Les quatre matchs que nous avons joués - et malheureusement perdus - contre les Red Wings de Detroit en séries éliminatoires m'ont suffi pour comprendre ce qui rendait cette équipe tellement efficace et menaçante.

Certains diront que notre manque d'expérience nous a nui, mais je ne crois pas que ce fut le facteur le plus déterminant de notre court passage en séries. Il faut quand même être réaliste : ce qui a fait la différence, c'est la façon dont les Red Wings ont joué!

C'est toute une machine de hockey que dirige Mike Babcock. Les Red Wings ne font pratiquement jamais d'erreur et ce qui est impressionnant, c'est que même s'ils comptent sur un paquet de joueurs vedettes, ils pratiquent un style collectif presque parfait. Tous les joueurs sur la patinoire semblent penser de la même façon, ils sont bien synchronisés.

Mieux encore, cette belle symbiose est visible autant quand l'équipe est en possession de la rondelle que quand elle tente de la récupérer. Les Wings sont loin d'être une équipe unidimensionnelle. C'est une belle leçon à retenir pour une jeune équipe comme la nôtre.

En fait, je crois que quand un groupe de jeunes joueurs affronte une équipe aussi bien rodée, il ne peut qu'en sortir gagnant. C'est dans ce genre de revers que tu réalises ce que ça prend pour gagner et l'expérience qu'on a acquise au cours des dernières semaines nous servira certainement à l'avenir.

Évidemment, nos chances de l'emporter auraient été meilleures si on avait plus souvent joué comme on l'a fait dans le dernier match de la série, mais encore là, il faut donner le crédit à nos adversaires. On semblait connaître de bonnes périodes - je pense notamment à la première du match initial - mais les Wings trouvaient toujours une façon de s'emparer du momentum et de garder le contrôle.

Quelques jours se sont écoulés depuis notre élimination et on est maintenant en mesure de voir ce qu'on refuse d'accepter quand la défaite est encore fraîche. Pour les gars qui sont à Columbus depuis longtemps, ce bref séjour en séries demeure encourageant. C'est un signe de progrès concret après tant d'années difficiles.

Notre directeur général, Scott Howson, qui lui aussi n'est pas à Columbus depuis très longtemps, s'est montré heureux de la direction que prend l'équipe. C'est un long processus et ce que nous avons réalisé est certainement un pas dans la bonne direction.

Une pénalité discutable

Je n'aime pas critiquer le travail des officiels, mais reste que c'est une décision un peu controversée de leur part qui a mené à notre élimination. En effet, quand ils ont marqué le but gagnant du quatrième match, les Wings profitaient d'un jeu de puissance après qu'on se soit fait prendre avec un joueur de trop sur la patinoire.

Honnêtement, j'ai vu ce qui s'est passé très rapidement, dans le feu de l'action, et je n'ai jamais vu la reprise, alors je ne suis peut-être pas la personne la mieux placée pour rendre un jugement objectif sur la décision des officiels. Mais si je parle de controverse, c'est que de la façon dont le match se déroulait à ce moment-là, les arbitres semblaient vouloir laisser les choses aller pour ne pas influencer l'issue du match.

Du moins, c'est le pressentiment que j'avais...

C'est évidemment très décevant de voir sa saison prendre fin sur une pénalité aussi banale, d'autant plus que c'est un juge de lignes qui a rendu la décision. Je ne sais pas si on méritait cette punition, mais dans les circonstances, je crois que plusieurs officiels auraient gardé leur sifflet dans leur poche.

C'est dommage, mais bon, ce qui est fait est fait et tout ça est hors de mon contrôle. L'officiel pensait sûrement poser le bon geste et c'est toujours facile de critiquer après coup.

Un appel de la Suisse?

Je ne sais pas trop si la formule du championnat du monde de hockey permet toujours aux équipes nationales de faire appel à des nouveaux joueurs en cours de route. En tout cas, je n'ai toujours pas eu de nouvelles de mon agent depuis la fin de la saison à savoir si l'équipe canadienne est intéressée à mes services.

Est-ce que je serais intéressé à m'envoler pour la Suisse si on me faisait signe? Sûrement. Ce serait un honneur de représenter mon pays, ce que je n'ai pu faire qu'une fois depuis le début de ma carrière. C'était au championnat mondial des moins de 18 ans...

Si ça n'arrive pas, je serai de retour au Québec dans les prochains jours. J'entends bien profiter des vacances estivales et j'espère que vous en ferez autant. Ce fut encore une fois un plaisir de discuter avec vous tout au long de la saison et j'espère pouvoir répéter l'expérience à l'automne.

À bientôt!

*Propos recueillis par Nicolas Landry.