En séries, le talent ne suffit pas
Hockey lundi, 14 avr. 2008. 17:11 jeudi, 12 déc. 2024. 06:30
On dirait que le Canadien est embarqué dans le jeu des Bruins lors des deux dernières rencontres. Comme l'équipe est toutefois en avance dans la série et il n'y a pas lieu de paniquer.
Lors du premier match, le Canadien a joué à sa façon mais par la suite, les Bruins se sont ajustés. On dirait que le Tricolore s'était donné comme mission de démontrer qu'il pouvait rivaliser physiquement contre eux, alors que durant la saison, il a démontré qu'aucune équipe ne viendrait le déranger sur le plan physique.
Le proverbe dit que les séries éliminatoires représentent une nouvelle saison et c'est vrai. En saison, tu rencontres des équipes différentes tous les soirs alors qu'en séries, tu peux jouer jusqu'à sept parties en une dizaine de jours contre le même club. Les petits bobos commencent aussi à sortir. Puis, comme joueur, tu commences à être tanné de voir Milan Lucic ou Zdeno Chara dans ta face tous les jours. Tu sais que tel joueur t'a fait mal la veille et là, tu le retrouves encore devant toi.
En séries éliminatoires, la recette est la même pour toutes les équipes qui doivent réunir cinq ingrédients pour espérer gagner. Il faut de l'intensité, un travail d'équipe, du caractère, de la discipline et du talent. Je vous dirais que le talent vient au dernier rang en importance dans la liste des ingrédients et au niveau du talent, les Bruins ne peuvent pas rivaliser avec le Canadien. Au cours des deux derniers matchs par contre, les Bruins ont démontré beaucoup d'intensité, un grand travail d'équipe ainsi que de la discipline avec les résultats que l'on connaît.
Le Canadien a rebondi en faisant face à l'adversité mais l'adversité de séries, c'est autre chose.
Il faut que les meilleurs du Canadien retrouvent leur style. Ce n'est pas à Alex Kovalev et compagnie de brasser. En essayant de rivaliser physiquement, les canons du Tricolore s'éloignent de leurs qualités premières, qui sont la possession de la rondelle et de garder le focus.
Il y a un trio qui donne beaucoup de problèmes aux Bruins et au gardien Tim Thomas, il s'agit de celui de Bryan Smolinski, Tom Kostopoulos et Steve Bégin. En séries, il y a toujours des héros obscurs. Ils ne marqueront peut-être pas le but gagnant mais ils feront la différence. L'histoire est remplie de ce type de joueurs. Il suffit de penser à John Tonnelli et Clark Gillies avec les Islanders ou encore Glen Anderson et Craig MacTavish chez les Oilers. Ça prend ce type de joueurs pour bien compléter les joueurs de plus grand talent.
Thomas a eu la vie facile
Thomas a été très bon devant le filet des Bruins et avec Carey Price, il livre une belle bataille. Je ne suis toutefois pas d'accord pour dire que Thomas a volé le troisième match, dimanche. Il a connu un bon match mais le Canadien lui a donné la vie facile. Le Canadien doit créer de la circulation devant le filet de Thomas. Comme il est de plus en plus difficile de marquer, il faut déranger les gardiens. On a vu Sean Avery des Rangers essayer de le faire à sa manière contre Martin Brodeur des Devils. D'ailleurs, trio de Smolinski, Kostopoulos et Bégin compte presque tous ses buts en étant tout près de l'espace réservé au gardien. Quand un gars du Canadien va se stationner devant le filet des Bruins, ça amène inévitablement un défenseur adverse. Les déplacements des gardiens se font en fonction de la rondelle alors s'ils ne voient pas le disque, ils risquent d'être pris hors position. Les gardiens détestent avoir la vue obstruée.
Actuellement, les joueurs sont trop à l'extérieur du périmètre de Thomas. Un tir comme celui de Kovalev en prolongation lors du deuxième match était parfait, mais ça n'arrive qu'une fois de temps en temps. C'est pour cette raison que la circulation est si importante.
Les Bruins ont amélioré leur transition défense-attaque et on a vu le Canadien se faire prendre à contre-pied à plusieurs occasions avec des surnombres. C'est d'ailleurs sans doute le match où il y a le plus de surnombres contre le Canadien depuis Noël.
Marc Savard
Marc Savard est l'un des meilleurs fabricants de jeu et passeur de la LNH. Il est sans doute parmi les passeurs les plus intelligents aussi. Marc, que j'ai dirigé à Atlanta, a le pouvoir d'attirer des joueurs avant de passer la rondelle à un coéquipier. Sa faiblesse se situe toutefois au niveau de son coup de patin. Si une équipe met plus de pression sur lui, il aura moins le temps de passer la rondelle. C'est un peu comme blitzer un quart au football. Moins de temps et d'espace qu'on lui donne, et plus sa marge de manoeuvre sera restreinte. Il sait très bien se placer sur la patinoire comme on l'a vu dimanche en prolongation. Lui et Glen Murray se complètent très bien.
Mon école de hockey
En terminant, c'est avec plaisir que je vous annonce que j'organise une fois de plus mon école de hockey cet été, en juillet, à York en Pennsylvanie.
