deux gros gars pour qui je tente de mettre la table du mieux que je peux. Ça a bien fonctionné hier, alors qu'on a été capable d'obtenir le but gagnant!
En ce moment, tout va bien pour moi et pour l'équipe. Notre objectif collectif est de se qualifier pour les séries et on n'acceptera rien d'autre. Gardez un œil sur nous, vous ne le regretterez pas!
Et si vous voulez rester au courant de ce qui se passe chez les Blues, vous pouvez toujours me suivre sur Twitter.
À la prochaine!
*Propos recueillis par Nicolas Landry.