Cette école de hockey est un excellent contexte pour une immersion anglaise. Je vous invite à visiter mon site internet à l'adresse www.hartleyhockey.com pour obtenir tous les détails
*propos recueillis par Robert Latendresse
Lors du premier match, le Canadien a joué à sa façon mais par la suite, les Bruins se sont ajustés. On dirait que le Tricolore s'était donné comme mission de démontrer qu'il pouvait rivaliser physiquement contre eux, alors que durant la saison, il a démontré qu'aucune équipe ne viendrait le déranger sur le plan physique.
Le proverbe dit que les séries éliminatoires représentent une nouvelle saison et c'est vrai. En saison, tu rencontres des équipes différentes tous les soirs alors qu'en séries, tu peux jouer jusqu'à sept parties en une dizaine de jours contre le même club. Les petits bobos commencent aussi à sortir. Puis, comme joueur, tu commences à être tanné de voir Milan Lucic ou Zdeno Chara dans ta face tous les jours. Tu sais que tel joueur t'a fait mal la veille et là, tu le retrouves encore devant toi.
En séries éliminatoires, la recette est la même pour toutes les équipes qui doivent réunir cinq ingrédients pour espérer gagner. Il faut de l'intensité, un travail d'équipe, du caractère, de la discipline et du talent. Je vous dirais que le talent vient au dernier rang en importance dans la liste des ingrédients et au niveau du talent, les Bruins ne peuvent pas rivaliser avec le Canadien. Au cours des deux derniers matchs par contre, les Bruins ont démontré beaucoup d'intensité, un grand travail d'équipe ainsi que de la discipline avec les résultats que l'on connaît.
Le Canadien a rebondi en faisant face à l'adversité mais l'adversité de séries, c'est autre chose.
Il faut que les meilleurs du Canadien retrouvent leur style. Ce n'est pas à Alex Kovalev et compagnie de brasser. En essayant de rivaliser physiquement, les canons du Tricolore s'éloignent de leurs qualités premières, qui sont la possession de la rondelle et de garder le focus.
Il y a un trio qui donne beaucoup de problèmes aux Bruins et au gardien Tim Thomas, il s'agit de celui de Bryan Smolinski, Tom Kostopoulos et Steve Bégin. En séries, il y a toujours des héros obscurs. Ils ne marqueront peut-être pas le but gagnant mais ils feront la différence. L'histoire est remplie de ce type de joueurs. Il suffit de penser à John Tonnelli et Clark Gillies avec les Islanders ou encore Glen Anderson et Craig MacTavish chez les Oilers. Ça prend ce type de joueurs pour bien compléter les joueurs de plus grand talent.
Thomas a eu la vie facile
Thomas a été très bon devant le filet des Bruins et avec Carey Price, il livre une belle bataille. Je ne suis toutefois pas d'accord pour dire que Thomas a volé le troisième match, dimanche. Il a connu un bon match mais le Canadien lui a donné la vie facile. Le Canadien doit créer de la circulation devant le filet de Thomas. Comme il est de plus en plus difficile de marquer, il faut déranger les gardiens. On a vu Sean Avery des Rangers essayer de le faire à sa manière contre Martin Brodeur des Devils. D'ailleurs, trio de Smolinski, Kostopoulos et Bégin compte presque tous ses buts en étant tout près de l'espace réservé au gardien. Quand un gars du Canadien va se stationner devant le filet des Bruins, ça amène inévitablement un défenseur adverse. Les déplacements des gardiens se font en fonction de la rondelle alors s'ils ne voient pas le disque, ils risquent d'être pris hors position. Les gardiens détestent avoir la vue obstruée.
Actuellement, les joueurs sont trop à l'extérieur du périmètre de Thomas. Un tir comme celui de Kovalev en prolongation lors du deuxième match était parfait, mais ça n'arrive qu'une fois de temps en temps. C'est pour cette raison que la circulation est si importante.
Les Bruins ont amélioré leur transition défense-attaque et on a vu le Canadien se faire prendre à contre-pied à plusieurs occasions avec des surnombres. C'est d'ailleurs sans doute le match où il y a le plus de surnombres contre le Canadien depuis Noël.
Marc Savard
Marc Savard est l'un des meilleurs fabricants de jeu et passeur de la LNH. Il est sans doute parmi les passeurs les plus intelligents aussi. Marc, que j'ai dirigé à Atlanta, a le pouvoir d'attirer des joueurs avant de passer la rondelle à un coéquipier. Sa faiblesse se situe toutefois au niveau de son coup de patin. Si une équipe met plus de pression sur lui, il aura moins le temps de passer la rondelle. C'est un peu comme blitzer un quart au football. Moins de temps et d'espace qu'on lui donne, et plus sa marge de manoeuvre sera restreinte. Il sait très bien se placer sur la patinoire comme on l'a vu dimanche en prolongation. Lui et Glen Murray se complètent très bien.
Mon école de hockey
En terminant, c'est avec plaisir que je vous annonce que j'organise une fois de plus mon école de hockey cet été, en juillet, à York en Pennsylvanie.
Cette école de hockey est un excellent contexte pour une immersion anglaise. Je vous invite à visiter mon site internet à l'adresse www.hartleyhockey.com pour obtenir tous les détails
*propos recueillis par Robert Latendresse